LONDRES: La famille d’un photographe britannique assassiné en Libye par les forces de Mouammar Kadhafi lors de la révolution qui a ébranlé le pays en 2011 a lancé une campagne exhortant le nouveau gouvernement à enquêter sur sa mort.
Le corps d’Anton Hammerl n’a jamais été retrouvé après avoir été abattu dans le désert et laissé pour mort en 2011.
Il faisait partie d’un petit groupe de journalistes tombés dans une embuscade, tout comme le journaliste américain James Foley, enlevé et plus tard assassiné par Daech en Syrie.
Une courte enquête pour crimes de guerre concernant la mort de Hammerl a été abandonnée lorsque le régime de Kadhafi a été renversé par les rebelles soutenus par le soutien aérien de l’Otan.
La famille de Hammerl espère que, avec le calme relatif qui s’installe après des années d’instabilité en Libye, le nouveau gouvernement provisoire rouvrira l’enquête sur sa mort.
Lundi prochain, à l’occasion du 10e anniversaire de sa mort, la famille envisage de porter l’affaire devant le rapporteur spécial de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, et le groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées. «Nous pensons a priori qu’il existe des preuves raisonnables pour croire que la mort d’Anton était un crime de guerre», a déclaré une représentante de la famille.
Elle a ajouté que les recherches sur la mort de Hammerl sur lesquelles Foley travaillait avant d’être lui-même assassiné avaient été fournies aux responsables de la campagne pour sa libération.
«Il ne s’agissait pas seulement de journalistes pris entre deux feux. Ils étaient identifiables comme journalistes lorsqu’ils ont été pris pour cible, et Anton a été tué lors d’un enlèvement», a-t-elle affirmé. «La communauté internationale a traité sa mort avec un haussement d’épaules».
Hammerl couvrait la guerre libyenne lorsque le groupe avec lequel il était venu dans le pays a été pris pour cible par les soldats de Kadhafi dans un désert éloigné, près de Brega, en avril 2011.
Le régime de Kadhafi avait initialement informé la famille que l’enlèvement de Hammerl avait été organisé par ses forces. Mais, deux mois plus tard, sa famille a découvert qu’il avait été abattu et que son corps avait été abandonné dans le désert.
Le mois dernier, les parties belligérantes en Libye sont parvenues à un accord de partage du pouvoir et ceux qui le soutiennent espèrent qu’il apportera la paix dans ce pays fracturé.
L’épouse de Hammerl, Penny Sukhraj-Hammerl, qui venait de donner naissance à leur deuxième enfant lorsqu’il a été tué, a dit espérer que le nouveau gouvernement libyen prendra des mesures pour aider à retrouver le corps de son mari et expliquer sa mort.
«Ces dix ans ont été très difficiles pour la famille, mais nous espérons qu’il y aura, après toutes ces années, une saveur différente dans l’air, un autre leadership qui pourra considérer les choses de manière différente», a-t-elle déclaré. «Nous avons donc bon espoir.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com