PARIS: L'affaire Alexandre Benalla, du nom de l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron à l'Elysée renvoyé en procès pour des violences commises le 1er mai 2018, a donné lieu à l'ouverture de six procédures judiciaires le visant.
Violences du 1er-Mai
Il s'agit de la première enquête ouverte par le parquet de Paris le 19 juillet 2018, quelques heures après des révélations du Monde sur les violences commises par Alexandre Benalla le 1er mai, place de la Contrescarpe à Paris.
Rapidement élargie à des faits de détournements d'images de vidéo-surveillance, elle est confiée à des juges d'instruction trois jours plus tard, puis élargie en août à d'autres soupçons de violences le 1er mai, commises au jardin des Plantes.
Le 12 avril 2021, M. Benalla est renvoyé en procès devant le tribunal correctionnel pour "violences volontaires", "immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique" ou encore "port d'arme" et "port public d'insigne" non-autorisé.
L'ex-salarié de la République en marche Vincent Crase est renvoyé en correctionnelle pour les mêmes infractions.
Deux anciens hauts-gradés de la Préfecture de police de Paris, soupçonnés d'avoir remis à M. Benalla les images de vidéosurveillance de la place de la Contrescarpe, seront jugés pour "violation du secret professionnel".
L'enquête a aussi porté sur un selfie que M. Benalla a pris, en exhibant une arme, durant la campagne présidentielle de 2017.
Le 31 janvier 2019, Mediapart avait dévoilé des enregistrements clandestins d'une conversation entre MM. Benalla et Crase datée du 26 juillet 2018, quatre jours après leur mise en examen.
Pour avoir ainsi enfreint leur contrôle judiciaire, les deux hommes avaient été placés en détention provisoire en février 2019 pendant une semaine. Le 1er décembre 2020, la Cour de cassation a refusé d'invalider ces enregistrements, contestés par la défense des deux hommes.
Passeports diplomatiques
Le 29 décembre 2018, le parquet de Paris annonce l'ouverture d'une autre enquête, après des informations de Mediapart affirmant qu'Alexandre Benalla avait continué à voyager avec des passeports diplomatiques après son licenciement de l'Elysée.
Des juges d'instruction mettent en examen M. Benalla le 18 janvier 2019 pour "usage public et sans droit d'un document justificatif d'une qualité professionnelle", puis en juillet 2020 pour "faux et usage de faux".
Le 25 janvier 2021, il est renvoyé en correctionnelle pour tous ces chefs d'accusation.
Contrat russe
Un contrat passé entre l'entreprise de Vincent Crase, Mars, et un sulfureux oligarque russe fait l'objet d'investigations sous l'égide du parquet national financier (PNF). L'enquête porte notamment sur des soupçons de "corruption".
Dissimulation de preuves
Le 15 février 2019, le parquet de Paris lance des investigations pour "entrave à la manifestation de la vérité", pour déterminer si Alexandre Benalla a dissimulé des preuves dans le cadre de l'enquête sur les violences du 1er-Mai.
Les investigations portent notamment sur le mystérieux coffre-fort que l'ex-chargé de mission possédait à son domicile pour stocker ses armes, et sur le contenu d'un autre coffre dans son bureau à l'Elysée. L'enquête a été confiée en novembre 2019 à un juge d'instruction.
Soupçons de faux témoignage et manquement déclaratif
Une autre enquête préliminaire est menée par le parquet de Paris depuis avril 2019 pour des soupçons de "faux témoignage" devant le Sénat.
Une procédure pour "manquement aux obligations déclaratives à la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique)" a pour sa part été classée sans suite en février 2020.