A Athènes, des couples gréco-turcs veulent rester à l'abri des querelles diplomatiques

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Publié le Mercredi 14 avril 2021

A Athènes, des couples gréco-turcs veulent rester à l'abri des querelles diplomatiques

  • Le couple envisage le mariage, mais sans cérémonie religieuse. Elle est musulmane, lui orthodoxe, et aucun des deux ne compte se convertir
  • L’amour gréco-turc fait l’objet d’une pièce de théâtre "La République du Baklava", programmée au Festival Athènes-Épidaure en juillet

ATHÈNES : À Athènes, des couples gréco-turcs tentent de vivre leur amour à l’abri des incessantes querelles diplomatiques de leurs pays d'origine, avec l'espoir d'être "un pont" entre les deux voisins qui se disputent des zones maritimes réputées riches en hydrocarbures.

La délimitation des frontières, la recherche d’hydrocarbures ou la crise migratoire ont ravivé ces derniers mois des désaccords historiques entre Ankara et Athènes. Le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias se rend en Turquie jeudi au sujet des délimitations de leurs zones exclusives économiques en mer Égée.

C'est à Chypre que Merve Kocadal et Yorgos Taliadorous ont fait connaissance en 2017 sur un site de rencontre. L’île située aux confins de l’Europe, dont un tiers est occupé depuis 1974 par la Turquie, représente également un sujet de tension entre les deux pays et le "principal point de friction" entre Merve et la famille de Yorgos.

"Certaines conversations sont tendues et les voix s’élèvent un peu", admet pudiquement la jeune femme, mais "cela n’enlève rien à l’amour que l’on se porte".

Theodoros Smpiliris et Ayca Kolukisa se sont mariés d’abord civilement en Grèce puis festivement en Turquie (Photo, AFP).

Le couple envisage le mariage, mais sans cérémonie religieuse. Elle est musulmane, lui orthodoxe, et aucun des deux ne compte se convertir, même si leurs familles respectives attendent que les futurs enfants soient "musulmans" ou "baptisés à l'église". 

Theodoros Smpiliris et Ayca Kolukisa se sont mariés d’abord civilement en Grèce puis festivement en Turquie. "Pour mes parents, que Theo soit Grec ou orthodoxe n’a aucune importance. L’important est qu’il soit une bonne personne", se félicite Ayca.

Theodoros évoque lui un long cheminement dans son rapport à la Turquie: "A l’école, les livres d’histoire créaient un ressentiment. On a grandi avec l’idée que la Turquie était un ennemi".

"Ouzo et Loukoum"

Certains sujets politiques ou religieux suscitent des tensions dans l’entourage du couple, comme la reconversion de la Basilique Sainte-Sophie en mosquée, décidée par le président turc Recep Tayyip Erdogan à l’été 2020.

"Mais il suffit de se parler et de s’écouter pour apaiser les tensions. Notre famille est comme un pont entre les deux pays", résume Theodoros.

Et puis le couple a récemment créé un profil Instagram "Ouzo et Loukoum" pour "montrer aux Grecs les beautés qu’on a en Turquie, et aux Turcs les trésors de la Grèce", s’enthousiasme Ayca.

Olga Antonea, de Grèce et Sukru Ilicak de Turquie pose dans un parc d’Athènes le 10 avril (Photo, AFP).

Selon les données de l’Autorité grecque des Statistiques (Elstat), 629 mariages gréco-turcs ont été recensés en Grèce entre 2010 et 2019.

Sukru Ilicak a découvert la Grèce dans les années 90 au rythme du Rebetiko, cette musique de l’exil chantée par les réfugiés grecs d’Asie mineure. Ce Turc s'y est installé définitivement en 2016 avec sa compagne grecque Olga Antonea.

"Nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes orientations politiques. Ce ne sont pas les relations diplomatiques qui vont influencer notre couple", assure Sukru. Mais "si on peut vivre une relation amoureuse gréco-turque, pourquoi ce serait différent à grande échelle entre nos pays?", demande-t-il naïvement.

L’amour gréco-turc fait l’objet d’une pièce de théâtre "La République du Baklava", programmée au Festival Athènes-Épidaure en juillet.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.