ALGER : Une enquête a été ouverte après la diffusion sur des réseaux sociaux de vidéos dans lesquelles des policiers sont accusés d'avoir "maltraité" un adolescent après son arrestation samedi à Alger lors d'une manifestation antirégime du Hirak, a annoncé la police dimanche.
"Après la diffusion d'une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle ses auteurs prétendent qu'un mineur aurait été maltraité dans un commissariat d'Alger, les services de la sûreté de la wilaya (préfecture) ont informé le procureur de la République, qui a aussitôt ordonné l'ouverture d'une enquête", a précisé la police dans un communiqué, expliquant que cette enquête visait à "s'enquérir de la véracité des affirmations contenues dans cette vidéo".
Le garçon de 15 ans, qui a été interrogé "en présence de sa mère" concernant des accusations d'"attroupement sur la voie publique", a été "examiné par un médecin légiste avant d'être remis en liberté", a précisé cette source.
Vingt manifestants arrêtés samedi à Alger étaient toujours en garde à vue dimanche et devaient être présentés lundi au parquet d'Alger.
Une vidéo montrant l'adolescent visiblement traumatisé et en sanglots à sa sortie samedi soir du commissariat a provoqué l'indignation sur les réseaux sociaux.
Selon plusieurs médias locaux, il a été victime d'"attouchements sexuels" lors de son arrestation.
"Said Chetouane a fait état, à sa libération, des pires sévices qu'il ait subis dans un commissariat", a dénoncé le Comité national pour la libération des détenus.
Dans une seconde vidéo postée dimanche sur YouTube, le jeune garçon raconte avoir été "maltraité" par des policiers qui ont "essayé de le violer".
Amnesty international a demandé l'ouverture d'une enquête "indépendante" sur des allégations de torture à l'encontre de ce mineur.
"Les conclusions de cette enquête doivent être rendues publiques dans les plus brefs délais et les responsables présumés être traduits en justice dans le cadre d'un procès équitable", a indiqué sur Facebook la section algérienne de cette ONG.
La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme avait renouvelé fin mars son appel à l'ouverture d'enquêtes et d'instructions judiciaires sur des cas de torture à l'encontre de militants du Hirak.
Walid Nekkiche, un étudiant de 25 ans, a affirmé lors de son procès début février avoir été "agressé sexuellement et verbalement" par des membres des services de sécurité pendant sa garde à vue. Le parquet général a ensuite lancé une enquête, confiée à la justice militaire.