Notre-Dame: deux ans après l'incendie, le sprint final de sa sécurisation

Vue de l’incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019 (Photo, AFP).
Vue de l’incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 12 avril 2021

Notre-Dame: deux ans après l'incendie, le sprint final de sa sécurisation

  • Le chantier ne sera pas achevé le 15 avril 2024, cinq ans après l'incendie, lorsque sera célébrée une première messe dans la nef
  • Vingt-quatre mois après le sinistre toujours inexpliqué qui avait ému le monde, les dernières sécurisations sont menées tambour battant dans l'édifice gothique de 850 ans

PARIS: La sécurisation de Notre-Dame de Paris va s'achever cet été, condition nécessaire pour lancer la reconstruction « à l'identique » début 2022. Mais le chantier ne sera pas achevé le 15 avril 2024, cinq ans après l'incendie, lorsque sera célébrée une première messe dans la nef.

Vingt-quatre mois après le sinistre toujours inexpliqué qui avait ému le monde, les dernières sécurisations sont menées tambour battant dans l'édifice gothique de 850 ans, et autour du trou béant qu'a laissé la flèche en s'écroulant.   

Les appels d'offres ont été engagés et les architectes multiplient les diagnostics permettant d'établir un calendrier précis des travaux à partir de l'hiver prochain, indique l'Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration, créé après l'incendie. 

Mille chênes débités sont en train de sécher pour reconstruire la flèche et la croisée du transept. Et deux chapelles-test ont été nettoyées, révélant les couleurs laissées par l'architecte Eugène Viollet-Le-Duc au XIXe siècle.  

L'énigme de l'origine de l'incendie de Notre-Dame reste à résoudre

Ce 15 avril 2019, alors qu'elle était en plein travaux de restauration, la cathédrale gothique, vieille de plus de 850 ans, avait perdu sa flèche, sa toiture, son horloge et une partie de sa voûte, ravagées par les flammes, sous le regard incrédule de milliers de personnes.

Malveillance ? Accident ? Une enquête préliminaire était aussitôt ouverte par le parquet de Paris et deux mois plus tard, les investigations étaient confiées à trois juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, aux prérogatives plus larges.

Très peu d'éléments filtrent sur l'avancée du dossier. Mais selon une source proche de l'enquête, les investigations sur le site sont désormais « terminées ». « Il n'y a plus de zone d'investigation judiciaire », précise-t-elle.

Une longue phase d'analyses, par des experts, de ce qui a été récupéré dans les gravats devrait encore s'étendre sur « plusieurs mois ». « Dans l'état actuel des choses, il n'est pas possible d'affirmer qu'on sera en mesure de dire un jour de manière certaine ce qui a pu être à l'origine de l'incendie », vu notamment l'ampleur des dégradations causées par le feu, observe cette source.

En juin 2019, au terme de l'enquête préliminaire, le procureur de Paris avait indiqué privilégier la piste accidentelle. 

Rien ne semble depuis accréditer la piste criminelle.

« Pour l'instant, on reste sur les mêmes thèses : le mégot, le court-circuit », indique la source proche de l'enquête, estimant encore qu'il est « trop tôt » pour dire qu'une de ces deux options est privilégiée.

En parallèle, plusieurs défaillances dans la sécurité de la cathédrale ont été identifiées, notamment dans le dispositif d'alarme de l'édifice, ce qui a contribué à retarder l'appel aux pompiers le jour de l'incendie, ou sur le système électrique d'un des ascenseurs. 

Choisi par Emmanuel Macron pour conduire le chantier en cinq ans, Jean-Louis Georgelin, un général, a indiqué lors d'un déplacement début mars en forêt de Bercé (Sarthe) pour la sélection des premiers arbres : « Nous sommes dans les temps pour rendre la cathédrale au culte en 2024. Même s'il restera encore beaucoup de travail ». 

Le président lui a confié l'Etablissement public, pour reconstruire la cathédrale « plus belle qu'avant ». L'hypothèse d'un geste architectural contemporain pour remplacer la flèche détruite a été écartée. 

Entrelacs d'échafaudages

L'architecte en chef Philippe Villeneuve, grand connaisseur de la cathédrale, avait mis sa démission dans la balance si l'édifice n'était pas reconstruit à l'identique. Identique ne veut pas dire « fac-similé ». Pour la charpente par exemple, il s'agira de choisir « un dessin proche » de la « forêt » disparue, précise-t-on à l'Etablissement public.

Sur le chantier règne un entrelacs d'échafaudages, de filets et de bâches, où s'activent charpentiers, cordistes, échafaudeurs etc. 

L'heure est à la pose à 27 mètres de hauteur d'une soixantaine de cintres en bois sous les voûtes pour les consolider provisoirement. Un parapluie géant à la croisée du transept permettra d’assurer la mise hors d’eau.

Depuis le démantèlement en décembre de l'échafaudage calciné qui entourait la flèche –40 000 tubes sciés un à un en six mois--, le danger d'un écroulement est écarté. 

Continuer de lever des fonds à l'international, malgré la Covid

L'élan de générosité international pour Notre-Dame a été exceptionnel après l'incendie qui a gravement endommagé un des symboles de la France, mais il s'est tassé, pénalisé par la pandémie du Covid-19.

Sur un total de 833 millions d'euros de dons, 70 millions d'euros de dons et de promesses viennent de l'étranger (150 pays), dont la moitié des Etats-Unis.

De nouveaux dons et promesses continuent d'arriver mais à un rythme ralenti. Avec des dons plus modestes --de particuliers-- et des offres plus originales, comme celle d'arbres du lointain Canada pour reconstruire la charpente. 

"Il y a d'abord eu un effet Onze Septembre, avec le fait de voir l'incendie en direct, en continu sur les chaînes du monde entier. Du Brésil à l'Asie, l'effondrement de la flèche a été pour la jeune génération ce que l’effondrement des tours de New York a été pour leurs parents", déclare Stanislas de Laboulaye.

Dès la nuit de l'incendie, les dollars commencent à affluer. Aux Etats-Unis, l'intérêt dépasse les cercles religieux et les grands donateurs ne sont pas tous catholiques.

L'engouement d'Outre-Atlantique pour le patrimoine français se manifeste notamment via deux fondations, Friends of Notre-Dame et French Heritage. 

En Italie, au Vatican, au-delà des témoignages de sympathie, il n'y a pas eu de contribution particulière. De même en Russie.

Les galas de levée de fonds sont impossibles à cause de la pandémie. Alors l'Etablissement public tente d'autres approches : il coédite avec Connaissances des Arts une revue en français et en anglais, « La Fabrique de Notre-Dame », distribuée aux donateurs potentiels par les ambassades. 

Et la cathédrale est au menu de la saison culturelle de la France au Japon tandis que l'Etablissement public a été sollicité pour l'exposition universelle de Dubaï. 

La sécurisation a coûté 165 millions d'euros. Intempéries, travaux non prévus, interruptions (limitées) dues à la pandémie et surtout les nombreuses mesures et aménagements liés à la lutte contre les émanations de plomb ont provoqué quelques retards et surcoûts. 

« L'école des bâtisseurs »

Les équipes doivent passer par la douche et revêtir des combinaisons en raison des réglementations sur le plomb. Chaque jour.

Le chantier, ou plutôt les chantiers (dont celui, très délicat, du nettoyage du grand orgue), ont mobilisé 15 métiers, 68 ateliers, 215 entreprises... Reste beaucoup à faire : sélection de pierres dans des carrières et leur pose pour remplacer celles endommagées, nettoyage de 24 chapelles, restauration des vitraux encrassés, reconstruction de la flèche, de la toiture, d'une partie de la voûte etc. 

Un partenariat avec une société de haute technologie, Autodesk France, permettra une modélisation numérique qui accompagnera toute la restauration et préparera les équipements indispensables (sécurité, ventilation, éclairage) dont aura besoin la cathédrale.       

Les quelque 833 millions d'euros de la collecte nationale et internationale (350 000 donateurs) sont encaissés ou font l'objet d'engagements fermes à 98%. Seront-ils suffisants pour les finitions au-delà de 2024 ? Certains en doutent. Et il faudra anticiper un budget important pour l'entretien annuel. 

L'esprit d'équipe insufflé par le trio d'architectes, Philippe Villeneuve et ses deux acolytes, Rémi Fromont et Pascal Prunet, est salué unanimement et a eu raison de bien des obstacles. « Si le général est le chef d'orchestre, ils sont les premiers violons, à l'école des bâtisseurs du Moyen-Age », déclare Mgr Patrick Chauvet, archiprêtre de la cathédrale.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.