BEYROUTH: Le procureur général au Liban a ordonné lundi l'ouverture d'une enquête sur la torture présumée d'une vingtaine de réfugiés syriens en détention, après la publication d'un rapport d'Amnesty International à ce sujet, a rapporté l'agence nationale d'information (ANI).
La semaine dernière, Amnesty a dénoncé des "traitements cruels et discriminatoires" infligés à 26 Syriens au Liban --dont quatre mineurs et deux femmes-- détenus de quelques mois à plusieurs années depuis 2014. Parmi eux, six hommes sont encore derrière les barreaux.
Rapportant des "actes de torture", Amnesty a pointé du doigt les renseignements militaires, notamment leur centre dans la région d'Ablah dans l'est du pays, ainsi que la Sûreté générale et le ministère de la Défense.
Lundi, le procureur général Ghassan Oueidat a appelé le représentant du gouvernement au tribunal militaire à "ouvrir une enquête sur les allégations d'Amnesty International concernant l'arrestation et la torture de réfugiés syriens détenus pour des accusations liées au terrorisme", selon l'ANI.
"Les détenus ont dit avoir subi certaines des techniques de torture couramment utilisées dans les prisons syriennes", avait déploré Amnesty, rapportant des "passages à tabac au moyen de barres de fer, de câbles électriques et de tuyaux en plastique".
Certains détenus ont assuré avoir été suspendus par les poignets, tandis que d'autres ont affirmé avoir été "battus sur leurs parties sensibles" (génitales), selon l'ONG.
Le Liban dit accueillir 1,5 million de Syriens, dont près d'un million de réfugiés. Neuf sur dix vivent dans une pauvreté extrême, selon l'ONU, et des organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement les discriminations dont ils sont victimes.
Les autorités libanaises exercent une pression croissante depuis quelques années pour un retour des réfugiés en Syrie, malgré les mises en garde d'ONG sur les risques d'un retour dans les conditions actuelles.