Au Maroc, le parti islamiste de la coalition fragilisé à l'approche des législatives

Saad-Eddine El Othmani, Premier ministre du Maroc et leader du PJD (Photo, AFP).
Saad-Eddine El Othmani, Premier ministre du Maroc et leader du PJD (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 30 mars 2021

Au Maroc, le parti islamiste de la coalition fragilisé à l'approche des législatives

  • Une nouvelle législation a été votée au parlement mi-mars par tous les partis présents dans l’hémicycle, à l'exception du PJD
  • «L'objectif du nouveau quotient électoral est d'empêcher le PJD de prendre la tête du prochain gouvernement», analyse Ahmed Bouz, professeur en Sciences politiques

RABAT: Le parti islamiste PJD, à la tête d'une coalition gouvernementale au Maroc depuis une décennie, est fragilisé par une nouvelle loi électorale adoptée contre son gré qui vise à l’écarter du pouvoir même s’il gagne les législatives de l'automne, selon des experts.

Longtemps cantonné dans l'opposition, le Parti justice et développement (PJD) avait remporté un succès électoral historique fin 2011 durant le Printemps arabe, s'imposant à la tête d'un gouvernement aux prérogatives toutefois limitées face au pouvoir du roi.

Cinq ans plus tard, le PJD était parvenu à conserver sa place grâce à un nouveau succès aux législatives. Mais, cette année, son avenir est plus incertain.

Une nouvelle législation a été votée au parlement mi-mars par tous les partis présents dans l’hémicycle, à l'exception du PJD.

Le nouveau calcul déterminant le quota d'élus vise tous les partis. Mais, en tant que première formation politique du pays, le constat est sans appel pour le PJD : en réalisant le même score qu'en 2016, il n'obtiendrait, selon les estimations, que 80 à 85 sièges (sur 395), contre 125 à l'époque.

« L'objectif du nouveau quotient électoral est d'empêcher le PJD de prendre la tête du prochain gouvernement », analyse Ahmed Bouz, professeur en Sciences politiques, selon qui ce mode de calcul « n'existe dans aucun autre pays ».

« Le principal enjeu est la désignation d’un nouveau chef de gouvernement et la formation d’une majorité. Le PJD est le grand perdant car il reste le favori des prochaines élections », confirme le politologue Mustapha Sehimi.

« Isolé »

Pour justifier leur vote en faveur de la nouvelle loi électorale, les sept autres formations du parlement --dont quatre sont représentées au gouvernement-- ont fait valoir qu'elle permettrait aux petits partis d’accéder à l’hémicycle.

« Nous pensons que la démocratie doit donner la parole aux petits partis et aux minorités », a argué après le vote le député Mohamed Hjira, du parti Authenticité et Modernité (PAM, opposition).

Quelle leçon tirer de l'épisode ?

« Le PJD est isolé, il n’a plus de majorité politique », tranche Sehimi.

Impuissant à bloquer la réforme, le chef du gouvernement et patron du PJD Saad-Eddine El Othmani a dénoncé un « recul démocratique qui affaiblit les institutions de manière inédite dans l'histoire du Maroc ».

Elle « vise les chances électorales du PJD », a-t-il récemment accusé lors d'une session extraordinaire du conseil national de son parti qui, dans l'espoir de changer la donne, a annoncé avoir saisi la Cour constitutionnelle.

En 2016, malgré son triomphe, ce parti islamiste modéré --il existe une autre mouvance islamiste au Maroc, qui ne participe pas au jeu politique-- avait déjà eu le plus grand mal à former une majorité.

A l'époque, le roi Mohammed VI avait limogé le chef historique du PJD, Abdelilah Benkirane, un orateur né, et désigné comme chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani, un personnage plus lisse et plus consensuel.

Israël et cannabis

A ce titre, la politique de Othmani a suscité des dissensions internes, entre une ligne pragmatique dite « de gouvernement », caractérisée par ses compromis, et « une autre plus attachée aux fondamentaux », note Sehimi. 

Ces divisions se sont récemment cristallisées sur deux dossiers majeurs : la normalisation des relations avec Israël --historiquement une « ligne rouge » pour les islamistes-- et le projet de légalisation du cannabis thérapeutique --dénoncée par Benkirane comme une « légalisation de la drogue ».

Le président du conseil national du parti, Driss El Azami, a annoncé début mars sa démission, refusant « de tout accepter et tout justifier » --avant de revenir sur sa décision. Benkirane a gelé son adhésion au parti.

Alors que la presse locale a multiplié les analyses sur la « crise interne » du PJD, la formation s'est attachée à afficher son unité lors de la réunion extraordinaire de son conseil national.

Le PJD table sur la fidélité de sa base, même si tous les partis peinent à mobiliser leur électorat.

En 2016, le taux de participation avait plafonné à 43%. A ce jour, selon deux récents sondages, 60% des Marocains ne font pas confiance aux partis et ils sont 64% à dire qu'ils ne voteront pas aux prochaines élections.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.