Entretien: « Film AlUla» va revigorer l'industrie du cinéma en Arabie saoudite selon Stephen Strachan

À 1 100 kilomètres de Riyad, AlUla est un site doté d'une beauté naturelle et d'un riche patrimoine. (Fourni)
À 1 100 kilomètres de Riyad, AlUla est un site doté d'une beauté naturelle et d'un riche patrimoine. (Fourni)
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Publié le Samedi 10 avril 2021

Entretien: « Film AlUla» va revigorer l'industrie du cinéma en Arabie saoudite selon Stephen Strachan

  • La nouvelle commission cinématographique attirera les producteurs internationaux et fera la lumière sur l'Arabie saoudite
  • Par ailleurs, AlUla accueillera cette année la course inaugurale d'Extreme E, le championnat de courses électriques hors route

DUBAÏ: « Film AlUla » est une nouvelle commission cinématographique régionale qui vient d'être mise en place en Arabie saoudite par la Commission royale pour AlUla, dans le nord-ouest du Royaume.

À 1 100 kilomètres de Riyad, AlUla est un site doté d'une beauté naturelle et d'un riche patrimoine. Il abrite le premier site d'Arabie saoudite à figurer au patrimoine mondial de l'Unesco: Hegra, une ville historique couvrant 52 hectares.

AlUla compte également d'autres sites historiques et archéologiques, dont une ancienne ville entourée d'une oasis antique ainsi que le royaume de Lihyan, l'une des villes les plus développées de la péninsule arabique au cours du premier millénaire avant J.-C..

Par ailleurs, AlUla accueillera cette année la course inaugurale d'Extreme E, le championnat de courses électriques hors route.

Pour en savoir plus, Arab News s'est entretenu avec Stephen Strachan, commissaire au cinéma auprès de Film Alula.

Que pouvez-vous nous dire concernant la nouvelle commission cinématographique d'AlUla, Film AlUla ?

Film AlUla est un nouveau bureau du film régional. Il a été créé en 2020 et lancé officiellement en début d'année par la Commission royale pour AlUla lors du Festival international du film de Berlin. Il a été très bien accueilli tant par l'industrie du cinéma que par les médias internationaux.

La mission de Film AlUla est de promouvoir la région d'AlUla en tant que destination pour les tournages et d'attirer des productions locales, régionales et internationales qui pourront y réaliser des films, des feuilletons, des publicités et des documentaires. L'équipe de Film AlUla se compose de spécialistes locaux et internationaux qui proposent une palette étendue de services, d'expertise et de ressources afin de soutenir les productions réalisées à AlUla.

Une vue de la vieille ville d'ALUla plongée dans une ancienne oasis. (Fourni)
Une vue de la vieille ville d'ALUla plongée dans une ancienne oasis. (Fourni)

Quel est l'objectif de Film AlUla ?

Nous poursuivons plusieurs objectifs. Nous souhaitons tout d'abord encourager les boîtes de production à tourner leurs films à AlUla. Cela mettra en lumière la beauté naturelle et l'importance culturelle de cette région qui n'a été découverte par les cinéastes et le reste du monde que récemment.

Ainsi, les touristes venus des quatre coins du monde seront encouragés à visiter AlUla et à découvrir la région et le reste du pays, ce qui correspond aux objectifs de la vision 2030 de l'Arabie saoudite. En développant notre industrie cinématographique, nous serons également en mesure d'attirer l'attention sur la richesse des talents saoudiens et de proposer une plateforme destinée à appuyer les artistes qu'ils soient émergents ou déjà établis. 

Notre objectif est donc de bâtir un centre cinématographique à AlUla, susceptible de créer des emplois au niveau local et régional et d'offrir une formation à ceux qui souhaitent faire carrière dans le cinéma. 

Que pouvez-vous nous dire des investissements dans le cinéma et l'industrie de la production dans la ville ?

AlUla figure parmi les destinations les plus prometteuses d'Arabie saoudite. Nous sommes convaincus que les paysages époustouflants, les lieux très diversifiés et les sites archéologiques millénaires attireront les productions cinématographiques et feront d'AlUla une destination de tournage incontournable. Préserver nos sites et paysages historiques constitue une priorité à AlUla, tout comme le développement durable de l'industrie cinématographique locale.

Une stratégie financière solide est engagée pour faire d'AlUla la capitale culturelle du Royaume. De nombreux projets de centres archéologiques, culturels et touristiques ont été lancés et nous permettront de fournir aux productions cinématographiques des infrastructures de niveau international ainsi qu'une variété d'options d'hébergement, allant d'hôtels luxueux et uniques aux complexes écologiques situés dans les canyons. Tout cela placera AlUla sur le devant de la scène internationale.

Quelles incitations offrez-vous aux producteurs ?

Les boîtes de production sont invitées à contacter l'équipe de Film AlUla pour en savoir plus sur nos incitations financières.

En outre, une série de prestation sont proposées aux sociétés de production, à savoir une aide à la production gratuite et sur mesure, des repérages des lieux de tournage, une expertise concernant les tournages à AlUla et dans le reste de l'Arabie saoudite, un soutien dans la recherche d'équipements et d'équipes de professionnels au niveau local et régional et bien entendu, nous leur proposons du soleil toute l'année.

Grâce à son climat tempéré neuf mois par an, AlUla offre aux réalisateurs la possibilité de filmer leurs productions sur une période prolongée et ininterrompue.

Quelles sont les procédures et les directives à suivre par les boîtes de production locales et étrangères pour réaliser leurs productions à AlUla ?

Nous sommes très heureux d'ouvrir les portes de la ville d’AlUla aux productions de films et de faire découvrir au monde sa beauté, son histoire et sa diversité. Nous accueillons tous types de production et, en tant que membres de l'Association of Film Commissioners International (AFCI), nous respectons les meilleures pratiques définies par cette association. 

Nous adoptons un système réglementaire extrêmement performant, simple et direct, qui garantit que les productions, tout comme les équipes, obtiendront tous les permis nécessaires. Vous trouverez sur notre site Web un guide sur la production et le tournage de films, qui propose un aperçu exhaustif des bénéfices du tournage à AlUla. Bien évidemment, préserver notre paysage et notre patrimoine est primordial. Nous suggérons à toute personne désireuse de filmer à AlUla de nous contacter. Nous pourrons ainsi l'assister à chaque étape du processus et lui garantir une expérience de tournage réussie et agréable.

Pour plus d'informations, consultez le site filming.experiencealula.com.

Que dites-vous des courses Extreme E qui seront filmées à AlUla ?

Nous sommes ravis d'être le premier site à participer à la course inaugurale de l’évènement international Extreme E, le mois prochain. Cet événement, qui comporte cinq étapes, a pour objectif de sensibiliser le public au changement climatique et d'encourager le passage aux véhicules électriques dans le but de protéger la planète.

AlUla servira  de toile de fond spectaculaire et palpitante à l’évènement. Puisque la course Extreme E sera diffusée dans tous les pays du monde, AlUla captera l'attention des téléspectateurs du monde entier qui pourront ainsi admirer les paysages majestueux et cinématographiques ainsi que les splendeurs naturelles époustouflantes que recèle cette région.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 


Les designers arabes se distinguent à Milan lors de la semaine du design

Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)
Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)
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  • .La Semaine du design de Milan, qui se tient cette année du 7 au 13 avril, est sans doute le plus grand rassemblement annuel mondial de designers d'intérieur et de mobilier.
  • Plusieurs designers et entreprises du Moyen-Orient ont présenté des créations valorisant la culture et le patrimoine arabes.

DUBAI : La Semaine du design de Milan, qui se tient cette année du 7 au 13 avril, est sans doute le plus grand rassemblement annuel mondial de designers d'intérieur et de mobilier. Plusieurs designers et entreprises du monde arabe y ont participé. 

L'une de ces expositions, « Bamboo Encounters », organisée et conçue par 2050+ et son fondateur Ippolito Pestellini Laparelli, explore le rôle du bambou dans l'histoire de la marque, en présentant des pièces spécialement commandées à des designers contemporains du monde entier.

Dans l'Italie de l'après-Seconde Guerre mondiale, il était difficile de se procurer des matières premières. C'est pourquoi le fondateur de la maison de couture, Guccio Gucci, a opté pour le bambou, léger et résistant, comme alternative à la poignée en cuir traditionnelle. Les artisans florentins qui créent les sacs Gucci sont favorables à l'utilisation du bambou. 

Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)
Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)

C'est ainsi qu'est né le sac emblématique Gucci Bamboo 1947. Dima Srouji, architecte et artiste palestinienne, fait partie des différents créateurs mandatés pour « Bamboo Encounters ». Ses paniers en bambou, « Hybrid Exhalations », mettent en valeur les traditions de la vannerie du Levant en incorporant du bambou trouvé à la main et du verre délicatement soufflé par la famille Twam en Palestine. Les pièces évoquent un sentiment de beauté fragile et de résilience.

Au cours de ses trois mois de recherche, Mme Srouji est tombée amoureuse de l'histoire de la vannerie.

« J'aime beaucoup l'idée du temps qui passe et du temps qu'il faut pour tresser des paniers très lentement par ces artisans anonymes du monde entier », a-t-elle déclaré au journal Arab News.

Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)
Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)

 « Certains de ces paniers ont été trouvés en ligne, comme sur eBay. Certains proviennent de ventes aux enchères différentes, et chacun d'entre eux est originaire d'un pays différent. Certains sont même des paniers à fleurs du Japon, des paniers à poissons et des paniers à œufs des Philippines, et l'un d'entre eux est un chapeau de la Seconde Guerre mondiale du Royaume-Uni, provenant d'un gentleman anglais qui l'avait obtenu au Viêt Nam dans les années 1940. »

Srouji les a transformés en formes ludiques et organiques en les combinant avec des pièces en verre soufflé fabriquées par la famille Twam, souffleurs de verre palestiniens avec lesquels elle travaille depuis dix ans. Leur atelier est basé à Jaba', un village historique situé au nord-est de Jérusalem, entre Ramallah et Jérusalem.

« La combinaison du verre et des paniers s'est faite dans mon atelier, lorsque j'ai commencé à tisser le verre dans les paniers déjà tressés et qu'ils sont devenus des créatures vivantes », a déclaré M. Srouji. « Ils sont aérés, ludiques, et chacun d'entre eux renferme des souvenirs. C'est un moment important pour se remémorer les joies de la vie et célébrer l'histoire de la tradition palestinienne, d'autant plus dans une période sombre. » 

Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)
Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)

Lors de l'Isola Design Festival organisé par Isola Design Group, qui possède des bureaux dans le Dubai Design District (d3), plusieurs designers émergents du monde arabe ont présenté leur travail. La designer jordanienne Victoria Dabdoub a notamment présenté sa première collection, « Stone Objects ». A Study of Core Solids », composée de plusieurs masses de pierre façonnées à la main et reliées par une pièce en laiton. Il en résulte des bougeoirs élégants et ludiques qui invitent l'utilisateur à créer son propre présentoir à l'aide de plusieurs pièces.

« Mon travail s'inspire des pratiques locales en Jordanie et en Palestine et vise à collaborer avec les artisans locaux pour développer des pièces contemporaines », explique-t-elle. « Ma première collection est une série de bougeoirs en pierre que j'ai fabriqués lors de deux ateliers à Amman, l'un portant sur le travail du métal et l'autre sur le travail de la pierre. 

Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)
Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)

Elle ajoute : « Je pense qu'il est important de produire localement des produits de haute qualité. La pierre est du calcaire du sud de la Jordanie et le laiton provient du marché, probablement d'Italie ou d'ailleurs. Que je travaille en Jordanie ou en Palestine, il est important d'essayer d'intégrer les pratiques locales, en particulier compte tenu de la guerre en cours et du nombre de voix qui ne sont pas entendues. Essayer de dire quelque chose à travers le design, l'artisanat, les matériaux et le patrimoine est crucial ».

Etereo, le studio de création basé entre Dubaï et Milan, revient à la Semaine du design de Milan avec une exposition immersive au Nilufar Depot, présentant ses populaires collections « Faraglioni » et « Grottesche ». Les formes, les matériaux et les couleurs séduisants de ces pièces célèbrent les synergies entre le design et la nature, en particulier celles que l'on trouve en Méditerranée.

La collection « Faraglioni », produite exclusivement pour Nilufar en édition limitée, met en valeur l'essence de la mer dans les espaces intérieurs grâce à des designs sculpturaux - une table centrale, une table à manger, une table basse et deux consoles qui rendent hommage aux célèbres rochers Faraglioni de Capri, qui représentent des merveilles naturelles et un patrimoine intemporel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  

 

 

 

 


La fleur de goast de Tamtam : Développer une communauté musicale saoudienne dynamique

Connue sous le nom de Tamtam, l'artiste a choisi au début de sa carrière de ne porter qu'un seul nom - une décision qui a permis de préserver sa vie privée tout en permettant aux auditeurs de se concentrer sur son message et sa musique. (Instagram)
Connue sous le nom de Tamtam, l'artiste a choisi au début de sa carrière de ne porter qu'un seul nom - une décision qui a permis de préserver sa vie privée tout en permettant aux auditeurs de se concentrer sur son message et sa musique. (Instagram)
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  • L'événement, organisé au Bohemia Cafe et soutenu par MDLBEAST Radio, s'inscrivait dans l'activation communautaire de Goast Flower, une initiative populaire lancée par Tamtam
  • Tamtam explore dans sa musique les thèmes de l'identité, de l'égalité des sexes et des liens culturels.

ALKHOBAR : Tamtam, auteure-compositrice-interprète saoudien de renommée internationale, a apporté son énergie débordante à Alkhobar cette semaine, dans le but de nourrir et de connecter la scène musicale croissante du Royaume à partir de la base. 

Initialement connue sous le nom de Tamtam, l'artiste a choisi, au début de sa carrière, de ne pas utiliser d'autre nom que son prénom, une décision qui lui a permis de préserver sa vie privée tout en permettant aux auditeurs de se concentrer sur son message et sa musique. Avec le temps, ce nom est devenu synonyme de son mélange des genres, de son attrait mondial pour le fait de chanter à la fois en anglais et en arabe, et de son audacieux plaidoyer en faveur de la liberté de création.

L'événement, organisé au Bohemia Cafe et soutenu par MDLBEAST Radio, s'inscrivait dans l'activation communautaire de Goast Flower, une initiative populaire lancée par Tamtam pour soutenir les artistes émergents et les créateurs indépendants. Le rassemblement a transformé l'espace en un centre créatif éphémère, où les artistes ont échangé des marchandises, des contacts et des idées autour d'un café, gratuit pour tous ceux qui avaient apposé un tampon à l'entrée. L'entrée était gratuite sur inscription, ce qui a permis à MDLBeast Radio de recueillir les coordonnées des participants pour rester en contact avec eux.

L'événement au Bohemia a été organisé par Ninyaz Aziza de MDLBEAST Radio avec Tamtam. 

L'événement, organisé au Bohemia Cafe et soutenu par MDLBEAST Radio, faisait partie de l'activation communautaire de Goast Flower, une initiative populaire lancée par Tamtam pour soutenir les artistes émergents et les créateurs indépendants. (Photo AN)
L'événement, organisé au Bohemia Cafe et soutenu par MDLBEAST Radio, faisait partie de l'activation communautaire de Goast Flower, une initiative populaire lancée par Tamtam pour soutenir les artistes émergents et les créateurs indépendants. (Photo AN)

MDLBEAST Radio a coorganisé son premier événement de ce type dans la ville natale de Tamtam, Riyad, quelques semaines plus tôt, un sahoor à Beast House, et c'était leur deuxième étape dans le cadre de cette mission.

« Honnêtement, je suis ravie. C'est vraiment génial, parce qu'on peut jouer de la musique », a déclaré Tamtam à Arab News.

Lors du sahoor de Riyad, ils s'étaient contentés de se mêler à la foule, sans jouer ni écouter de musique.

« À Alkhobar, il y a eu tellement de monde que les gens étaient enthousiastes. Il n'y a pas beaucoup d'événements à Alkhobar, alors j'ai vraiment l'impression que tout le monde apprécie énormément », a déclaré Mme Tamtam. 

Zamzam with their merch exchange swag. (Photo by Goast Flower)
Zamzam with their merch exchange swag. (Photo by Goast Flower)

Elle a ajouté : « Le but est de permettre aux artistes et aux professionnels de la musique de se rencontrer, et c'est ce qui se passe. Tout le monde me dit : "J'ai rencontré tellement de gens, merci !" Je suis très heureuse, nous en avions besoin. L'objectif a été atteint une fois de plus.

Élevée à Riyad et aujourd'hui basée entre le Royaume et Los Angeles, Tamtam explore dans sa musique les thèmes de l'identité, de l'égalité des sexes et des liens culturels. Elle mêle le R&B alternatif à la pop et à la narration personnelle, et c'est cette fibre indépendante qui l'a amenée à créer sa propre plateforme de contrôle créatif. 

« Goast Flower est un label de musique indépendant que j'ai créé il y a quelques années », explique-t-elle. « C'était un moyen pour moi, en tant qu'artiste indépendante, d'avoir mon propre label parce que je ne veux pas être contrôlée par qui que ce soit. C'est extraordinaire d'avoir cette liberté en tant qu'artiste. J'en suis très reconnaissante. 

(AN photo)
(AN photo)

Véritable centre de création, Goast Flower se positionne au-delà de la simple étiquette. Sa première grande initiative, la Saudi Music Community, est une base de données publique conçue pour aider les talents locaux à se connecter.

« J'ai littéralement rassemblé tous les artistes que je connaissais. Fulana, une autre artiste saoudienne, a fait de même. Nous avons créé un document Google et l'avons mis en ligne », explique-t-elle. « Maintenant, il y a un autre document où les gens peuvent s'inscrire et ajouter leurs informations, et quelqu'un les vérifie. De cette manière, les artistes peuvent se retrouver en Arabie saoudite. Beaucoup d'artistes se disent : « Je cherche une rappeuse » ou « Je cherche un guitariste pour mon spectacle ». Maintenant, ils peuvent simplement consulter la base de données pour trouver des gens.

À Alkhobar, l'idée a trouvé un écho favorable.

Yazeed Al-Amasi, auteur-compositeur-interprète, architecte, photographe et professeur d'université, qui a participé aux deux événements de Riyad et d'Alkhobar, a déclaré à Arab News : « Je vis ici à Dhahran depuis 2011, et c'est la première fois que je me sens vraiment connecté à la communauté musicale. » « Je ne veux pas le dire, mais je pense que les gens sont plus amicaux et plus ouverts à la collaboration à Alkhobar. Ou peut-être que les gens de Riyad étaient simplement fatigués par le ramadan.***

Tamtam rencontre Zamzam. (Photo AN)
Tamtam rencontre Zamzam. (Photo AN)

L'échange de marchandises, un concept introduit par Tamtam pour encourager le soutien artistique sans considération financière, a été un élément clé du rassemblement. Les participants ont apporté des T-shirts, des livrets de paroles, des CD, des autocollants et des œuvres créatives qu'ils ont échangés entre eux, d'artiste à artiste.

« L'idée est qu'au lieu de dépenser de l'argent, les artistes se soutiennent les uns les autres. C'est un geste de soutien qui s'inscrit dans le cadre de cette communauté », a déclaré M. Tamtam.

« Je crois vraiment en cette communauté, et je ne pense pas qu'on puisse se développer sans communauté, quel que soit le secteur », a-t-elle ajouté. « J'ai le sentiment que l'industrie musicale saoudienne a besoin d'être stimulée et que les fondations doivent être plus solides.

Au cours de l'événement, les invités ont pris le micro pour se présenter et expliquer ce qu'ils recherchaient : producteurs, chanteurs, instrumentistes, collaborateurs. Des photographes qui proposent des photos de groupes et des images de concerts se sont également présentés, renforçant ainsi les liens au sein de la salle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  

 

 


Le musée du Quai Branly enquête sur la provenance de ses œuvres d'art africaines

Cette photo prise le 13 septembre 2022 montre un buste de feu le président sénégalais Léopold Sedar Senghor, dans sa maison à Verson, dans l'ouest de la France. (AFP)
Cette photo prise le 13 septembre 2022 montre un buste de feu le président sénégalais Léopold Sedar Senghor, dans sa maison à Verson, dans l'ouest de la France. (AFP)
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  • Mené depuis 2019 par les conservateurs et chercheurs du musée en collaboration avec leurs homologues africains, ce travail pourrait porter sur 46 000 pièces.
  • En France, les collections publiques étant inaliénables, une loi est nécessaire pour permettre la sortie de chaque objet ou bien culturel faisant l'objet d'une demande de restitution, après examen de sa provenance.

PARIS : Acquis durant la période coloniale, souvent par la force ou la coercition, mais pas toujours, une partie des 72 000 objets africains du musée du Quai Branly à Paris fait l'objet d'un travail approfondi sur leur provenance, en vue d'éventuelles restitutions.

Mené depuis 2019 par les conservateurs et chercheurs du musée en collaboration avec leurs homologues africains, ce travail pourrait porter sur 46 000 pièces. Le Quai Branly ne détaille pas combien de pièces sont concernées actuellement.

Selon le musée, deux postes à plein temps dédiés à ces recherches sur la provenance ont été créés en 2023 et l'année dernière.

Fruit de cette collaboration, l'exposition « Mission Dakar-Djibouti (1931-1933), contre-enquêtes », inaugurée lundi, met pour la première fois en lumière les conditions d'acquisition de 3 600 objets collectés dans les années 1930 par une célèbre mission ethnographique. 

Les recherches menées en vue de l'élaboration de cette exposition ont permis au Mali, qui avait fait une demande de restitution à la France, d'identifier 81 objets, dont plusieurs avaient été réquisitionnés par la mission, répondant ainsi aux critères de restitution (objets acquis par la force ou la coercition). Une trentaine d'autres sont encore à l'étude, selon le musée.

À ce jour, une dizaine de pays ont adressé des demandes à la France, selon le ministère de la Culture, qui distingue les requêtes « ciblées » sur des biens particuliers (Sénégal, Mali, Algérie, etc.) et celles trop générales pour être instruites (Tchad ou Éthiopie).

En France, les collections publiques étant inaliénables, une loi est nécessaire pour permettre la sortie de chaque objet ou bien culturel faisant l'objet d'une demande de restitution, après examen de sa provenance.

Fin 2020, le Parlement avait ainsi adopté un texte autorisant le retour définitif au Bénin, survenu en 2021, de 26 œuvres du trésor royal d'Abomey, saisies par les troupes françaises en 1892. 

« Pas aussi vite que prévu » 

Paris avait déjà remis à Dakar en 2019 un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall, grande figure militaire et religieuse ouest-africaine du XIX^e siècle, dans le cadre d'un prêt de longue durée. La loi permettant au Sénégal d'en récupérer la pleine propriété a été votée par le Parlement à la fin de l'année 2020.

Les autorités françaises ont consenti d'autres prêts de longue durée (« dépôts », l'objet restant la propriété de l'État français), comme celui du tambour parleur ivoirien Djidji Ayokwe, restauré sous l'égide du Quai Branly.

Fin 2020, une couronne de la reine Ranavalona III, conservée au musée de l'Armée à Paris, a été restituée à Madagascar selon la même procédure.

Une proposition de loi visant à transformer le prêt du tambour ivoirien en restitution a été adoptée cette semaine par la commission des Affaires culturelles du Sénat. Elle sera examinée le 28 avril en séance publique afin de répondre à la demande de la Côte d'Ivoire qui réclame 148 œuvres au total.

Pour éviter l'adoption de lois spécifiques, le président Emmanuel Macron s'était engagé à faire adopter une loi-cadre permettant la restitution de biens culturels sans recourir au Parlement.

Destiné aux biens spoliés par les nazis et aux restes humains, ce projet est au point mort pour les objets coloniaux.

« Les choses n'avancent pas aussi vite que prévu, mais nous instruisons ces questions », a déclaré à l'AFP Emmanuel Kasarhérou, le président du musée du Quai Branly.

Selon lui, le discours du président Macron à Ouagadougou en 2017, ouvrant la voie aux restitutions, a marqué un « tournant » dans la doctrine française et donné « une impulsion au travail du musée ».