Zola Djenane, la calligraphie berbère et la pierre comme inspiration

L’artiste Zola Djenane (Photo, fournie).
L’artiste Zola Djenane (Photo, fournie).
Short Url
Publié le Mardi 06 avril 2021

Zola Djenane, la calligraphie berbère et la pierre comme inspiration

  • Les œuvres exposées à la galerie Ifru design rappellent celles des gravures ancestrales rupestres gravées sur les parois rocheuses du Tassili
  • «L’art raconte l’histoire de l’humanité»

PARIS: Zola Djenane manifeste son intérêt pour l’art dès son plus jeune âge. Durant des années, elle dessine des portraits et constitue un dossier artistique qu’elle présente, après ses études secondaires, à l’école des Beaux-Arts. Recrutée dans cette institution, elle suit une formation complète aux techniques artistiques. Avec une touche d’humour, elle se définit comme une harraga («sans-papiers») des Beaux-Arts.

Invitée par la galeriste Amel Bara Kasmi, l’artiste peintre, designer et décoratrice d’intérieur, expose ses tableaux du 25 mars au 14 avril 2021, à la galerie Ifru Design à Télemly, sur les hauteurs d’Alger, connu pour être le quartier des galeries d’arts, des antiquaires et de l’école des Beaux-Arts d’Alger.

Les œuvres exposées rappellent celles des gravures ancestrales rupestres gravées sur les parois rocheuses du Tassili, dans l’extrême Sud du pays (Photo, fournie).

Les œuvres exposées à la galerie Ifru design, dominées par des couleurs ocre, les couleurs de la terre, rappellent celles des gravures ancestrales rupestres gravées sur les parois rocheuses du Tassili, dans l’extrême Sud du pays. Élaborés en relief, les tableaux sont réalisés avec une seule palette et des techniques mixtes, associant plusieurs matériaux comme la peinture à l’huile, le sable, les épices et les pierres.

Interrogée par Arab News en français, Zola Djenane explique que ses œuvres sont inspirées de la calligraphie berbère. «J’utilise le tifinagh, les lettres de l’alphabet amazighe; des lettres tout en nuances, qui ne sont pas figées», nous explique-t-elle. «On remarque la dynamique et le mouvement», ajoute-t-elle, «car, en créant, je modifie la lettre en symbole, en y intégrant un caractère abstrait, comme cela, chaque lettre raconte une histoire, une émotion, un souvenir». Concernant les couleurs dominantes de ses créations, elle répond: «Vous savez, les artistes peuvent utiliser les mêmes couleurs, mais ils réalisent, à chaque fois, un tableau différent, une œuvre différente.»

Son inspiration: les Aurès et la culture ancestrale amazighe

Elle puise son inspiration de la région des Aurès, la terre de ses origines. Bien qu’elle soit née à Alger, la capitale, l’artiste explique que ses repères viennent aussi des régions de N’gaous, Arris, Tazoult et Batna, dans l’est du pays, mais aussi des montagnes de la Kabylie et de l’extrême Sud.

Élaborés en relief, les tableaux sont réalisés avec une seule palette et des techniques mixtes (Photo, fournie).

Adepte de l’escalade et championne d’Algérie d’alpinisme dans la catégorie seniors dames, Zola Djenane est passionnée par la nature et les montagnes. Elle peint aussi sur la pierre. «Je passe beaucoup de temps en montagne, je suis très sensible à cette matière, aux roches et aux pierres qui s’effritent sur les parois des montagnes lorsque j’escalade», nous confie-t-elle. «Ces pierres effritées me marquent, je les rapporte et je leur donne une seconde vie en les intégrant dans la création de mes tableaux car je suis sensible à la sauvegarde de la nature et à la préservation de nos montagnes.» Pour elle, les deux arts majeurs sont la peinture et l’escalade. «Mes deux passions me permettent de m’évader, de m’élever, de créer et de réaliser mes rêves», ajoute-t-elle.

Une artiste au cœur d’or

Zola Djenane a participé à de nombreuses expositions organisées, entre autres, par les institutions publiques – dont la première a été organisée à la maison de culture Kateb Yacine, à Sidi Bel Abbès –, et à des expositions privées, notamment dans des hôtels étoilés. Elle a aussi créé une galerie d’art, nommée «Le Garage», où elle expose désormais ses œuvres et organise aussi des évènements dont des défilés historiques.

La galerie Ifru Design où les oeuvres sont exposées (Photo, fournie).

L’artiste a plusieurs casquettes. Très active dans le milieu associatif, elle organise aussi des expositions d’œuvres d’enfants à mobilité réduite ou souffrant de maladies chroniques et/ou génétiques comme la trisomie 21. «J’aime faire le bonheur de ces enfants, de leur montrer que le handicap n’empêche pas le talent, que s’ils le veulent, ils pourront, eux aussi, devenir artistes. J’ai vu, lors de ces expositions, de petites merveilles qui ont été réalisées par ces petites mains, très créatrices», se réjouit Zola Djenane.

Soutenir l’art

«C’est vital pour l’artiste de créer, les artistes puisent dans les moyens dont ils disposent pour créer, même si ces derniers sont dérisoires», souligne l’artiste peintre. Pour faire évoluer l’accès à l’art et démocratiser les disciplines, Zola Djenane appelle le ministère de la Culture à jouer son rôle pour soutenir les jeunes artistes. Elle plaide pour l’ouverture de plus d’espaces culturels, la création de cours de théâtre, notamment dans les établissements scolaires. 

«Il faudra aider tous les artistes, qu’ils soient musiciens, sculpteurs, poètes, peintres, auteurs, sans oublier les galeristes. Car c’est grâce à eux que les jeunes talents peuvent montrer leurs créations, c’est grâce à Ifru Design que j’ai pu exposer mes œuvres, et je suis ravie de cet accueil chaleureux et de l’attrait du public pour l’art», se réjouit Zola Djenane. Car, conclut-elle, «l’art raconte l’histoire de l’humanité.»


Le drapeau du BIE remis à l’Expo 2030 Riyad: une nouvelle ère commence pour l'Arabie saoudite

Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
Short Url
  • Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte
  • Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir »

OSAKA: Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale.

Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte. Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir ».

L’événement, auquel ont assisté S.E. Faisal Alibrahim, Ministre de l’Économie et de la Planification, et S.E. le Dr Ghazi Binzagr, Ambassadeur du Royaume au Japon, illustre l’unité nationale et la détermination du Royaume à faire de cette Exposition une réussite mondiale.

« La passation du drapeau du Japon à Riyad marque une étape décisive dans notre parcours vers l’accueil du monde à l’Expo 2030 », a déclaré S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan. « C’est le lancement officiel du compte à rebours vers une édition sans précédent de la plus prestigieuse exposition mondiale. »

Le ministre a souligné que cette étape reflète la vision stratégique du Royaume, portée par le Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman ben Abdelaziz Al Saoud, et par Son Altesse Royale le Prince héritier Mohammed ben Salman ben Abdelaziz Al Saoud, Premier Ministre, dont le leadership inspire l’ensemble du programme de transformation nationale, Vision 2030.

« Grâce au soutien indéfectible de nos dirigeants et à la mobilisation de toutes les institutions publiques et privées, nous offrirons une expérience exceptionnelle, incarnant l’excellence et le leadership du Royaume dans l’accueil d’événements mondiaux », a-t-il ajouté.

De son côté, l’ingénieur Talal AlMarri, Directeur général de l’Expo 2030 Riyadh Company, a déclaré :

« Nous entrons désormais dans la phase opérationnelle. L’Expo 2030 Riyad établira de nouveaux standards mondiaux en matière de durabilité, d’innovation et d’inclusivité. Ce ne sera pas seulement un rassemblement de nations, mais un héritage vivant et une plateforme d’action pour le Royaume et pour le monde. »

Quelques jours avant la cérémonie, le 10 octobre, l’équipe de l’Expo 2030 Riyad avait organisé à l’Expo Area Matsuri l’événement culturel « From Osaka to Riyadh », qui a attiré plus de 15 000 visiteurs. Cette initiative a illustré la capacité organisationnelle et la créativité du Royaume à l’approche de 2030.
Le pavillon saoudien à l’Expo 2025 a d’ailleurs connu un succès retentissant, accueillant plus de 3 millions de visiteurs et figurant parmi les plus fréquentés de l’exposition.

L’Expo 2030 Riyad, prévue du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031, rassemblera 197 pays et 29 organisations internationales. Elle devrait accueillir plus de 42 millions de visites sur un site de 6 millions de mètres carrés, réparti en cinq zones thématiques.
L’exposition mettra l’accent sur des solutions concrètes pour un avenir durable, inclusif et interconnecté.

À l’issue de l’événement, le site se transformera en un Village mondial permanent, symbole de l’héritage durable laissé par l’Expo 2030 — pour Riyad, le Royaume et la communauté internationale.


La Riyadh Season 2025 débute par une parade d’ouverture éblouissante

L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
Short Url
  • La Riyadh Season 2025 a débuté avec une parade spectaculaire mêlant ballons géants, musiques festives et performances internationales, attirant une foule enthousiaste à Riyad

RIYAD : D’immenses foules se sont rassemblées vendredi pour assister à la parade d’ouverture de la Riyadh Season 2025, qui s’est déroulée entre la Kingdom Arena et Boulevard World, au cœur de la capitale saoudienne.

Cette parade figure parmi les événements les plus attendus de l’année, marquant le lancement officiel d’une nouvelle saison.

Le spectacle a mis en scène une grande diversité de performances issues de groupes internationaux et locaux, avec des ballons géants et des personnages adorés du grand public, tels que Captain Tsubasa et Baby Yoda.

Avec une musique entraînante, des couleurs éclatantes et des spectacles vivants, Riyad s’est transformée en une fête rayonnante, pleine d’enthousiasme et de joie.

Turki Alalshikh, président de la General Entertainment Authority, a déclaré sur son compte X :
« La parade a commencé. Tous les regards sont tournés vers les ballons géants alors que chacun vit ce moment tant attendu. #RiyadhSeason 2025 commence sur un départ inoubliable. »

Les organisateurs ont précisé : « La parade est organisée en partenariat avec Macy’s, l’un des organisateurs de parades festives les plus emblématiques de New York, qui présente — pour la première fois hors des États-Unis — une sélection de ses célèbres ballons géants, véritables symboles de ses célébrations annuelles. Ces ballons énormes et finement conçus nécessitent des centaines de participants pour être manœuvrés en parfaite synchronisation, apportant une touche internationale à cette ouverture spectaculaire de la saison. »

Yassin Nour, venu des Philippines, a été émerveillé par la parade et a confié à Arab News : « Ma partie préférée, c’était les feux d’artifice en plein jour. J’ai hâte de découvrir d’autres événements comme celui-ci. »

Mahmoud Samir, d’Égypte, a déclaré : « La parade était magnifique. Elle a dépassé nos attentes. On s’attendait à quelque chose de bien, mais c’était encore mieux que prévu. »

Samir a ajouté que les cérémonies d’ouverture de la Riyadh Season s’améliorent chaque année :
« Si Dieu le veut, nous serons les premiers visiteurs et profiterons de cette belle ambiance. »

Ali Al-Yami, originaire de Najran, a lui aussi été impressionné : « La Riyadh Season me surprend toujours avec ses spectacles d’ouverture. Les ballons étaient vraiment fantastiques et magnifiques. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des racines et des recettes : l’art de se retrouver autour d’un plat

Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
Short Url
  • « LéLa Cuisine » incarne une exploration des identités culturelles, en tissant des liens entre les traditions libanaises et latino-américaines à travers des saveurs partagées et réinventées
  • La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration, de mémoire et de rencontre, au-delà des frontières géographiques

DUBAÏ: Sous les lumières vibrantes de la Green Room, aux parfums entêtants d'épices mêlées et au rythme d'une musique aux accents du Levant et des Andes, Soul Kitchen invite au voyage. À l’occasion de son deuxième anniversaire, le restaurant a célébré bien plus qu’un simple jalon : il a révélé une philosophie culinaire audacieuse baptisée « LéLa Cuisine », fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines.

Au cœur de cette initiative, une idée forte: la cuisine comme langage universel, capable de traverser les frontières, de raconter l’histoire des diasporas et de créer des ponts entre les cultures.

« Concevoir ces plats consiste à trouver des liens simples entre les cuisines libanaise et latino-américaine, et à créer quelque chose qui semble à la fois familier et nouveau », explique la cheffe exécutive Margarita Vaamonde, qui incarne à elle seule ce mélange d'identités culinaires.

De Caracas à Beyrouth, de Buenos Aires à Baalbek, chaque bouchée offrait une rencontre: le hummus chimichurri, le ceviche tabbouleh, ou encore les arepas à la kafta devenaient des symboles vivants de ces histoires partagées par des générations de migrants en quête d’un nouveau foyer.

--
Chaque bouchée offrait une rencontre. Le ceviche tabbouleh. (Photo: fournie)

Ce projet n’est pas né du hasard. Il est l’aboutissement d’une vision portée par Factory People, groupe à l’origine de Soul Kitchen, et en particulier par les associés Tala Mortada, Wassim Bou Malham et la cheffe Vaamonde. À travers « LéLa Cuisine », ils racontent une histoire de voyage, d’exil, mais aussi d’ancrage et de réinvention.

« Il s'agit de créer des liens entre les cultures à travers la nourriture », affirme Tala Mortada. Et ces liens ne sont pas théoriques : chaque plat était une escale, chaque saveur un échange.

--
La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration. "Migration birds" (Photo: fournie)

Au-delà de la gastronomie, Soul Kitchen se positionne comme un espace d’échange culturel, où la musique, les arômes et les récits personnels se croisent. Une véritable ode à la diaspora arabe en Amérique latine, qui, depuis le XIX siècle, a semé les graines d’une culture métissée et vibrante.

Deux ans après son ouverture, Soul Kitchen ne se contente plus de nourrir : il connecte, raconte, unit. Un pari réussi, dans une ville aussi cosmopolite que Dubaï, où la cuisine devient un passeport vers l’autre, et un rappel que, malgré les distances, nos racines peuvent se rejoindre dans une assiette.