Experts: Les masques sont-ils nécessaires à l'extérieur?

Un masque abandonné sur une plage de Tel Aviv en Israël après que les autorités ont annoncé qu’en porter n’était plus obligatoire à l’extérieur (Photo, AFP).
Un masque abandonné sur une plage de Tel Aviv en Israël après que les autorités ont annoncé qu’en porter n’était plus obligatoire à l’extérieur (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 20 avril 2021

Experts: Les masques sont-ils nécessaires à l'extérieur?

  • Il est beaucoup plus sûr d'être à l'extérieur qu'à l'intérieur, estime Jose-Luis Jimenez, un expert des aérosols
  • «Il est beaucoup plus dangereux d'être à l'intérieur parce que les murs, le plafond et le sol piègent l'air», notamment en cas de mauvaise ventilation, explique-t-il

WASHINGTON: De nombreux passants ou cyclistes parcourent les grandes villes américaines en portant un masque, même en étant éloignés les uns des autres.

Certains Etats américains, comme le Maine, continuent d'ailleurs d'exiger le port du masque sur les chemins de randonnée et sur les plages.

La question de l'utilité de telles mesures est débattue par les experts.

Il est beaucoup plus sûr d'être dehors

Les scientifiques ont beaucoup appris sur la Covid-19 depuis le début de la pandémie.

Ils savent désormais que les surfaces ne jouent pas de grand rôle dans la transmission du virus et que désinfecter à outrance est un gaspillage de temps et de ressources.

De nombreux experts considèrent en revanche que la transmission de la maladie est aérienne. Elle se propagerait principalement via de fines particules qui restent en suspension dans l'air pendant une certaine durée, et non par les gouttelettes émises par une toux ou un éternuement, qui tombent rapidement au sol.

C'est pourquoi il est beaucoup plus sûr d'être à l'extérieur qu'à l'intérieur, estime Jose-Luis Jimenez, un expert des aérosols, professeur à l'université de Colorado Boulder.

« Il est beaucoup plus dangereux d'être à l'intérieur parce que les murs, le plafond et le sol piègent l'air », notamment en cas de mauvaise ventilation, explique-t-il. « L'extérieur est beaucoup moins risqué parce qu'il y a plus d'air en mouvement » et que l'air qu'on expire s'élève, notamment quand il fait chaud.

Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a aucun risque, ajoute-t-il. De la même façon que l'on est susceptible d'inspirer une partie de la fumée de la cigarette de son voisin qui fume à l'extérieur, il est possible d'être contaminé par la Covid-19 si l'on reste longtemps à proximité d'une personne infectée, même dehors.

Quels sont les risques d'infection ?

On compte désormais plusieurs études sur les risques de contamination à l'extérieur. En octobre dernier, des chercheurs chinois ont publié une enquête dans la revue Indoor Air, dans laquelle ils compilaient des informations sur 7 324 cas, dont l'endroit où le virus avait été transmis.

Sur les plus de 7 000 cas, un seul concernait une transmission à l'extérieur : un villageois de 27 ans infecté en janvier 2020 après une conversation dehors avec une personne contaminée, près de Shangqiu, dans la province du Henan (centre).

Plus récemment, le journal Irish Times a demandé aux autorités sanitaires irlandaises combien des 232 164 cas recensés dans le pays au 24 mars 2021 avaient été contaminés à l'extérieur. La réponse a été 262 cas, soit à peine 0,1% du total.

Il est possible que cette estimation soit exagérée, étant donné que les autorités se sont basées sur des informations non vérifiées d'activités extérieures -- comme un emploi dans la construction ou la pratique d'un sport -- mais certaines personnes concernées ont aussi pu avoir participé à des rassemblements à l'intérieur.

Donald Milton, professeur à l'université du Maryland et l'un des pionniers de la science des aérosols, conseille d'éviter les foules à l'extérieur, notamment lorsqu'il est prévu de crier ou chanter comme lors d'un match, un concert ou une manifestation, et s'il n'y a pas de vent.

Mais il ne pense pas que porter un masque en permanence à l'extérieur soit nécessaire.

« Quand je fais mon jogging dans mon quartier, où les maisons sont espacées d'au moins 10 mètres et qu'il n'y a que quelques personnes qui promènent leurs chiens et des enfants qui jouent dans des jardins, je garde mon masque dans ma poche », confie-t-il.

« Je ne peux pas courir très longtemps avec mon masque », explique-t-il. « Si je m'arrête pour parler à des gens, je peux le mettre. Si je marche avec des amis, je le porte. »

Le masque politisé

Le port du masque est devenu une question hautement politisée aux Etats-Unis, où les conservateurs, sous l'impulsion de Donald Trump, y voient un affront à leur liberté individuelle.

Les progressistes prennent généralement le virus plus au sérieux et voient dans le masque une façon de montrer leur solidarité avec leur voisin en temps de crise.

Mais pour Amesh Adalja, un expert en santé publique de l'université Johns Hopkins, il est temps de revenir sur l'obligation de porter un masque à l'extérieur et d'adopter une approche plus nuancée et plus fidèle aux données scientifiques.

« Les masques ont été tellement politisés que certaines personnes dénoncent d'autres individus pour leur faire honte », regrette-t-il. « Je pense que c'est contre-productif. »

« Ce que nous voulons, c'est que les gens, et notamment ceux qui ne sont pas vaccinés, portent un masque lorsqu'ils sont à l'intérieur et qu'ils ne peuvent pas respecter la distanciation sociale », explique l'expert.

Donner l'impression qu'il est dangereux d'être à l'extérieur pourrait pousser les gens à se réunir à l'intérieur, ce qui est pire, selon lui.

Certains experts avancent que l'intérêt de rendre le port du masque obligatoire à l'extérieur est que cela simplifie le message à destination du public, ce à quoi objecte Amesh Adalja.

« Le seul résultat, c'est que le public a moins confiance dans les autorités sanitaires » estime-t-il, notant que le public est en mesure de lire des revues médicales et se rendre compte que le discours public diffère des données scientifiques.


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.


Biden s'efforce de remobiliser l'électorat afro-américain

Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington
  • La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020

WASHINGTON: A coup d'événements symboliques et d'interviews, Joe Biden, qui selon certains sondages serait en perte de vitesse auprès des Afro-Américains, s'efforce cette semaine de remobiliser cet électorat décisif.

Le président américain multiplie ainsi les hommages aux grandes luttes menées pour les droits civiques aux Etats-Unis.

Jeudi, le démocrate de 81 ans, qui va affronter son prédécesseur républicain Donald Trump pour un second mandat en novembre, a reçu les familles des plaignants d'un combat judiciaire emblématique contre la ségrégation scolaire, ayant débouché sur la décision "Brown vs Board of Education" de la Cour suprême.

Dans cet arrêt de 1954, la Cour a jugé que la séparation des élèves blancs et des élèves noirs dans les écoles violait la Constitution.

Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington.

Puis il rencontrera les représentants des "Divine Nine", des "fraternités" et "sororités" (associations typiques des universités américaines) fondées par des étudiants et des étudiantes noires.

Dimanche enfin, il doit s'exprimer lors de la remise des diplômes de l'université historiquement noire de Morehouse à Atlanta (sud-est), celle où étudia Martin Luther King, le grand meneur de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960.

La Maison Blanche a d'ailleurs annoncé jeudi avoir investi au total 16 milliards de dollars dans la centaine d'universités historiquement noires du pays depuis l'élection de Joe Biden.

"Le président et moi-même restons déterminés à utiliser tous les moyens disponibles pour soutenir les universités historiquement noires", a commenté dans un communiqué la vice-présidente Kamala Harris, elle-même ancienne étudiante de l'un de ces établissements, la Howard University.

Gaza 

Reste à voir comment le démocrate, ferme soutien d'Israël, sera reçu à Morehouse, alors que certaines cérémonies de ce genre ont été perturbées récemment par des manifestants propalestiniens.

Concernant la guerre à Gaza, "il y a une inquiétude légitime", a dit le président américain, interrogé par une radio de la communauté afro-américaine à Atlanta (Géorgie, sud-est) à propos de ces mobilisations, en ajoutant: "Les gens ont le droit de manifester, de le faire pacifiquement."

Selon plusieurs sondages récents, Joe Biden, tout en restant nettement majoritaire auprès de cet électorat, perdrait du terrain auprès des électeurs noirs, en particulier les plus jeunes, dans certains Etats décisifs.

Parmi eux la Géorgie, ou encore le Wisconsin.

Ce n'est donc pas un hasard si Joe Biden a aussi accordé un entretien, également diffusé jeudi, à une radio afro-américaine de Milwaukee, dans cet Etat de la région des Grands Lacs.

Il y vante ses actions sociales et économiques en faveur des Afro-Américains et critique son opposant républicain.

"Il n'a littéralement rien fait (pour la communauté afro-américaine" et il veut empêcher son accès au vote", a dit Joe Biden.

Sur les ondes de la radio de Géorgie, il a déclaré: "Rappelez-vous qui est Trump. Il a accusé à tort les +Cinq de Central Park+", de jeunes Afro-Américains victimes d'une erreur judiciaire retentissante, "il a donné naissance aux théories du complot" autour de la nationalité de l'ancien président Barack Obama.

La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020. Il avait alors remporté 92% de leurs voix, contre 8% à son adversaire républicain, selon l'institut Pew Research.


Le micro d’une étudiante coupé alors qu’elle demande à Columbia de se mobiliser pour Gaza

Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
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  • Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause
  • On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé

LONDRES: Un microphone a brièvement été coupé cette semaine lors d’un discours prononcé au cours de la cérémonie de remise des diplômes de l’université Columbia aux États-Unis. L’oratrice avait critiqué la position de l’université à l’égard de Gaza.

Mardi, l’étudiante Saham David Ahmed Ali a prononcé un discours devant les diplômés de la Mailman School of Public Health. Elle a appelé à une action contre Israël, critiquant le «silence sur le campus de l’université Columbia».

Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause. Elle a ensuite pu continuer. On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé.

Saham David Ahmed Ali a déclaré que l’université devait révéler ses relations avec des entreprises «tirant profit du génocide palestinien» et qu’elle devait immédiatement s’en désengager.

Elle a également demandé à Columbia d’appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, où les civils palestiniens sont actuellement confrontés à la famine, selon l’ONU, alors qu’Israël poursuit sa campagne militaire qui a fait plus de trente-cinq mille morts, des milliers d’autres blessés et des centaines de milliers de déplacés à la suite de l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.

L’université Columbia a été témoin d’importantes manifestations sur son campus depuis le 17 avril après que la présidente de l’université, Minouche Chafik, a témoigné devant le Congrès américain au sujet d’incidents présumés d’antisémitisme contre des étudiants juifs sur son campus.

Les manifestants ont ensuite occupé certaines parties du campus, notamment le Hamilton Hall de l’université. La police de New York a arrêté des centaines de personnes à la suite de ces manifestations, qui ont également déclenché des mouvements similaires dans d’autres grandes universités américaines, ainsi que des contre-manifestations d’étudiants brandissant des drapeaux israéliens et américains.

Columbia a également pris la mesure inhabituelle d’annuler sa cérémonie d’ouverture cette année à la suite des manifestations, organisant uniquement des cérémonies de remise des diplômes propres à l’université.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com