Après un an de Covid, comment l’attitude des gens au Moyen-Orient a évolué

Les fidèles exécutent la prière nocturne des Tarawih autour de la Kaaba, pendant le mois du Ramadan, dans l’enceinte de la Grande Mosquée de La Mecque, le 13 avril 2021. (Photo, AFP)
Les fidèles exécutent la prière nocturne des Tarawih autour de la Kaaba, pendant le mois du Ramadan, dans l’enceinte de la Grande Mosquée de La Mecque, le 13 avril 2021. (Photo, AFP)
Un émirati se fait vacciner contre de la Covid-19, au centre de santé al-Barcha à Dubaï, le 24 décembre 2020. (Photo, AFP)
Un émirati se fait vacciner contre de la Covid-19, au centre de santé al-Barcha à Dubaï, le 24 décembre 2020. (Photo, AFP)
Des agents de santé contrôlent les fidèles qui entrent dans la Grande Mosquée de La Mecque, dans le cadre des efforts visant à empêcher la propagation de la Covid-19, le 18 avril 2021. (Photo, SPA)
Des agents de santé contrôlent les fidèles qui entrent dans la Grande Mosquée de La Mecque, dans le cadre des efforts visant à empêcher la propagation de la Covid-19, le 18 avril 2021. (Photo, SPA)
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Publié le Lundi 19 avril 2021

Après un an de Covid, comment l’attitude des gens au Moyen-Orient a évolué

  • Depuis le lancement du programme national de vaccination en Arabie saoudite, plus de 2 millions de doses ont été administrées dans 500 centres à travers le territoire
  • Les Émirats arabes unis ont enregistré 500 000 cas de Covid-19 environ, tandis que le bilan de l'Arabie saoudite se dirige vers les 405 000

DUBAI: Le 11 mars 2020, quelques mois à peine après son apparition dans la ville chinoise de Wuhan, des épidémies du nouveau coronavirus se déclarent sur plusieurs continents, un moment qui marque le début d'une urgence sanitaire jusque-là inégalée et créé un changement brusque dans les habitudes quotidiennes.

Quand l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a sonné l’alerte et annoncé que les épidémies dispersées à travers le globe constituent une pandémie à part entière, les gouvernements au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG) n'ont pas tardé à réagir.

Des fermetures obligatoires à l'échelle nationale ont été décrétées, les écoles et les lieux de travail désertés, les travailleurs de première ligne mobilisés et les ménages confinés chez eux. Rares sont ceux qui se souviennent d'avoir vécu un pareil bouleversement, ou qui ont vu les rues aussi vides de toute leur vie.

Les données recueillies par l'agence de sondage britannique YouGov indiquent qu'en avril 2020, au début de la pandémie, près de 75% des personnes interrogées en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis se sentaient «quelque peu» ou «très effrayées» de contracter le virus. Cette peur s’est généralement estompée au fur et à mesure que la pandémie se prolongeait.

Pour freiner la propagation de la Covid-19, les gouvernements responsabilisent le grand public et l’invitent à se conformer aux nouvelles directives d'hygiène personnelle et de distanciation sociale.

Dans le même sondage YouGov, 78% des sondés saoudiens et émiratis disent avoir amélioré leur hygiène personnelle (se laver et se désinfecter les mains fréquemment), tandis que 80% évitent les lieux publics et 70% indiquent avoir commencé à porter des masques en public.

La Covid-19 se propage principalement par le contact entre des personnes infectées, lorsque des particules de salive chargées du virus sont expulsées par la toux et les éternuements et restent suspendues dans l'air. Le virus peut également se propager à travers un contact avec des surfaces contaminées et le transfert subséquent des particules aux yeux, au nez et à la bouche.

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En avril 2020, un policier saoudien vérifie le permis de circulation d'un automobiliste durant le confinement décrété dans le Royaume afin de lutter contre la propagation de la Covid-19. (Photo, SPA/Archives)

Le cocktail de confinements et de l’omniprésence des messages des autorités de santé publique a un effet viscéral sur la vie quotidienne des gens. Tout change, de la façon avec laquelle ils travaillent et étudient, à la façon de voyager et de se socialiser.

Le rôle crucial des règles d'hygiène universelles et de la distanciation sociale dans les communautés pour contenir avec succès les foyers d’éclosion se précise.

Au cours des six premiers mois de la pandémie, les données de YouGov indiquent que les taux respectifs de port de masques sont élevés dans la zone desservie par le CCG. Près de 80% des répondants émiratis et 69% des répondants saoudiens disent arborer systématiquement le couvre-visage pendant cette période.

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Tout au long de la pandémie, les groupes à risque, qui comprennent les personnes âgées et les individus aux problèmes de santé sous-jacents, sont appelé à la vigilance extrême. En août 2020, 80% des Saoudiens de plus de 45 ans assure avoir évité les lieux publics, contre 58% des Saoudiens âgés de 18 à 24 ans seulement à avoir pris les mêmes précautions.

Au cours du même mois aux EAU, 81% des plus de 45 ans disent porter un masque facial en public, contre 66% dans la tranche des 18-24 ans.

Bien que les hommes et les femmes partagent les mêmes risques d'attraper le coronavirus, les données médicales suggèrent que les hommes sont plus susceptibles de souffrir de symptômes graves et d’en mourir.

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En août 2020, quatre Saoudiens de plus de 45 ans sondés sur cinq disent éviter les lieux publics. (Photo, Reuters/Archives)

Et pourtant, malgré les conseils de l'OMS, les données de YouGov révèlent que les hommes saoudiens et les habitants des Émirats arabes unis sont moins susceptibles d'améliorer leur habitudes hygiène personnelle, de porter un masque, d'éviter les endroits bondés ou d'éviter de toucher des surfaces potentiellement contaminées.

Depuis le début de la pandémie, près de 142 millions de personnes ont été infectées dans le monde et plus de 3 millions sont décédées. Les Émirats arabes unis ont enregistré 500 000 cas de Covid-19 environ, tandis que le bilan de l'Arabie saoudite se dirige vers les 405 000.

Contrairement à de nombreux États européens où les gouvernements ont été plus lents à réagir, l'épidémie dans les territoires du CCG a été relativement légère, avec un taux de mortalité bien plus faible. Mais même ici, et malgré la distribution des vaccins et l’assouplissement des restrictions, les choses semblent loin de la normale.

«Ce qui nous arrive peut sembler étranger et anormal pour beaucoup, mais les fléaux ne sont pas nouveaux pour notre espèce, seulement pour nous», écrit l'épidémiologiste social Dr Nicholas Christakis dans son livre «La flèche d’Apollo: L’impact profond et persistant du coronavirus sur notre mode de vie».

Et comme toutes les pandémies qui ont eu lieu dans le passé, écrit Christakis, celle de la Covid-19 n’est que de passage. De meilleurs jours viendront, quand les gens iront à la recherche ces interactions sociales longtemps boudées.

Le professeur de Yale prédit même un retour des «Années folles» (ou roaring 20s en anglais, NDLR), semblable à la décennie de prospérité et de renaissance culturelle qui a suivi la pandémie de grippe espagnole de 1918.

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Pour y parvenir, les gens doivent être en sécurité. Mais ils doivent surtout se sentir en sécurité. Des campagnes de vaccination annuelles, de meilleurs traitements, et un passeport vaccinal comptent parmi les outils envisagés pour redresser les sociétés et les économies.

D'ici là, le comportement des tranches de la société le moins à risque continuera d'avoir un impact sur les plus vulnérables. Le «retour à la normale» dépend par conséquent non seulement de la science médicale, mais des gestes de la communauté toute entière.

Si les vaccins et le confinement ne sont pas adoptés à grande échelle, le virus va s’ancrer plus profondément dans la communauté et les risques de mutation vont augmenter. Il devient ainsi plus transmissible, et ses symptômes gagnent en gravité.

«Lorsqu'un virus circule largement dans une population et provoque de nombreuses infections, la probabilité de mutation du virus augmente», selon la série des «vaccins expliqués» de l’OMS. «Plus un virus a d'occasions de se propager, plus il se réplique, et plus il a d'occasions de subir des changements», poursuit la série.

en CHIFFRES

83% des Saoudiens estiment que la situation pandémique s'améliore.

14% des répondants au EAU croient que la situation pandémique s'aggrave.

70% des répondants saoudiens et émiratis disent qu'ils continueront d’éviter les lieux bondés.


Source: Moniteur public YouGov Covid-19 , mars 2021

La fiabilité des vaccins proposés est un facteur majeur dans le succès de la campagne d’inoculation.

Au début du mois de décembre de l'année dernière, les EAU sont parmi les premiers pays à approuver le vaccin Sinopharm, de fabrication chinoise, pour une utilisation d'urgence. Les données du sondage de YouGov à la fin de ce mois indiquent que seuls 56% des répondants des EAU avaient pris ce vaccin ou se sentaient à l'aise de le faire. En Arabie saoudite, ce chiffre baisse à 42%.

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Un émirati se fait vacciner contre de la Covid-19, au centre de santé al-Barcha à Dubaï, le 24 décembre 2020. (Photo, AFP)

Depuis le lancement du programme national de vaccination en Arabie saoudite, plus de 2 millions de doses ont été administrées dans 500 centres à travers le territoire. Aux EAU, qui détiennent l’un des taux de vaccination par habitant les plus élevés au monde, plus de 10 millions ont été administrés.

Depuis le sondage de décembre 2020, la sécurité et l'efficacité des vaccins contre la Covid-19 inspire davantage de confiance. Les données du Moniteur public de Covid-19 publiées par YouGov en mars 2021 montre une hausse des intentions d’obtenir le vaccin chez 20% des répondants en Arabie saoudite et 26% aux Émirats arabes unis.

Aujourd'hui, la grande majorité des personnes interrogées aux EAU (82%) et en Arabie saoudite (62%) déclare avoir reçu un vaccin, ou avoir l’intention d’en recevoir.

De plus 83% des répondants saoudiens estiment que la situation pandémique s'améliore, 14% des répondants des EAU croient qu’elle s'aggrave, tandis que 70% des Saoudiens et des EAU ont l'intention de continuer d’éviter les lieux bondés.

Ces chiffres ne sont guère surprenants, étant donné que les scientifiques ont encore beaucoup à apprendre sur la Covid-19, ses mutations, ses modes de propagation, ses symptômes à long terme et sa capacité à déjouer les vaccins et les traitements.

Le port du masque, la désinfection des mains et la distanciation sociale vont probablement rester des gestes nécessaires pour quelques temps.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.