Comment une cheffe saoudienne fait face à la sclérose en plaques

La passion d'Afnan Aljaadi pour la cuisine l'a aidée à surmonter sa dépression (Photo, Fournie)
La passion d'Afnan Aljaadi pour la cuisine l'a aidée à surmonter sa dépression (Photo, Fournie)
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Publié le Vendredi 09 avril 2021

Comment une cheffe saoudienne fait face à la sclérose en plaques

  • Sa passion pour la cuisine a grandement contribué à aider Afnan à surmonter sa dépression
  • «N'oubliez pas que votre persévérance est une source d'énergie pour d’autres personnes souffrantes» 

DJEDDAH: Afnan Aljaadi était en première année à l’université quand elle a appris qu’elle souffrait de sclérose en plaques (SEP) en 2008. Mme Aljaadi est maintenant l’une des plus grandes cheffes d’Arabie saoudite, spécialisée dans les cuisines française, italienne et asiatique. Elle explique à Arab News comment elle a pu, contre toute attente, réaliser ses rêves. 

La SEP reste une énigme médicale. Son origine est encore inconnue, il n'y a pas encore de remède, les symptômes et les progrès varient d'une personne à l'autre. C'est une maladie auto-immune relativement rare qui affecte le système nerveux central, notamment le cerveau, le cervelet et la moelle épinière. Selon l'American National Multiple Sclerosis Society (NMSS), il n'y a que 2,3 millions de personnes dans le monde avec un diagnostic confirmé de SEP, dont 1 million aux États-Unis. 

Les premiers symptômes d'Afnan, en 2008, étaient des vertiges qui provoquaient des évanouissements, une sensibilité au soleil et des migraines. Son travail universitaire a commencé à en pâtir et sa moyenne a considérablement baissé. Malheureusement, dit-elle à Arab News, ses professeurs pensaient qu'elle cherchait des excuses et simulait ses symptômes jusqu'à ce qu'elle soit correctement diagnostiquée. 

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La passion d'Afnan Aljaadi pour la cuisine l'a aidée à surmonter sa dépression (Photo, Fournie) 

Après une série de tests et une IRM, elle a consulté un neurologue, qui a suggéré une radiothérapie du cerveau et des nerfs. Il a fallu plusieurs tests et visites auprès d'autres neurologues avant que son diagnostic ne soit confirmé. 

«Cette maladie est très étrange. Je n'en avais jamais entendu parler auparavant, mais je suis très reconnaissante d'avoir découvert les symptômes tôt et de ne pas avoir perdu la capacité de bouger», explique Afnan. «J’ai beaucoup lutté la première année parce que la société n'acceptait pas les changements que je subissais. Cela a fait de moi une personne très réservée.» 

Afnan a développé d'autres symptômes: la fréquence de ses évanouissements a augmenté, le côté gauche de son visage s’est engourdi et sa peau est devenue extrêmement sensible à l'eau froide. Ces symptômes ne sont pas rares. Les lésions observées lorsque les patients atteints de SEP subissent une IRM peuvent affecter des zones du cerveau responsables de la sensation. Ainsi, de nombreuses personnes éprouvent une perte de sensation dans certaines parties de leur corps, ont une vision floue, ressentent une faiblesse et une «désorientation cérébrale». 

Comme beaucoup de personnes qui sont atteintes de ce type de maladie qui change la vie, Afnan était déprimée. «Je suis entrée dans une spirale de tristesse et de dépression après le diagnostic de la maladie», précise-t-elle. 

La cheffe du service de neurologie de My Clinic à Djeddah, le Dr Rumaiza Hussein Alyafeai, neurologue et consultante saoudienne, spécialiste de la SEP, explique comment la SEP affecte les fonctions cérébrale et musculaire. 

EN BREF

La SP est une énigme médicale. Son origine est encore inconnue, il n'y a pas encore de remède, les symptômes et les progrès varient d'une personne à l'autre. C'est une maladie auto-immune relativement rare qui affecte le système nerveux central, notamment le cerveau, le cervelet et la moelle épinière. Selon l'American National Multiple Sclerosis Society, il n'y a que 2,3 millions de personnes dans le monde avec un diagnostic confirmé de SEP, dont 1 million aux États-Unis. 

«Le système immunitaire n'est pas affecté en lui-même, mais certaines cellules immunitaires perdent la trace des particules étrangères attaquantes et elles commencent à prendre pour cible la gaine de myéline – une couche isolante autour des nerfs – dans le système nerveux, déclenchant l’apparition les lésions», dit-elle. 

«Le manque de connaissances est l'un des obstacles majeurs auxquels les patients atteints de SEP peuvent être confrontés», poursuit-elle. «Les maladies auto-immunes, en général, sont assez difficiles à gérer car elles présentent une variété de symptômes qui font que les patients traversent un parcours parfois pesant avant que leur diagnostic ne soit établi. Vous pouvez commencer à observer des symptômes comme des sautes d'humeur, de la dépression, de l'euphorie, de l'oubli et une instabilité émotionnelle.» 

Sa passion pour la cuisine a grandement contribué à aider Afnan à surmonter sa dépression. Après avoir obtenu son diplôme universitaire en six ans, elle a commencé à travailler comme administratrice. Mais elle a également participé à plusieurs concours de cuisine, dont Master Chef en 2013, qui lui a ouvert de nombreuses portes. 

Elle a maintenant deux certificats, l’un du célèbre chef monégasque d'origine française, Alain Ducasse, et l’autre de l'école de cuisine française, Le Cordon Bleu. Elle est également pâtissière professionnelle certifiée. Elle dirige sa propre entreprise de décoration de gâteaux – @unemeringue. «Mon inspiration est générée par ma passion pour l'art, combinée à mes compétences en pâtisserie pour créer des œuvres d'art comestibles avec un goût raffiné unique», explique-t-elle. Elle a rejoint la chaîne de télévision de cuisine du Moyen-Orient, Fatafeat. 

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«L'obstacle le plus difficile est la perte de contrôle de mes muscles, notamment lorsque je fais des pâtisseries ou que je cuisine, et que je ressens un engourdissement», raconte-t-elle. «Mais je suis une battante. J'ai adapté mon style de vie et j’ai compris ce qui pouvait me faire mal. Je lutte toujours. Il s’agit d’adopter des habitudes saines pour maintenir une routine quotidienne durable.» 

«Trouver le bon régime alimentaire a joué un rôle important pour vivre avec ma maladie», explique-t-elle. Les besoins alimentaires de chaque patient varient en fonction de leur groupe sanguin et des antécédents médicaux de leur famille. 

«Je suis un régime sans gluten. J’évite le lactose, j'ai augmenté la quantité de légumes et réduit ma consommation de viande.» L'exercice, en particulier la marche, est également crucial, ajoute-elle. «Poursuivre le traitement sans un mode de vie sain ne donnera aucun résultat satisfaisant», souligne Afnan. 

Mais ce n’est pas seulement à son bien-être physique qu’Afnan doit prêter attention. «Consulter un psychologue – simplement parler à un professionnel – m'a beaucoup aidée. Cela a amélioré ma confiance, augmenté ma foi en la miséricorde d'Allah, m’a armée de patience et de persévérance pour accomplir mon ambition.» 

«La plupart des patients atteints de SEP sont de grands guerriers et les héros de leur propre histoires», déclare le Dr Alyafeai. «Ils font presque toujours face à la maladie sans problème avec l'aide de leurs neurologues.» 

Afnan a quelques conseils à prodiguer aux personnes atteintes de SEP. «Je vous encourage à abandonner votre zone de confort pour éviter les épisodes de dépression. N'oubliez pas que votre persévérance est une source d'énergie pour d’autres personnes souffrantes», conclut-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com