Génération identitaire, mouvement de l'ultra-droite coutumier des opérations coup-de-poing

Génération Identitaire (GI), mouvement politique de l'ultra-droite dont les militants protestent à Paris, le 20 février 2020 (Photo, AFP)
Génération Identitaire (GI), mouvement politique de l'ultra-droite dont les militants protestent à Paris, le 20 février 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 20 février 2021

Génération identitaire, mouvement de l'ultra-droite coutumier des opérations coup-de-poing

  • Le groupe radical, très actif sur les réseaux sociaux, se définit «comme la première ligne de la résistance» face à «la racaille»
  • Les identitaires déroulent sur des toits une large banderole réclamant: «Justice pour les victimes du racisme anti-blanc. White Lives Matter»

LYON: Génération Identitaire (GI), mouvement politique de l'ultra-droite plaidant pour la « défense » de l'identité européenne dont les militants protestent samedi à Paris contre sa dissolution annoncée, s'est fait connaître par la médiatisation d'opérations spectaculaires contre l'islam et les migrants. 

Basée à Lyon, cette association loi 1901 avait pris la succession en 2012 de la branche jeunesse du groupuscule Bloc identitaire, aujourd'hui inactif - lui-même émanait d'Unité radicale, groupe dissous après la tentative d'assassinat sur Jacques Chirac, le 14 juillet 2002, par l'un de ses membres, Maxime Brunerie. 

Présidé par le Lyonnais Clément Gandelin dit « Galant », 26 ans, GI revendique dans l'Hexagone seize antennes et quelque 4 000 militants. Une base que le politologue spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus estime plutôt à 800 personnes. Ce qui fait néanmoins de GI, précise-t-il, « le mouvement le plus important, l'un des plus anciens, l'un des mieux structurés de la droite nationaliste hors RN ». 

Le groupe radical, très actif sur les réseaux sociaux, se définit « comme la première ligne de la résistance » face à « la racaille », à « l'uniformisation des peuples et des cultures », au « raz de marée de l'immigration massive ». « Notre idéal est la reconquête et nous la mènerons jusqu'au bout », plaide l'organisation qui aspire à mobiliser »à travers toute l'Europe ». 

GI se fait remarquer pour la première fois en octobre 2012 avec l'occupation du chantier de la grande mosquée de Poitiers par 73 activistes, qui y déploient des banderoles pour réclamer « un référendum sur l'arrêt des vagues migratoires et de la construction de lieux de culte musulmans ». 

Autre lieu, autre « buzz » en mai 2013 à Paris. Lors d'une manifestation contre le mariage pour tous, des identitaires brandissent sur le toit du siège historique du Parti socialiste une banderole hostile à la politique du président de l'époque, François Hollande. 

 « White lives matter »  

La même année, le mouvement lance une campagne « Génération anti-racailles ! » pour dénoncer « les violences dont les jeunes Français sont régulièrement victimes », avec l'organisation de stages d'auto-défense et de patrouilles - illégales - dans les transports en commun. 

En pleine crise migratoire, GI dépêche en 2016 à Calais plusieurs dizaines de militants pour bloquer trois ponts reliant l'immense camp de migrants la « Jungle » et le centre-ville. Une dizaine d'entre eux sont alors arrêtés.  

En avril 2018, le mouvement mène une nouvelle opération anti-migrants à la frontière franco-italienne, sur un col proche de Briançon (Hautes-Alpes). Des dizaines de militants vêtus de doudounes bleues participent à des patrouilles de nuit et déploient une chaîne humaine sous la bannière « Defend Europe ». Trois cadres du groupe sont condamnés par le tribunal de Gap mais la cour d'appel de Grenoble les relaxe en 2020. 

L'opération sera plus tard saluée comme une « belle opération de communication » par Marine Le Pen, dont le parti affiche son soutien au mouvement, même s'il affirme ne pas en partager « toutes les opinions ». 

En octobre 2018, GI s'attaque cette fois à un symbole de l'aide aux migrants, l'ONG SOS Méditerranée, avec l'occupation de son siège à Marseille par plus d'une quinzaine de militants.  

L'organisation fait encore parler d'elle en juin 2020 à Paris, alors que se tient une marche à l'appel du comité Adama Traoré. Les identitaires déroulent sur des toits une large banderole réclamant: « Justice pour les victimes du racisme anti-blanc. White Lives Matter ». 

Son dernier coup d'éclat date du 19 janvier, destiné à empêcher le passage de migrants entre Luchon (Haute-Garonne) et l'Espagne: il provoque l'ire du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui engage une procédure de dissolution du groupe. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.