ANKARA: Les dirigeants de l'Union européenne, en visite en Turquie pour relancer les relations bilatérales, ont fait part mardi au président Recep Tayyip Erdogan de leurs inquiétudes au sujet de la situation des droits humains dans le pays.
Parlant lors d'une conférence de presse après avoir rencontré M. Erdogan à Ankara, le président du Conseil, Charles Michel, a affirmé lui avoir transmis « les profondes inquiétudes » de l'UE quant aux violations des droits.
« L'Etat de droit et le respect des droits fondamentaux sont des valeurs essentielles de l'UE », a-t-il déclaré.
« La Turquie doit respecter les droits humains », a renchéri la présidente la Commission, Ursula von der Leyen, regrettant notamment le récent abandon par la Turquie de la Convention dite d'Istanbul contre la violence faite aux femmes.
« Je suis profondément préoccupée par le retrait de la Turquie de la Convention d'Istanbul. C'est un mauvais signal », a-t-elle dit.
Les deux dirigeants européens ont toutefois affirmé que la Turquie demeurait « un partenaire important » de l'UE et souligné son rôle dans l'accueil de réfugiés, notamment Syriens.
Après une année de tensions, les responsables turcs ont multiplié les appels au dialogue avec les Européens pour régler les sujets délicats, qui, outre la dispute maritime gréco-turque en Méditerranée orientale, portent notamment sur le rôle de la Turquie dans les conflits en Syrie, en Libye et plus récemment au Nagorny Karabakh.
Mais les dirigeants européens ont demandé des « gestes crédibles » et des « efforts durables » de la part d'Ankara et l'ont placé sous surveillance jusqu'au mois de juin tout en agitant la menace de sanctions.