Avec ou sans confinement, les Marocains prêts à accueillir le ramadan

Une femme fait des emplettes au marché central pendant le mois sacré musulman du Ramadan dans la capitale marocaine Rabat le 6 mai 2020. FADEL SENNA / AFP
Une femme fait des emplettes au marché central pendant le mois sacré musulman du Ramadan dans la capitale marocaine Rabat le 6 mai 2020. FADEL SENNA / AFP
Short Url
Publié le Mardi 13 avril 2021

Avec ou sans confinement, les Marocains prêts à accueillir le ramadan

  • Comme en 2020, le mois de ramadan sera placé sous le signe des restrictions sanitaires. L’année dernière, les Marocains avaient réussi à s’adapter sur le plan religieux ou familial
  • Un élan de solidarité a vu le jour sur les réseaux sociaux et sur le terrain à l’occasion du mois sacré. Les Marocains ont encore été au rendez-vous cette année

CASABLANCA: Cette année encore, les Marocains accueillent le mois du ramadan sous le signe du confinement nocturne. Malgré les dernières restrictions sanitaires, décidées le 7 avril 2021 par le gouvernement marocain pour éviter une troisième vague de contaminations à la Covid-19, les habitudes et rites religieux seront maintenus, mais sous d’autres formes.

À commencer par les prières surérogatoires, communément appelées les Tarawih, en arabe. Ces prières qui ont lieu après la rupture du jeûne ne se feront pas dans les mosquées, puisque le couvre-feu nocturne va durer de 20h à 6h, entraînant ainsi la fermeture des lieux de culte. En revanche, des alternatives ont vu le jour pour préserver cette principale pratique religieuse du mois sacré de ramadan. Une pratique qui est fortement conseillée mais pas obligatoire, ont tenu à rappeler des experts en recherches islamiques marocains.

Les prédicateurs se «digitalisent»

Comme en 2020, plusieurs prédicateurs vont se «digitaliser» en proposant des discussions, des prières surérogatoires, des psalmodies et des récitations de Coran en ligne. Des pages sur les réseaux sociaux, particulièrement sur Facebook et Instagram, ont été créées et comptent déjà des milliers d’abonnés, qui peuvent suivre en direct et en famille leurs prédicateurs préférés. Cette alternative digitale a porté ses fruits en 2020, battant des records d’audience lors de la fameuse «nuit de la destin», dans la dernière décade du ramadan.

De son côté, la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger propose, depuis l’année dernière, tout un programme destiné aux Marocains et à ceux établis à l’étranger, dont le nombre dépasse 3 millions. La majorité de la diaspora est installée en Europe (86,4%), dont 31% en France. La Fondation a mis en place sur son site internet un programme d’animation composé de 90 discussions et conférences assurées par des professeurs universitaires et des prédicateurs. «En plus des thèmes proprement spirituels et religieux, plusieurs autres sujets y sont abordés tels que la solidarité à l’ère de la Covid-19, l’importance de la fraternité, l’union de tous les Marocains et la contribution des Marocains résidents à l’étranger (MRE) à l’essor du pays», avait précisé la Fondation.

Outre sa dimension sacrée, le mois de ramadan est aussi l’occasion de se retrouver en famille, d’inviter ses proches, ses voisins et amis autour d’un repas de ftour. En raison des restrictions sanitaires, ces repas collectifs seront moins nombreux. Les Marocains seront  donc plusieurs à organiser des ftours collectifs en ligne via des applications de discussions vidéo comme Skype, WhatsApp, Facebook, Zoom… Et, puisque la circulation nocturne sera interdite le soir, les Marocains se sont rués vers les magasins de jouets pour se procurer différents jeux de société. «Comme en 2020, je reçois énormément de visiteurs ces derniers jours. La grande majorité veut acheter des jeux de société avant le mois de ramadan. Le plus prisé est sans conteste le Monopoly dans sa version classique. Je suis d’ailleurs en rupture de stock. J’ai commandé des centaines de boîtes de Monopoly qui sont presque toutes payées à l’avance», témoigne un propriétaire d’un grand magasin de jouets à Casablanca.

Un élan de solidarité au profit des plus démunis

En ce qui concerne la solidarité qui caractérise ce mois béni, les Marocains ont encore été au rendez-vous cette année. Plusieurs actions de soutien aux populations dans le besoin ont été lancées, que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur le terrain. L'association Illy a annoncé le renouvellement de son opération de distribution de paniers alimentaires au profit des plus démunis. L’opération cible 1 500 familles. Des milliers de sans-abris seront également accompagnés par l’association Jood, qui s’active depuis 2015 pour venir en aide aux plus pauvres.

Sur Facebook, des hashtags ont vu le jour pour apporter un soutien financier aux employés des cafés et restaurants, dont l’activité sera quasiment à l’arrêt durant ce mois. Ils sont près d’1,5 million de Marocains à travailler dans ce secteur, et une bonne partie de leur revenu dépend des pourboires des clients. L’idée est que chaque citoyen octroie, avant le début du ramadan, l’équivalent d’un pourboire mensuel au serveur de son café habituel. Les Marocains, friands de ce genre d’initiatives pendant le mois de ramadan, ont largement répondu à l’appel.

En tout cas, confinement ou non, les Marocains comptent tant bien que mal vivre pleinement et préserver cette ambiance si particulière du ramadan, imprégnée de valeurs de solidarité, de spiritualité, de fraternité et surtout de mets succulents qui font saliver les papilles. Les souks et marchés populaires sont actuellement bondés, proposant tous genres d’ingrédients et d’épices aux parfums et saveurs inédits, nécessaires pour la préparation de tajines, de harira, msemen, méloui, chebakia, et autres plats traditionnels marocains.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.