Au sein de l’opposition, les voix libres et courageuses sont tellement rares, que lorsque l’une d’entre elles disparaît ou est neutralisée, c’est un drame et pas seulement pour son parti : tout le combat démocratique dans le pays en souffre, on l’a vu après la disparition de Hachemi Cherif, d’Aït Ahmed, le retrait de Saïd Sadi, de Mouloud Hamrouche et de bien d’autres militants au long cours, même ceux qui n’occupaient pas le premier rang.
C’est aujourd’hui le tour de Louisa Hanoune, quand bien même son action militante ait pu susciter, par le passé, en diverses occasions, des critiques acerbes. Manifestement, la secrétaire générale a payé le prix de sa décision de boycott des prochaines législatives, éliminée ce week-end de la tête du Parti des travailleurs.
De son côté, la direction du FFS a échappé à cela, de justesse, sa base ayant eu suffisamment de ressources pour lui éviter de tomber dans l’escarcelle du pouvoir. Le combat démocratique a été privilégié par rapport aux calculs politiciens du moment : c’est cela la sève du FFS, inculquée par Aït Ahmed. Il ne faut pas être dupe, ce sont les dirigeants, en haut lieu, qui orchestrent les mouvements de redressement dès lors que ces derniers contrecarrent leurs plans. Le paradoxe est que même les partis liés au régime n’y échappent pas.
Le FLN a battu le record des «coups d’Etat scientifiques», pour reprendre la formule de l’un de ses adeptes. Quant au RND, il a été confié à Ahmed Ouyahia pour le verrouiller avant qu’il ne soit lui-même mis sous les verrous. S’agissant des partis islamistes, ils n’hésitent pas à quitter l’opposition dès que se présente à eux la moindre opportunité politique.
La stratégie de l’entrisme, leur arme favorite, leur permet à chaque fois de s’arrimer au pouvoir, une étape nécessaire pour la mise en œuvre du projet de société qui est l’Etat d’essence islamique. Leur forcing ces derniers temps en prévision des prochaines législatives est à inscrire dans cette ambition historique qui n’est pas loin de rappeler celle de l’ex-FIS début des années 1990, même si les formations islamiques d’aujourd’hui ne sont pas adeptes de la violence, celle-ci n’étant plus acceptée par la société algérienne.
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