Le RN et plusieurs LR s'indignent qu'un réfugié condamné pour apologie du terrorisme garde son statut

La présidente du RN Marine Le Pen avait regretté mardi sur twitter une «stupéfiante décision» (Photo, AFP).
La présidente du RN Marine Le Pen avait regretté mardi sur twitter une «stupéfiante décision» (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 25 février 2021

Le RN et plusieurs LR s'indignent qu'un réfugié condamné pour apologie du terrorisme garde son statut

  • «La France est devenue un gigantesque hall de gare dans lequel tout le monde entre et plus personne ne sort» a déploré le numéro 2 du RN
  • Dans un communiqué mercredi soir, le Conseil d'Etat a regretté «des réactions ayant, pour certaines, déformé la portée de cette décision»

PARIS: Les dirigeants du Rassemblement national et plusieurs élus LR s'indignent depuis quelques jours d'une décision du Conseil d'Etat disant qu'un réfugié ne peut perdre ce statut du fait d'une condamnation pour apologie du terrorisme.

« Le Conseil d'État considère désormais que faire l'apologie du terrorisme ne suffit pas pour remettre en cause le statut d'un réfugié », a déploré mercredi le numéro 2 du RN Jordan Bardella sur Sudradio. « La France est devenue un gigantesque hall de gare dans lequel tout le monde entre et plus personne ne sort », a-t-il ajouté.

Dans un communiqué mercredi soir, le Conseil d'Etat a regretté « des réactions ayant, pour certaines, déformé la portée de cette décision ». « En l'état de la loi, une condamnation pour apologie du terrorisme ne peut justifier le retrait du statut de réfugié », a-t-il rappelé.

La présidente du RN Marine Le Pen avait regretté mardi sur twitter une « stupéfiante décision », estimant que « la liberté d'expression et l'asile sont garantis en France... pour les soutiens du terrorisme ».

Le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a lui parlé de décision « incroyable » en estimant qu' « une telle naïveté coupable nous condamne ».

« Quel mépris pour les Français obligés de prendre en charge un étranger mettant en péril leur sécurité », a tweeté la sénatrice LR Valérie Boyer, tandis que le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau promettait le dépôt d'une proposition de loi au Sénat pour y « remédier ». 

Le Conseil d'Etat a rappelé dans son communiqué que l'apologie publique d'actes de terrorisme « n'est pas un crime, mais un délit », qui « n'est pas puni de dix ans d'emprisonnement » et que la loi pénale ne le qualifie pas d' « acte de terrorisme ».

Or la loi prévoit que le statut de réfugié peut être révoqué lorsque la personne a été condamnée « soit pour un crime, soit pour un délit constituant un acte de terrorisme ou puni de dix ans d'emprisonnement », selon le communiqué.

Dans une décision rendue publique le 19 février, le Conseil d'Etat avait donné tort à l'Ofpra (l'office tranchant sur les demandes d'asile) qui avait retiré son statut à un réfugié tchétchène.

L'Ofpra estimait en effet que sa présence sur le territoire « constituait une menace grave pour la société », l'homme ayant été condamné quatre fois dont une, le 18 février 2015 à Nice, « pour des faits d'apologie publique d'un acte de terrorisme ».

Mais la CNDA (cour nationale du droit d'asile) avait ensuite annulé cette décision, soulignant que les faits d'apologie publique « ne constituaient pas un acte de terrorisme ».

Selon le Conseil d'Etat, la CNDA « n'a pas commis d'erreur de droit » et l'Ofpra « n'est pas fondé à demander l'annulation de la décision de la Cour nationale du droit d'asile ».


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.