Dans les campagnes, chaque agriculteur défend son bout de PAC

Un manifestant conduit un tracteur avec une pancarte indiquant "pour une politique agricole commune (PAC) plus juste", tandis que des membres de la Confédération paysanne arborent des bottes d'agriculteurs lors d'une manifestation contre les réformes des politiques agricoles, le 13 avril 2021, devant la préfecture régionale de Bretagne à Rennes, dans l'ouest de la France. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)
Un manifestant conduit un tracteur avec une pancarte indiquant "pour une politique agricole commune (PAC) plus juste", tandis que des membres de la Confédération paysanne arborent des bottes d'agriculteurs lors d'une manifestation contre les réformes des politiques agricoles, le 13 avril 2021, devant la préfecture régionale de Bretagne à Rennes, dans l'ouest de la France. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)
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Publié le Mercredi 14 avril 2021

Dans les campagnes, chaque agriculteur défend son bout de PAC

  • Problème, les agriculteurs, notamment les céréaliers de la plaine du bassin parisien, estiment que la majeure partie d'entre eux ne seront pas éligibles à ces aides et perdraient ainsi 60 à 80 euros de subsides à l'hectare
  • Chez les éleveurs d'une large zone autour du Massif central, la colère gronde depuis plusieurs semaines. Des milliers d'éleveurs ont manifesté le 25 mars à Lyon et Clermont-Ferrand

PARIS : Tracteurs sur les routes, slogans chocs: ces dernières semaines, avant d'être aux prises avec le gel, les agriculteurs français se sont mobilisés pour alerter encore sur leur situation précaire et défendre "leurs" aides dans la future PAC, qui sera plus "verte".

Selon les territoires qu'ils occupent, les productions et les méthodes agronomiques qu'ils portent en étendard, ils ne sont pas forcément éligibles aux mêmes aides européennes, lesquelles vont évoluer en 2023 pour donner une tournure plus agroécologique à la politique agricole commune européenne.

Le calendrier s'accélère: le gouvernement compte finaliser d'ici l'été son "plan stratégique national", déclinaison française de la PAC qu'il devra soumettre à Bruxelles. Il a lancé mi-janvier la concertation autour de ce document qui noircira des milliers de pages, selon son cabinet. Les premiers "arbitrages structurants" sont attendus "dans le courant du mois d'avril".

L'enjeu? Une large part du revenu des paysans pour les années qui viennent.

Le verdissement crispe

Sur les quelque neuf milliards d'euros d'aides européennes que touche chaque année la France, les "éco-régimes," un nouveau financement conditionné à des pratiques plus vertueuses, représenteront pas moins de 1,6 milliard d'euros, soit environ un quart des aides directes que touchent les agriculteurs.

"Ce n'est pas une petite somme", convient le ministère de l'Agriculture.

Problème, les agriculteurs, notamment les céréaliers de la plaine du bassin parisien, estiment que la majeure partie d'entre eux ne seront pas éligibles à ces aides et perdraient ainsi 60 à 80 euros de subsides à l'hectare.

"Quelque 70% des agriculteurs français sont potentiellement éligibles", a assuré le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, devant l'Assemblée nationale.

Pas suffisant pour calmer le syndicat majoritaire FNSEA : "Commencer la négo en expliquant qu'un certain nombre d'agriculteurs, quoiqu'il arrive, ne pourront pas y avoir accès, c'est notre ligne rouge", avertit Arnaud Rousseau, premier vice-président du syndicat majoritaire.

Les éleveurs au régime protéiné

Chez les éleveurs d'une large zone autour du Massif central, la colère gronde depuis plusieurs semaines. Des milliers d'éleveurs ont manifesté le 25 mars à Lyon et Clermont-Ferrand.

Ils sont, disent-ils, sur le "pied de guerre" contre les prix d'achat trop bas de la viande bovine et la perspective d'une baisse des subventions européennes qui leurs maintiennent tout juste la tête hors de l'eau. 

En jeu, l'enveloppe des "aides couplées": environ un milliard d'euros attribuées à certaines productions en difficulté.

S'il ne confirme pas les chiffres qui circulent, le ministère de l'Agriculture reconnaît qu'une hypothèse est "sur la table" : "Prendre une partie des aides couplées animales pour les mettre sur les aides aux protéines végétales", et réduire la dépendance aux importations de soja en particulier pour nourrir le bétail.

Le ministère fait valoir que ces aides végétales pourront bénéficier aux éleveurs qui cultivent l'alimentation de leurs animaux. 

Les zones moins fertiles redoutent l'abandon

Il n'y a pas que les représentants de certaines productions qui craignent pour leur avenir, mais aussi les agriculteurs de pans entiers du territoire.

Il en va ainsi des zones intermédiaires, un croissant qui s'étend de l'Alsace jusqu'en Poitou-Charentes, qui se caractérise par des potentiels de production limités, notamment des sols moins fertiles.

"La FNSEA en a fait un point politique majeur, considérant que ces zones sont celles qui depuis trois réformes ont été les plus délaissées et qu'elles ont aujourd'hui des réalités économiques qui nécessitent qu'on les soutienne", explique Arnaud Rousseau.

Favoriser la relève 

Le syndicat milite par ailleurs pour qu'on ne revalorise pas le paiement redistributif, une aide qui favorise les petites et moyennes exploitations et dont une révision à la hausse se ferait au détriment des aides versées aux zones intermédiaires.

Ce dispositif, qui représentait dans l'ancienne PAC quelque 700 millions d'euros, est attribué aux 52 premiers hectares d'une exploitation et favorises l'installation des jeunes agriculteurs.

La Confédération paysanne a manifesté cette semaine pour son renforcement et, plus largement, contre la poursuite de l'agrandissement des fermes et la diminution du nombre d'agriculteurs.

Et pour cause: selon l'Insee, plus de la moitié des agriculteurs (55%) ont 50 ans ou plus. Ils partiront à la retraite dans les dix ans qui viennent.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.