DUBAÏ: Le changement climatique constitue pour le monde post-pandémique un grand problème à long terme. Ce week-end, nous serons tous plus à même d’évaluer la situation mondiale lorsque le président américain, Joe Biden, convoquera le sommet des dirigeants sur le climat qu'il a promis lorsqu’il est arrivé à la Maison Blanche.
Biden a invité quarante dirigeants mondiaux, dont le roi Salmane, à participer à cet événement qui s’étendra sur deux jours. Pour montrer l'importance qu’accorde le président américain à la question et donner une grande résonance à ce sommet, ce dernier sera diffusé en direct et accessible au public partout dans le monde.
Ce sommet a pour objectif d’indiquer aux dirigeants mondiaux les étapes de leur progression vers les objectifs des accords de Paris sur l'atténuation du changement climatique avant la réunion de la COP26 (26e session de la Conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) qui se tiendra au mois de novembre prochain, lorsque ces objectifs peuvent être ajustés en fonction des besoins de la planète.
La plupart des experts du climat reconnaissent qu'il est urgent d'accélérer le processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre. À Paris, toutes les nations du monde ont accepté de réduire ces émissions, mais les niveaux de pollution n'ont cessé d'augmenter au cours des cinq dernières années.
Même le coup dur qu’a constitué pour l'économie mondiale et les transports l'année dernière la pandémie de coronavirus (Covid-19) n'a eu que peu d’effet sur la courbe ascendante, qui devrait grimper fortement, cette année et la prochaine, à mesure que la reprise économique s'accélère.
La question, tant pour le sommet de Biden que pour la COP26, est de savoir ce qui peut être fait à ce sujet. Et c'est précisément sur ce point que l'Arabie saoudite apporte une contribution unique.
Le Royaume, bien sûr, est le plus grand exportateur d'hydrocarbures au monde et renferme d'énormes réserves de pétrole et de gaz. Ses ressources alimentent le développement économique du pays et du monde depuis des décennies.
Mais certaines personnes ne reconnaissent pas cela. Les «écoguerriers» d'Europe et d'Amérique du Nord semblent tenir à n’avoir rien à voir avec le carburant le plus puissant et le plus efficace de l'histoire. Ils aimeraient renoncer à tout investissement supplémentaire dans les hydrocarbures, prélude d’une utopie verte où les rues seraient remplies de véhicules Tesla et toutes les entreprises dirigées via Zoom.
En bref
- L’annonce récente du projet solaire de Sakaka constitue un pas en avant décisif vers les ambitions du Royaume en matière d’énergie renouvelable, qui garantit un avenir riche de promesses.
- Saudi Aramco produit déjà le pétrole le plus propre du monde, selon des études scientifiques indépendantes.
Mais le Royaume s’est également montré hyperactif sur ce point, avec la campagne sur le changement climatique qu’il a menée au cours des deux dernières années – et cela constituera probablement un scoop pour la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et ses amis. C’est le message que l’Arabie saoudite tient à réaffirmer lors du sommet de Biden.
Le Royaume a été le pionnier du cadre de l'économie circulaire du carbone, une stratégie intellectuelle intégrée pour lutter contre les émissions tout en permettant la croissance économique. Elle a été approuvée par les dirigeants du G20 lors du sommet de l'année dernière, placé sous la présidence saoudienne.
Le Royaume a été engagé à satisfaire 50% de ses besoins énergétiques nationaux à partir d'énergies renouvelables d'ici à 2030. Il a par ailleurs lancé un projet, appelé «Initiative saoudienne verte», destiné à planter 10 milliards d'arbres dans le pays afin d’atténuer les émissions de CO2.
L’annonce récente du projet solaire de Sakaka constitue un pas en avant décisif vers les ambitions du Royaume en matière d’énergie renouvelable, qui garantit un avenir riche de promesses.
Saudi Aramco – qui produit déjà le pétrole le plus propre du monde, selon des études scientifiques indépendantes – a investi des milliards dans la recherche et développement pour mettre au point des technologies de production de pétrole plus propres et une ingénierie plus efficace afin d’optimiser l'utilisation des hydrocarbures dans les moteurs à combustion interne.
Le Royaume a été le pionnier de l'utilisation de l'hydrogène, sous ses formes «verte» et «bleue», que certains visionnaires de l'énergie considèrent comme le carburant de l’avenir. Saudi Aramco a expédié le tout premier envoi de carburant l'été dernier.
Beaucoup de travail attend encore l'Arabie saoudite, comme le reste du monde. En particulier, avec d'autres participants au sommet de Biden, elle doit affiner et ajuster ses engagements nationaux dans le cadre des accords de Paris.
Le Royaume doit également s'efforcer de traduire ses mesures ambitieuses de lutte contre le changement climatique par des politiques pleinement mises en œuvre et réalisables.
Elle pourrait également prendre le relais au niveau des investissements pour trouver une technologie économiquement viable destinée au captage, à l'utilisation et au stockage du carbone, considérée par certains experts comme la panacée contre la pollution par le CO2.
Surtout, elle doit insister sur le fait que la croissance économique dont le monde a tant besoin après la récession pandémique due à la Covid-19 ne peut être alimentée que par l’utilisation responsable et durable de l’inestimable richesse mondiale en hydrocarbures.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com