BEYROUTH: Les territoires sous contrôle du régime en Syrie ont connu une hausse des décès et des cas de contamination au nouveau coronavirus parmi les médecins, en particulier dans les hôpitaux de Damas, ont rapporté lundi plusieurs sources médicales.
Selon les informations publiées lundi par Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), citant des données du ministère syrien de la Santé, 69 cas de contamination parmi les travailleurs de santé ont été recensés.
Parmi eux, 48 se trouvent à Damas et 13 dans les environs, d'après la même source. "Cela met en évidence les risques particuliers auxquels sont confrontés les travailleurs de la santé", a mis en garde l'agence onusienne sur son compte Twitter.
"Des informations non vérifiées font état d'une augmentation des annonces de décès", a souligné Ocha.
Depuis déjà près de deux semaines sur les réseaux sociaux, médecins et militants s'inquiètent d'une explosion du nombre de patients atteints par la maladie Covid-19.
31 médecins décédés
Ils craignent que la Syrie ne soit incapable de juguler la pandémie, le secteur de la santé étant frappé de plein fouet par le conflit meurtrier qui ravage le pays depuis 2011, avec notamment des hôpitaux sous-équipés ou endommagés.
Depuis le 25 juillet, le syndicat des médecins de Damas a publié sur Facebook les noms et photos de 31 médecins décédés "en luttant contre le coronavirus", certains résidant à l'étranger.
Un médecin de Damas s'exprimant a toutefois déclaré sous le couvert de l'anonymat, que la majorité des victimes se trouvent en Syrie et n'ont pas été soumises à un test de dépistage.
"Mais les symptômes qu'ils présentent nous font penser immédiatement à une mort due" au nouveau coronavirus, a-t-il dit.
Sur les réseaux sociaux, la page "Stéthoscope", très suivie et qui prodigue des conseils sur les moyens de se protéger face au virus ou de se soigner en cas de contamination, a elle recensé les noms de 55 médecins et pharmaciens décédés ces derniers jours. Toutefois, dix d'entre eux se trouvent à l'étranger.
Le ministère de la Santé, qui a jusqu'ici officiellement recensé 1.677 cas dont 64 décès, avait récemment reconnu ne pas toujours avoir "la capacité de mener des dépistages à grande échelle dans les différentes provinces".
Il avait mis en garde contre une "propagation de l'épidémie dans les villes" alors que le pays ne dispose que de 25.000 lits d'hôpital.
Le doyen de la faculté de médecine de Damas, Noubough al-Awa, a récemment évoqué une situation "terrifiante", affirmant que "les hôpitaux publics sont pleins".