Mais contre toute attente, la visite que devait effectuer le Premier ministre français, Jean Castex, en Algérie, la première depuis son arrivée à Matignon, a été reportée à une date ultérieure. Et rien ne dit, au regard du contexte politique, autant en Algérie qu’en France, qu’elle aura lieu de sitôt. Officiellement, l’argument avancé par la partie française est lié à la crise sanitaire.
Du côté algérien, aucune voix officielle ne s’est exprimée pour l’heure sur cette annulation, mais les relais médiatiques du pouvoir l’attribuent à la taille de la délégation réduite à seulement quatre membres. Il y a aussi la durée du séjour, réduite à une seule journée. Mais faut-il prendre pour argent comptant ces arguments ? Pour Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam), ni la version française ni la version algérienne ne sont crédibles dans la mesure où la crise sanitaire est connue et la délégation comprend le ministre des Affaires étrangères et celui de l’Économie et des Finances, soit deux poids lourds du gouvernement français.
Selon lui, ce qui a poussé à l’annulation de la visite, c’est la décision du parti d’Emmanuel Macron, LREM, d’ouvrir une représentation à Dakhla, dans les territoires sahraouis occupés, perçue comme une « provocation » par Alger et dont l’annonce de l’ouverture est intervenue curieusement la veille de cette visite. « Il y a un courant anti-algérien (au sein du parti présidentiel) qui veut maintenir la tension entre les deux pays », dit-il.
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