PARIS : Assainissement des finances, "contrat public" pour les fonctionnaires... pour "rompre avec l’État-nounou", les Républicains ont lancé mardi 12 propositions définissant "un nouveau modèle d'Etat".
"Notre objectif est à la fois simple et ambitieux: rendre l'action publique efficace pour que la France redevienne prospère", a souligné en préambule de cette convention sur "l'efficacité de l'action publique" le président de LR Christian Jacob.
Le but "n'est pas de faire un programme de droite mais de réfléchir à ce qui correspond à l'intérêt de la France", a affirmé l'ancien patron de l'UMP Jean-François Copé, pour qui les 12 propositions "correspondent à ce qu'on aurait dû faire à chaque fois qu'on était au pouvoir".
A l'heure du Covid, "la crise nous interroge violemment sur l'efficacité des pouvoirs publics", a de son côté souligné le président de la commission des Finances à l'assemblée, Eric Woerth, devant un public limité par le Covid mais où s'était invité le commissaire européen Michel Barnier.
Autre invité, habituellement économe de ses apparitions, le président de l'AMF François Baroin a fustigé un "Etat obèse à Paris et famélique dans les territoires", qui "ne corrige pas les déséquilibres mais les amplifie", ainsi qu'un pouvoir "qui n'entend rien" et procède "à une recentralisation sournoise" par l'impôt.
Le président du Sénat Gérard Larcher a lui plaidé pour une territorialisation des mesures du plan de relance et appelé à "sortir du modèle de décision vertical et cloisonné dont la quintessence est le conseil de défense".
Les propositions faites mardi ne sont pas chiffrées car, par exemple en matière de réduction des effectifs de fonctionnaires, "ce sont des objectifs qu'on n'atteint pas, cela crée de la polémique, une résistance anormale et une comptabilité un peu malsaine", a souligné M. Woerth.
Pour "rendre les dépenses publiques efficaces", LR propose de "distinguer clairement" dépenses de fonctionnement (à réduire) et d'investissement (à augmenter), d'adopter une stratégie de redressement des finances et de "créer une part participative de 5% de l’impôt sur le revenu, que les contribuables pourront affecter à la politique publique de leur choix".
Sur la dette liée au Covid, M. Woerth a fustigé comme "totalement irresponsable" l'idée de ne pas la rembourser mais estimé qu'il fallait "séparer la dette Covid de celle qu'on avait avant", qui elle nécessite "une réforme profonde de l'Etat".
Les Républicains plaident aussi pour moderniser la fonction publique "en introduisant de la souplesse entre privé et public", avec la création d'un nouveau "contrat public" qui aboutisse à remplacer progressivement "l'emploi à vie".
Pour "sauvegarder notre modèle social" en le rendant "plus juste", LR propose de créer une "allocation sociale unique plafonnée à 75% du Smic", regroupant RSA, aide aux transports, allocation logement... et de repousser l'age de la retraite de 62 à 65 ans "en une douzaine d'années".
Il faut aussi "supprimer les incitations à l'immigration", notamment en conditionnant l'accès des étrangers aux aides sociales "à cinq années de cotisations" et en remplaçant l'aide médicale d'Etat par une aide cantonnée aux cas d'urgence.
LR plaide encore pour favoriser l'égalité des territoires en "redonnant un rôle central aux préfets" et en autorisant à nouveaux maires et présidents des collectivités territoriales "à exercer un mandat parlementaire".