Les descendants des juifs soudanais rêvent de renouer avec leur passé

Le Dr Mansour Israil, petit-fils d'un juif irakien installé au Soudan et dont la famille s'est ensuite convertie à l'islam, donne une interview à l'AFP devant son domicile dans le quartier autrefois connu sous le nom de "quartier juif" d'Omdurman, la ville jumelle de la capitale soudanaise. ASHRAF SHAZLY / AFP
Le Dr Mansour Israil, petit-fils d'un juif irakien installé au Soudan et dont la famille s'est ensuite convertie à l'islam, donne une interview à l'AFP devant son domicile dans le quartier autrefois connu sous le nom de "quartier juif" d'Omdurman, la ville jumelle de la capitale soudanaise. ASHRAF SHAZLY / AFP
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Publié le Mercredi 07 avril 2021

Les descendants des juifs soudanais rêvent de renouer avec leur passé

  • « Tout ce qui nous reste de la communauté juive soudanaise est ce cimetière délabré, quelques vieilles photos et des souvenirs »
  • Au Soudan, les juifs comptaient environ 250 familles au plus fort de leur présence dans les années 1940 et 1950, selon l'historienne britannique Daisy Abboudi, elle-même descendante de juifs soudanais

KHARTOUM : Dans le cimetière d'un quartier populaire de Khartoum, des pierres tombales portant des inscriptions en hébreu sont ensevelies depuis des décennies sous les gravats, témoins de la longue histoire oubliée des juifs soudanais.

En déshérence, le cimetière est aujourd'hui entouré de rues bruyantes encombrées de déchets et de boutiques de pneus.

 

juifs soudan
Cette photo prise le 17 février 2021 montre une vue des pierres tombales du cimetière juif de 800 mètres carrés de la capitale soudanaise Khartoum, à l'ouest de la rue al-Hurriya (dans le centre-ville de la capitale). ASHRAF SHAZLY / AFP

 

"Tout ce qui nous reste de la communauté juive soudanaise est ce cimetière délabré, quelques vieilles photos et des souvenirs", confie le pharmacien Mansour Israïl, habitant d'Al-Arda, longtemps surnommé le "quartier juif" d'Omdourman, ville jumelle de Khartoum, de l'autre côté du Nil.

Au Soudan, les juifs comptaient environ 250 familles au plus fort de leur présence dans les années 1940 et 1950, selon l'historienne britannique Daisy Abboudi, elle-même descendante de juifs soudanais.

Mais la communauté s'est réduite comme peau de chagrin après la création en 1948 de l'Etat d'Israël et les tensions qui ont suivi avec le monde arabe.

 

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Cette photo prise le 17 février 2021 montre une vue d'un Magen David (étoile ou bouclier de David) sculpté sur une pierre tombale au cimetière juif de 800 mètres carrés de la capitale soudanaise Khartoum, à l'ouest de la rue al-Hurriya (dans le centre-ville de la capitale). ASHRAF SHAZLY / AFP

 

Beaux souvenirs

Né d'un père converti à l'islam, M. Israïl, 75 ans, raconte avec fierté que son grand-père juif irakien avait émigré au Soudan.

Dès les années 1970, la plupart des juifs soudanais étaient partis, selon l'historienne. 

Certaines dépouilles ont même été exhumées en 1977 puis remises en terre à Jérusalem, précise-t-elle. Beaucoup de sépultures demeurent mais "seules quelques unes ont encore des pierres tombales".

"Les coeurs ont beaucoup changé au Soudan", regrette M. Israïl, qui a vu ses amis juifs quitter le pays.

Il garde de beaux souvenirs de l'époque où son quartier était cosmopolite. Al-Arda était alors un "quartier animé avec beaucoup de juifs mais aussi des Grecs et des Arméniens".

"Tout le monde participait aux célébrations et aux fêtes", se remémore-t-il.

En 1956, la crise de Suez durant laquelle la Grande-Bretagne, la France et Israël ont attaqué l'Egypte pour prendre le contrôle du canal a précipité le départ des juifs, explique Mme Abboudi.

 

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(De gauche à droite) Amin Israil, le petit-fils d'un juif irakien qui s'est installé au Soudan et dont la famille s'est ensuite convertie à l'islam, sa fille Salma et Yosar Basha, une autre soudanaise d'origine juive, discutent ensemble au domicile d'Israil lors d'une interview avec l'AFP à Wad Madani, la capitale de l'État d'al-Jazirah du centre-est du Soudan, le 11 février 2021. EBRAHIM HAMID / AFP

 

Bien que le Soudan ait obtenu son indépendance du condominium anglo-égyptien en 1956, les situations politiques des deux pays restent imbriquées.

Mais le coup fatal pour les juifs soudanais a été la guerre des Six jours en 1967, lorsque Israël s'est emparé de territoires arabes.

Quelques semaines plus tard, Khartoum a accueilli un sommet arabe où a été annoncée la résolution des "trois non": non à la paix, à la reconnaissance et à la négociation avec l'Etat hébreu.

M. Israïl se souvient d'avoir alors "reçu des menaces par téléphone à cause de (son) nom de famille". "Imaginez comment c'était pour les juifs", ajoute-t-il.

Toutefois, leur situation s'est détériorée de manière "plus subtile au Soudan qu'ailleurs au Moyen-Orient", nuance Mme Abboudi, expliquant que la plupart sont partis car ils se sont "rendus compte qu'il n'y avait plus d'avenir" pour eux dans le pays. 

Outre Israël, ils ont émigré notamment en Angleterre et aux Etats-Unis, mentionne-t-elle.

Durant les 30 ans du règne autoritaire d'Omar el-Béchir, le Soudan a entretenu une ligne dure envers l'Etat hébreu.

Mais depuis sa destitution en avril 2019, le gouvernement de transition cherche à réintégrer la scène internationale.

L'année dernière, Khartoum s'est rapproché des Etats-Unis et a accepté de normaliser ses relations diplomatiques avec Israël, en échange d'une levée des sanctions américaines contre le Soudan.

Obstacles

Mais les "Accords d'Abraham", signés en janvier par le Soudan et Israël, n'entreront en vigueur qu'après leur ratification par le Parlement soudanais, qui attend toujours d'être créé.

Mardi, le conseil des ministre a toutefois approuvé un projet de loi visant à abroger le boycottage de l'Etat hébreu.

Pour la nièce de M. Israïl, Salma, qui vit à 180 km au sud de Khartoum, ce réchauffement aurait dû avoir lieu "il y a longtemps".

Curieuse de ses racines juives, la trentenaire espère que la "normalisation facilitera" son projet de "renouer avec (ses) origines".

Reste que le rapprochement avec l'Etat hébreu est loin de faire l'unanimité.

"Il y a encore des obstacles et le gouvernement semble un peu hésitant (...) Beaucoup de personnes au Soudan sont encore réfractaires", estime Salma.

En janvier, des dizaines de Soudanais ont manifesté devant le siège du gouvernement de transition, brûlant des drapeaux israéliens et scandant des slogans hostiles à l'Etat hébreu.

En février, une conférence sur la tolérance religieuse à laquelle a participé en visioconférence un rabbin a déclenché une vive polémique.

De son côté, Yossar Bacha, une autre soudanaise d'origine juive, a "hâte que la normalisation prenne effet".

"Je suis presque sûre que nous avons de la famille éloignée à Tel-Aviv ou ailleurs en Israël", se réjouit-elle d'avance.

Le Soudan abroge la loi sur le boycottage d'Israël
Par AFP -
L'Égypte et le Soudan renforcent leur pacte militaire
Par Mohammed Abu Zaid -

Iran: deux « terroristes  » tués dans une frappe de drone

Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
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  • La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche
  • Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone

TEHERAN: Les forces iraniennes ont tué jeudi soir deux "terroristes" dans une frappe de drone dans la région du Sistan-Baloutchistan (sud-est) qui abrite une minorité ethnique, a annoncé un média officiel.

"Une attaque de drone menée par des forces de sécurité contre une voiture transportant des terroristes à proximité de Zahedan a entraîné la mort de deux terroristes", a indiqué l'agence Irna, sans fournir des détails.

La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche, qui adhère à l'islam sunnite plutôt qu'à la branche chiite prédominante en Iran.

Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone. Formé en 2012, il est considéré comme une "organisation terroriste" par l'Iran, ainsi que par les Etats-Unis.

Le 9 avril, le groupe avait revendiqué une attaque contre un véhicule de la police, qui avait coûté la vie à cinq policiers.

Jaish al-Adl avait déjà revendiqué une double attaque le 4 avril contre une base des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, à Rask, et un poste de police à Chabahar, dans la même région. Seize membres des forces de l'ordre et 18 assaillants avaient été tués, selon un bilan des autorités.


Tensions Israël-Hezbollah, discussions pour une trêve à Gaza

Des personnes se rassemblent sur le site d'une frappe israélienne sur un véhicule dans la région de la plaine d'Adloun, entre les villes de Sidon et Tyr, au sud du Liban, le 23 avril 2024. (AFP)
Des personnes se rassemblent sur le site d'une frappe israélienne sur un véhicule dans la région de la plaine d'Adloun, entre les villes de Sidon et Tyr, au sud du Liban, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Des avions militaires ont frappé des "infrastructures" du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l'armée israélienne dans un bref communiqué
  • De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant "touché" les forces israéliennes à la frontière

JERUSALEM: L'armée israélienne et le Hezbollah libanais ont échangé des tirs de missiles dans la nuit de jeudi à vendredi alors qu'une délégation égyptienne est attendue en Israël, dans l'espoir de faire avancer les pourparlers pour une trêve et la libération d'otages à Gaza.

L'armée israélienne a fait état de "deux tirs de missiles anti-chars" ayant touché le nord d'Israël depuis le Liban dans la nuit et dit avoir ciblé les "sources de ces frappes" avec des tirs d'artillerie.

Des avions militaires ont frappé des "infrastructures" du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l'armée israélienne dans un bref communiqué.

De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant "touché" les forces israéliennes à la frontière.

L'armée israélienne avait annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, d'où le Hezbollah mène des attaques contre l'armée israélienne qui frappe, elle, des positions du mouvement chiite allié du Hamas palestinien.

Le Hamas et Israël sont engagés depuis plus de six mois dans une guerre dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne se prépare à une opération terrestre à Rafah, "dernier" bastion du mouvement islamiste située dans le sud du territoire.

Détruire ou libérer 

De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent, en cas d'offensive, un bain de sang dans cette ville du sud de la bande de Gaza frontalière avec l'Egypte, refuge pour près d'un million et demi de Palestiniens.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu estime qu'une offensive sur Rafah est nécessaire pour "vaincre" le Hamas et libérer les plus de cent otages toujours retenus à Gaza.

Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a annoncé jeudi que le cabinet de guerre s'était réuni "pour discuter des moyens de détruire les derniers bataillons du Hamas".

Mais selon des médias israéliens, le cabinet a discuté d'un nouveau projet de trêve associée à une libération d'otages, avant une visite prévue vendredi d'une délégation égyptienne, pays médiateur à l'instar du Qatar et des Etats-Unis.

D'après le site Walla, qui cite un haut responsable israélien sans le nommer, les discussions portent plus précisément sur une proposition pour libérer dans un premier temps 20 otages considérés comme des cas "humanitaires".

Un responsable politique du Hamas, Ghazi Hamad, a de son côté assuré à l'AFP depuis le Qatar qu'un assaut sur Rafah ne permettrait pas à Israël d'obtenir "ce qu'il veut", soit d"éliminer le Hamas ou récupérer" les otages.

Un « accord maintenant »

Jeudi, des proches d'otages ont une nouvelle fois manifesté à Tel-Aviv, pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il obtienne leur libération.

Certains avaient les mains liées et teintées de rouge, la bouche couverte d'un sparadrap marqué du chiffre "202", le nombre de jours écoulés depuis le 7 octobre, ou portaient une pancarte avec les mots "Un accord sur les otages maintenant".

Le Hamas a diffusé mercredi une vidéo de l'otage Hersh Goldberg-Polin, un geste considéré par la presse locale comme visant entre autres à faire pression sur Israël dans les pourparlers.

Parlant vraisemblablement sous la contrainte, cet Israélo-américain âgé de 23 ans accuse dans cette vidéo M. Netanyahu et les membres de son gouvernement d'avoir "abandonné" les otages.

Les dirigeants de 18 pays, dont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et le Brésil, ont appelé jeudi le Hamas à "la libération immédiate de tous les otages". "L'accord sur la table pour libérer les otages permettrait un cessez-le-feu immédiat et prolongé à Gaza", poursuit le texte.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas et lancé une opération militaire à Gaza ayant fait jusqu'à présent 34.305 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

« C'est allé trop loin »

Dans la nuit de jeudi à vendredi des témoins ont fait état de bombardements à Gaza, notamment dans le secteur de Rafah où des rescapés ont tenté jeudi de récupérer des objets dans les décombres après des frappes.

"Assez de destruction, assez de guerre. Assez de sang versé d'enfants, de femmes, de personnes âgées et de civils non armés (...) c'est allé trop loin (...) Laissez les gens vivre", a lancé l'un d'eux, Samir Daban, au milieu des gravats.

Alors que les 2,4 millions d'habitants du territoire assiégé sont confrontés à un désastre humanitaire, les Etats-Unis ont commencé à construire un port temporaire et une jetée face au littoral de Gaza, qui permettra à des navires militaires ou civils de déposer leurs cargaisons d'aide.

Washington avait annoncé début mars la construction de ce port artificiel face aux difficultés d'acheminement de l'aide internationale par voie terrestre depuis l'Egypte, en raison des contrôles très stricts imposés par Israël.

Ces développement interviennent alors qu'aux Etats-Unis, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise.

De Los Angeles à Atlanta, d'Austin à Boston, le mouvement d'étudiants américains pro-palestiniens grossit d'heure en heure après être parti il y a plus d'une semaine de l'université Columbia à New York.


Soudan: Washington s'alarme d'une possible offensive «  imminente  » des paramilitaires au Darfour

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
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  • "Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué
  • "Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté

WASHINGTON: La diplomatie américaine a alerté mercredi d'une possible offensive "imminente" de paramilitaires au Soudan sur la ville d'el-Facher, au Darfour, un carrefour pour l'aide humanitaire dans ce pays ravagé par plus d'un an de guerre et au bord de la famine.

"Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué.

"Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté.

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire.

El-Facher fait office de hub humanitaire pour le Darfour, région où vivent environ un quart des 48 millions d'habitants du Soudan. Accueillant de nombreux réfugiés, la ville avait jusque là été relativement épargnée par les combats.

Mais depuis mi-avril, des bombardements et des affrontements ont été rapportés dans les villages environnants.

"Les Etats-Unis sont extrêmement troublés par les informations crédibles selon lesquelles les FSR et ses milices affiliées ont rasé de nombreux villages à l'ouest d'el-Facher", a relevé Matthew Miller, ajoutant qu'une offensive sur la ville "mettrait les habitants dans une situation de danger extrême".

El-Facher est la seule capitale des cinq Etats du Darfour que les FSR ne contrôlent pas.

Vendredi, l'ONU avait déjà alerté sur ce "nouveau front" du conflit. Il pourrait "entraîner un conflit intercommunautaire sanglant à travers le Darfour" et freiner encore plus la distribution de l'aide humanitaire dans une région "déjà au bord de la famine", selon la sous-secrétaire générale de l'ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo.

La région a déjà été ravagée il y a plus de 20 ans par la politique de la terre brûlée menée par les Janjawids --les miliciens arabes depuis enrôlés dans les FSR-- sous le président de l'époque Omar el-Béchir.

Le nouveau conflit au Soudan, qui a débuté le 15 avril 2023 a déjà fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU.