PARIS: Me Virginie Le Roy, avocate de la famille de Samuel Paty, s'est dite mardi « en colère » après que la collégienne à l'origine de la cabale ayant conduit à l'assassinat en octobre de l'enseignant a reconnu avoir menti sur sa présence au cours sur les caricatures de Mahomet.
« La situation de la jeune fille était intenable », a estimé sur RTL l'avocate, interrogée sur la médiatisation le week-end dernier des aveux de Z. Chnina lors de sa garde à vue, puis lors de sa mise en examen pour « dénonciation calomnieuse » en novembre.
« Tous les éléments dans le dossier prouvent très tôt qu'elle a menti », a souligné Me Le Roy, observant que son absence au cours sur les caricatures avait été « établie dès le départ ».
Toutefois, « ce qui entoure les explications dudit revirement me laisse un petit peu sur ma réserve », a-t-elle ajouté.
« Elle a menti car elle s'est sentie prise dans un engrenage, car des camarades lui avaient demandé d'être leur porte-parole », a expliqué lundi l’avocat de la jeune fille, Me Mbeko Tabula, confirmant des informations du Parisien.
« Je suis très circonspecte », a réagi Me Le Roy. « Le porte-parole de quoi ? D'un mensonge, de faits qui ne sont jamais arrivés ? Cette explication ne me satisfait pas, elle me met un peu en colère, parce que les faits sont graves, sont dramatiques ».
Samuel Paty a été décapité le 16 octobre par un Tchétchène radicalisé de 18 ans, Abdoullakh Anzorov, devant le collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
« Si on vient pour dire ‘je baisse les armes, j'admets enfin que j'ai menti’, on assume », a estimé l'avocate. « Pour moi ce sont des aveux qui ne sont pas assumés, (...) et ça ce n'est pas acceptable pour la famille de Samuel Paty ».
Me Le Roy a par ailleurs accusé de mensonge Brahim Chnina, le père de la jeune fille mis en examen pour « complicité d'assassinat terroriste ».
Selon le Parisien, l'homme, qui avait porté plainte contre l'enseignant et lancé une virulente campagne sur les réseaux sociaux avec l'aide d'un militant islamiste, Abdelhakim Sefrioui, a expliqué fin janvier au juge antiterroriste n'avoir pas connu les raisons de l'exclusion de sa fille et a regretté de ne pas avoir vérifié son histoire.
« Non, ce n'est pas vrai », a déclaré Me Le Roy, soulignant que le billet d'absence au cours avait été signé par la mère et que les raisons ayant mené à la décision d'exclure pour deux jours la jeune fille de l'établissement, « pour des problèmes d'absentéisme et de comportement », avaient été explicitées aux parents par SMS, par courrier et à l'oral.
« Venir aujourd'hui dire ‘j'ai cru le mensonge de ma fille’, c'est très léger », a jugé Me Le Roy.