La France et l'UE envisagent d’imposer des sanctions à des personnalités politiques libanaises

Le président français Emmanuel Macron en août 2020 en visite à Beyrouth à la suite de l’explosion massive du port qui a fait des centaines de morts et détruit des quartiers entiers de la capitale libanaise. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron en août 2020 en visite à Beyrouth à la suite de l’explosion massive du port qui a fait des centaines de morts et détruit des quartiers entiers de la capitale libanaise. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 09 avril 2021

La France et l'UE envisagent d’imposer des sanctions à des personnalités politiques libanaises

  • Cent membres de la société civile libanaise ont signé une chronique dans le journal français Le Monde, et qui exhorte la France à geler les biens des politiciens libanais
  • Aujourd'hui, la France est le fer de lance des efforts pour aider le territoire qu'elle administrait autrefois

PARIS / BRUXELLES - La France et l'Union européenne étudient un nombre de scénarii qui pourraient entraîner le gel des biens de certains politiciens libanais ainsi que des interdictions de voyage, afin de les inciter à s’entendre sur la formation d’un gouvernement et sauver leur pays de l'effondrement économique.

Une explosion en août dernier a détruit des quartiers entiers de Beyrouth, et le gouvernement qui a démissionné en conséquence n'a pas été jusqu’à présent remplacé, un reflet de décennies de favoritisme, de corruption et de mauvaise gestion qui ont laissé le Liban au bord de la faillite.

Aujourd'hui, la France est le fer de lance des efforts pour aider le territoire qu'elle administrait autrefois, mais n'a encore pas réussi à forcer les nombreux groupes sectaires à s'entendre sur un gouvernement, et encore moins à lancer les réformes susceptibles de débloquer l'aide étrangère.

Comme de nombreux hauts responsables politiques libanais ont un domicile, des comptes bancaires et des investissements dans l'UE, et y envoient leurs enfants dans les universités, un retrait de cet accès pourrait être un moyen de les rappeler à l’ordre.

«Des propositions concrètes sont en cours d'élaboration à l'encontre de ceux-là mêmes qui ont abandonné l'intérêt général au profit de leur intérêt personnel», a déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian aux législateurs.

«Si certains acteurs politiques ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'hésiterons pas à prendre les nôtres à cet égard».

Deux diplomates ont dévoilé que l’équipe de Le Drian étudie de potentiels dispositifs qui permettraient à l’Union européenne de mettre en place un système de sanctions qui inclue des interdictions de voyage et le gel de biens.

Lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE le 22 mars,  Le Drian aurait demandé au haut représentant de l'UE, Josep Borrell, de travailler sur un document qui comprend les options, confie un haut diplomate d'un État membre de l'UE à Bruxelles.

«Les Français tentent d'européaniser la question du Liban. Ce n’est pas une chose qu’ils peuvent gérer seuls - ou du moins, leurs efforts en solo n’ont pas porté leurs fruits jusqu'à présent», déclare l’un des diplomates.

«Les sanctions n’ont pas été discutées directement, mais si elles peuvent changer le comportement des politiciens libanais, elles ne peuvent pas être exclues. Le Liban a réellement besoin d'un gouvernement efficace».

Cette idée bénéficie d’un certain appui à l’intérieur du Liban. Les habitants ne décolèrent pas en effet, face à leur niveau de vie qui se dégrade à vue d’œil alors que leurs leaders se querellent.

«Pour les politiciens libanais, les sanctions de l'UE auraient un effet pragmatique et sérieux, car ils voyagent souvent en Europe», explique Ghassan Salamé.  L'ancien ministre de la Culture a co-signé une chronique avec cent membres de la société civile libanaise dans le journal français Le Monde, et qui exhorte la France à geler les biens des politiciens libanais.

Toutefois, les diplomates affirment que le palais de l’Élysée hésite encore, et qu’il n’a pas encore défini ses objectifs. Ils ont également déclaré que la mise en place d'un système de sanctions pourrait prendre du temps.

Les États-Unis ont déjà imposé des sanctions à trois politiciens de premier plan alliés au Hezbollah, le parti armé soutenu par Téhéran, et qui exerce un pouvoir énorme au Liban.

Les deux diplomates confient par ailleurs que l'UE devrait également décider si elle veut cibler le Hezbollah et comment, car ses leaders sont moins susceptibles d'avoir des intérêts qui pourraient être bloqués par l'UE.

«Les Français ont fait passer le message aux responsables ici sur la possibilité de sanctions ... mais jusqu'à présent, la menace manque de mordant», a révélé une source politique libanaise de haut niveau.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.