LR fait 12 propositions pour «rompre avec l'Etat nounou»

Le député et président du groupe de droite Les Républicains (LR) Christian Jacob s'adresse aux journalistes pour présenter ses vœux de nouvel an, le 13 janvier 2021 à Paris. (ALAIN JOCARD / AFP)
Le député et président du groupe de droite Les Républicains (LR) Christian Jacob s'adresse aux journalistes pour présenter ses vœux de nouvel an, le 13 janvier 2021 à Paris. (ALAIN JOCARD / AFP)
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Publié le Lundi 05 avril 2021

LR fait 12 propositions pour «rompre avec l'Etat nounou»

  • Le président du Sénat Gérard Larcher a lui plaidé pour une territorialisation des mesures du plan de relance
  • LR plaide encore pour favoriser l'égalité des territoires en "redonnant un rôle central aux préfets"

PARIS : Assainissement des finances, "contrat public" pour les fonctionnaires... pour "rompre avec l’État-nounou", les Républicains ont lancé mardi 12 propositions définissant "un nouveau modèle d'Etat".

"Notre objectif est à la fois simple et ambitieux: rendre l'action publique efficace pour que la France redevienne prospère", a souligné en préambule de cette convention sur "l'efficacité de l'action publique" le président de LR Christian Jacob.

Le but "n'est pas de faire un programme de droite mais de réfléchir à ce qui correspond à l'intérêt de la France", a affirmé l'ancien patron de l'UMP Jean-François Copé, pour qui les 12 propositions "correspondent à ce qu'on aurait dû faire à chaque fois qu'on était au pouvoir".

A l'heure du Covid, "la crise nous interroge violemment sur l'efficacité des pouvoirs publics", a de son côté souligné le président de la commission des Finances à l'assemblée, Eric Woerth, devant un public limité par le Covid mais où s'était invité le commissaire européen Michel Barnier.

Autre invité, habituellement économe de ses apparitions, le président de l'AMF François Baroin a fustigé un "Etat obèse à Paris et famélique dans les territoires", qui "ne corrige pas les déséquilibres mais les amplifie", ainsi qu'un pouvoir "qui n'entend rien" et procède "à une recentralisation sournoise" par l'impôt.

Le président du Sénat Gérard Larcher a lui plaidé pour une territorialisation des mesures du plan de relance et appelé à "sortir du modèle de décision vertical et cloisonné dont la quintessence est le conseil de défense".

Les propositions faites mardi ne sont pas chiffrées car, par exemple en matière de réduction des effectifs de fonctionnaires, "ce sont des objectifs qu'on n'atteint pas, cela crée de la polémique, une résistance anormale et une comptabilité un peu malsaine", a souligné M. Woerth.

Pour "rendre les dépenses publiques efficaces", LR propose de "distinguer clairement" dépenses de fonctionnement (à réduire) et d'investissement (à augmenter), d'adopter une stratégie de redressement des finances et de "créer une part participative de 5% de l’impôt sur le revenu, que les contribuables pourront affecter à la politique publique de leur choix".

Sur la dette liée au Covid, M. Woerth a fustigé comme "totalement irresponsable" l'idée de ne pas la rembourser mais estimé qu'il fallait "séparer la dette Covid de celle qu'on avait avant", qui elle nécessite "une réforme profonde de l'Etat".

Les Républicains plaident aussi pour moderniser la fonction publique "en introduisant de la souplesse entre privé et public", avec la création d'un nouveau "contrat public" qui aboutisse à remplacer progressivement "l'emploi à vie".

Pour "sauvegarder notre modèle social" en le rendant "plus juste", LR propose de créer une "allocation sociale unique plafonnée à 75% du Smic", regroupant RSA, aide aux transports, allocation logement... et de repousser l'age de la retraite de 62 à 65 ans "en une douzaine d'années".

Il faut aussi "supprimer les incitations à l'immigration", notamment en conditionnant l'accès des étrangers aux aides sociales "à cinq années de cotisations" et en remplaçant l'aide médicale d'Etat par une aide cantonnée aux cas d'urgence.

LR plaide encore pour favoriser l'égalité des territoires en "redonnant un rôle central aux préfets" et en autorisant à nouveaux maires et présidents des collectivités territoriales "à exercer un mandat parlementaire".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.