Fin d'une polémique: la mosquée de Pantin rouvrira vendredi

La mosquée de Pantin avait été fermée le 21 octobre dernier (Photo, AFP).
La mosquée de Pantin avait été fermée le 21 octobre dernier (Photo, AFP).
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Fin d'une polémique: la mosquée de Pantin rouvrira vendredi

  • Cette mosquée d'environ 1 300 fidèles avait été fermée pour six mois sur instruction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
  • Henniche, qui était à tête de la Fédération musulmane de Pantin depuis 2013, a fini par se retirer mi-mars, ouvrant la voie à la réouverture du lieu de culte

BOBIGNY: Fermée le 21 octobre dans le sillage de l'assassinat de Samuel Paty, la mosquée de Pantin rouvrira vendredi avec à sa tête un nouveau recteur et un nouvel imam, deux conditions fixées par le ministre de l'Intérieur, a annoncé mercredi le préfet de Seine-Saint-Denis Georges-François Leclerc.

Cette mosquée d'environ 1 300 fidèles avait été fermée pour six mois sur instruction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui reprochait notamment à ses responsables d'avoir relayé sur Facebook la vidéo d'un père d'élève à l'origine de l'engrenage ayant conduit au meurtre du professeur d'histoire-géographie de Conflans-Saint-Honorine (Yvelines).

Le 16 octobre, un réfugié d'origine russe tchétchène âgé de 18 ans avait décapité ce père de famille de 47 ans, lui reprochant d'avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.

Après ce drame, le ministère de l'Intérieur avait promis « une guerre contre les ennemis de la République » et lancé une série d'opérations contre la mouvance islamiste. S’appuyant ainsi sur une loi votée en 2017 permettant la fermeture administrative de lieux de culte en cas d’accusations d’« apologie du terrorisme, de la haine ou de la discrimination », 8 mosquées avait été fermées, dont celle de Pantin.

Dans son viseur figurait ainsi l'imam de cette dernière, formé au Yémen et soupçonné d'être « impliqué » dans cette mouvance. Ce dernier avait démissionné dès le 26 octobre.

En novembre, le préfet de la Seine-Saint-Denis, Georges-François Leclerc, avait par ailleurs retiré à l'association qui gère la mosquée son caractère cultuel, au motif que ses activités avaient « porté atteinte à l'ordre public ». Une décision qui avait eu pour conséquence de rendre caduque l'attribution par la ville de Pantin d'un bail emphytéotique pour la construction d'une grande mosquée.

Hommage à Samuel Paty sur la Place de la République, le 18 octobre à Paris (Photo, AFP).

La situation « incarne une logique de bras de fer », dénonçait Vincent Brengarth, l'un des avocats de la Fédération musulmane de Pantin, qui a tenté à deux reprises, et sans succès, de faire annuler la fermeture de la mosquée au tribunal administratif et devant le Conseil d'État.

« Ça prend des proportions en termes d'atteinte à la liberté associative. Ce n'est pas le rôle du ministère de l'Intérieur de décider qui doit être à la tête d'une association », plaidait Me Brengarth.

Chronologie des évènements entourant la fermeture de la mosquée

30 octobre 2017: Date de l’entrée en vigueur de la loi permettant la fermeture de lieux de cultes

16 octobre 2020: L’enseignant Samuel Paty est assassiné

19 octobre 2020: Arrêté préfectoral ordonnant la fermeture administrative de la mosquée de Pantin

26 octobre 2020: Ibrahim Doucouré, l’imam de la mosquée de Pantin, démissionne

25 novembre 2020: Le conseil d’Etat valide la décision de la préfecture

13 mars 2021: Démission de M’Hammed Henniche, le recteur de la mosquée

15 avril 2021: Réouverture prévue de la mosquée

Départ anticipé

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de la Seine-Saint-Denis avaient fixé une condition sine qua non à la réouverture anticipée de la mosquée avant le ramadan (mi-avril) : le départ de son recteur, M'hammed Henniche. 

Henniche, qui ne fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire, s'était excusé pour le partage de la vidéo – « une maladresse », avait-il regretté - mais refusait de se retirer. 

Devenu persona non grata, M'hammed Henniche était depuis 20 ans un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et politiques, y compris de Nicolas Sarkozy quand il était président. 

Devant la justice, la représentante du ministère de l'Intérieur avait estimé que la mosquée était « fréquentée par des individus radicalisés » et, qu' «en étant président de la mosquée, Henniche ne pouvait l'ignorer ».

Manifestation de protestation contre la loi « séparatismes », jugée discriminatoire et liberticide par les participants, le 14 février à Paris (Photo, AFP).

Mi-mars, cet entrepreneur de 50 ans, secrétaire général de l'Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis (UAM 93), a fini par céder, ouvrant la voie à la réouverture du lieu de culte. 

Henniche qui a toujours nié les penchants islamistes que lui prête le gouvernement, s'est résolu à démissionner pour « sauver le bail emphytéotique de la nouvelle mosquée » et afin « que les fidèles puissent retrouver leur mosquée ».

Darmanin a réagi dans la foulée : « L'association gestionnaire de la mosquée de Pantin a changé ses dirigeants. Je demande au préfet » de Seine-Saint-Denis « de se mettre en rapport avec la nouvelle équipe pour envisager la réouverture de la mosquée dans les meilleurs délais », pouvait-on lire sur son compte Twitter.

Début mars, le ministre de l'Intérieur avait de nouveau annoncé des contrôles dans 89 mosquées soupçonnées de « séparatisme » après l'entrée en vigueur de la loi « confortant le respect des principes de la République », qui prévoit un élargissement des motifs de fermeture des lieux de culte.

(Avec AFP).


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.