Un conflit frontalier maritime se profile entre le Liban et la Syrie

Le Liban et la Syrie sont en désaccord sur une zone maritime d'environ 860 kilomètres carrés, connue sous le nom du bloc n °9, selon une carte envoyée en 2011 à l'ONU. (Photo, Reuters)
Le Liban et la Syrie sont en désaccord sur une zone maritime d'environ 860 kilomètres carrés, connue sous le nom du bloc n °9, selon une carte envoyée en 2011 à l'ONU. (Photo, Reuters)
Short Url
Publié le Jeudi 01 avril 2021

Un conflit frontalier maritime se profile entre le Liban et la Syrie

  • Damas a signé un contrat de quatre ans avec une société russe pour explorer deux blocs qui chevauchent des zones maritimes libanaises
  • Le mutisme apparent des responsables libanais sur la question de la frontière maritime s'est heurté à une réaction politique de la part de leurs détracteurs

BEYROUTH: Le gouvernement syrien a signé un contrat de 4 ans avec une société russe pour l'exploration pétrolière et gazière en mer Méditerranée, un accord qui pourrait déclencher une nouvelle crise frontalière entre le Liban et la Syrie.

Les deux blocs à explorer dans le cadre du nouveau contrat chevauchent des zones maritimes libanaises destinées à l’exploration énergétique le long de la frontière nord du pays.

Selon cette démarcation, la partie syrienne se serait emparée d'une zone libanaise de 750 kilomètres carrés à partir du bloc n°1, où le processus d'exploration russe va commencer.

Le Liban avait précédemment délimité ses frontières maritimes en 2011 et, en 2014, en lançant une série de permis d’explorations et des appels d'offres pour le bloc n°1 dans le nord. Mais la Syrie n'a toutefois pas reconnu la démarcation libanaise.

Pendant des années, le Liban était occupé à délimiter ses frontières maritimes et terrestres du sud avec Israël. En novembre dernier, Tel Aviv a accusé le Liban d'avoir changé sept fois de position concernant la démarcation des frontières maritimes, ce qui a conduit à des négociations indirectes sous la supervision des États-Unis et de l'ONU.

Le différend concerne une zone maritime d'environ 860 kilomètres carrés, connue sous le nom du bloc n °9, selon une carte envoyée en 2011 à l'ONU. Mais on a découvert plus tard que la carte se basent sur des approximations erronées. Lors des négociations les plus récentes, le Liban a demandé une superficie supplémentaire de 1 430 kilomètres carrés, qui comprend une partie du champ Karish.

Lors des négociations avec Israël, le président libanais Michel Aoun a demandé à sa délégation «d’observer et de défendre les droits libanais internationalement reconnus».

Cependant, l'inquiétude au sujet des frontières sud avec Israël n'a pas été la même pour les frontières nord, malgré la signature de l'accord russo-syrien le 1er mars.

«La démarcation établie par le Liban de ses frontières a eu lieu par décret, ce qui constitue une législation interne émise en vertu des lois nationales libanaises, et elle n'a pas de caractère contraignant», estime Bachar Jaafari, représentant permanent syrien à l'ONU, dans son objection de 2014 sur le sujet.

Marc Ayoub, un expert des affaires énergétiques au Liban et au Moyen-Orient, a déclaré à Arab News que le Liban doit informer la Syrie de son objection par les moyens disponibles.

«Cela pourrait être par l'intermédiaire de l'ambassadeur syrien au Liban ou d'une visite du ministre libanais des Affaires étrangères en Syrie», explique-t-il. Si la Syrie refuse de reconnaître cette objection, le Liban doit recourir à l'ONU pour s'opposer à tout processus d'exploration qui aura lieu. Le Liban peut demander l'arrêt de l'exploration s’il présente des documents qui prouvent sa propriété de ces zones».

Le mutisme apparent des responsables libanais sur la question de la frontière maritime s'est heurté à une réaction politique de la part de leurs détracteurs.

La députée Rola Tabch, du bloc du Mouvement du futur, s’est demandé: «Quelle est la position des autorités libanaises officielles sur cette question? Qu’est-ce que ce coma suspect? Nous nous sommes attendus à ce que les transgressions arrivent du sud, de l'ennemi, mais en réalité elle vient du nord, d'un pays frère».

Richard Kouyoumjian, ancien ministre et membre actif du bloc parlementaire des Forces libanaises, affirme que le «gouvernement et les ministères concernés sont tenus de maintenir une position souveraine et de réclamer des clarifications claires».

Il a par ailleurs appelé à «la reprise des négociations de démarcation dans le sud, la fin de la complicité syrienne et du pillage de notre argent et de nos richesses pétrolières».

Le leader druze Walid Joumblatt confie que le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a œuvré pendant 10 ans pour délimiter la frontière sud du pays, mais qu’il avait été surpris par «l’extinction de la démarcation» des frontières maritimes avec Israël.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.