Le prince héritier saoudien discute des initiatives vertes avec les leaders de la région

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a annoncé samedi l'Initiative verte saoudienne et l'Initiative verte du Moyen-Orient. (Photo, SPA)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane a annoncé samedi l'Initiative verte saoudienne et l'Initiative verte du Moyen-Orient. (Photo, SPA)
Short Url
Publié le Mardi 30 mars 2021

Le prince héritier saoudien discute des initiatives vertes avec les leaders de la région

  • Les deux feuilles de route chapeautent un nombre de programmes ambitieux qui ont pour objectif de réduire les émissions de carbone de 60% dans la région
  • La Ligue arabe a salué les deux initiatives qui, selon elle, «reflètent la volonté de l’Arabie saoudite de jouer un rôle de pionnier face aux enjeux de la planète»

RIYAD: Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a tenu dimanche des appels téléphoniques avec les dirigeants de la région afin de discuter de ses récentes initiatives environnementales.

Le prince Mohammed a annoncé samedi l'Initiative verte saoudienne et l'Initiative verte du Moyen-Orient. Les deux feuilles de route chapeautent un nombre de programmes ambitieux à travers des partenariats régionaux qui ont pour objectif de réduire les émissions de carbone de 60% dans la région, planter 50 milliards d'arbres dans le cadre du plus grand projet de boisement au monde, et améliorer la qualité de vie de ses habitants.

Le prince héritier s’est entretenu par téléphone lundi avec son homologue d'Abou Dhabi, le cheikh Mohammed ben Zayed, rapporte l'agence de presse saoudienne (SPA). Les deux dirigeants ont discuté de «l'importance de ces initiatives face aux défis environnementaux de la région et du monde, et de leur rôle dans l'amélioration de la qualité de vie et de la santé publique», selon l’agence.

Ils ont aussi abordé l’importance d’augmenter la part des énergies renouvelables et les efforts déployés afin de préserver l'environnement marin et côtier et augmenter la proportion des réserves naturelles.

Lors de l'appel avec l'émir du Koweït Sheikh Nawaf Al-Ahmed Al-Sabah, le prince héritier a parlé des initiatives qui visent à améliorer l'efficacité de la production pétrolière et à augmenter la contribution des énergies renouvelables. Il a aussi décrit les multiples efforts multiples afin de préserver l'environnement marin et côtier et augmenter la nombre de réserves naturelles.

Ils ont également passé en revue l’importance de ces initiatives face aux défis environnementaux qui touchent la région et le monde, et leur rôle dans l’amélioration de la qualité de la vie et de la santé publique.

Le prince Mohammed a de plus téléphoné au roi Abdallah II de Jordanie. Le roi a salué ces initiatives et a déclaré que la Jordanie est prête à coopérer avec le Royaume pour en atteindre les objectifs.

Dans un appel avec le roi Hamad de Bahreïn, les deux parties ont discuté de la manière dont les initiatives abordent les défis économiques et sociaux liés à la situation environnementale, régionale et internationale en vue de parvenir à un développement durable dans la région, et à améliorer la qualité de vie de leurs populations.

Le ministère égyptien de l’Environnement a déclaré que ces initiatives reflètent l’intérêt que porte l’Arabie saoudite à la préservation de l’environnement et à l’action climatique internationale.

Plus tôt lundi, le prince héritier a téléphoné au Premier ministre pakistanais Imran Khan, qui l'a félicité pour le lancement des deux initiatives, saluant le grand impact qu'elles auront sur la région et ses habitants.

Le prince héritier et l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad, ont discuté de «l'importance d'une action conjointe afin de relever les défis environnementaux auxquels la région est confrontée depuis des décennies, et dans le but d’élaborer une feuille de route régionale ambitieuse, claire et exhaustive», A rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed a tenu des conversations téléphoniques similaires avec le président soudanais Abdel Fattah Al-Burhan et le premier ministre irakien Mustafa Al-Kazimi pour discuter des avantages qu’offrent ces initiatives pour la région et le monde.

Le prince Mohammed a appelé le président de Djibouti Ismail Omar Guelleh, et ils ont discuté des défis environnementaux qui menacent la région, des impacts économiques, sociaux et sanitaires qui en découlent, ainsi que des initiatives qualitatives contenues dans la Middle East Green Initiative qui répondent à ces défis en utilisant des méthodes modernes et innovantes et des nouvelles technologies.

Le prince héritier s’est aussi entretenu avec le président érythréen Isaias Afwerki, et les deux interlocuteurs se sont accordés à dire que l'Initiative verte du Moyen-Orient est l'une des initiatives mondiales les plus ambitieuses pour rétablir les terres ravagées et réduire les niveaux de carbone.

Le Koweït, Bahreïn, le Qatar, le Soudan et l’Iraq ont félicité et remercié le prince héritier, et ont déclaré que leurs pays sont prêts à travailler avec le Royaume pour atteindre ces objectifs.

La Ligue arabe a salué les deux initiatives qui, selon elle, «reflètent la volonté de l’Arabie saoudite de jouer un rôle de pionnier face aux enjeux de la planète, et s'inscrivent dans le prolongement des efforts qu’elle a déployé au cours de sa présidence du G20 l’année dernière».

Le Secrétaire général Ahmed Aboul Gheit affirme que les questions environnementales abordées par les initiatives constituent des priorités importantes à l'ordre du jour mondial dans les jours qui viennent. Il ajoute qu'il est important pour les pays arabes de les inclure dans leurs futurs plans de développement.

Le Secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique a également salué les deux initiatives. «Le Royaume se veut le fer de lance vers un environnement vert, sans pollution. Les deux initiatives viennent relever les défis environnementaux et économiques qui menacent la région, dont principalement la désertification, la pollution de l’air due aux gaz à effet de serre, en plus de tenter de protéger la vie marine».

Yousef Ahmed Al-Othaimeen a de plus déclaré qu'il apprécie les partenariats annoncés par le prince héritier et qui concernent les pays du Golfe et du monde arabe.

Ali Sabt, secrétaire général de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OAPEC), a déclaré que les initiatives affirment le rôle de pionnier de l'Arabie saoudite en tant que grand producteur mondial de pétrole. Elles renforcent aussi son rôle actif dans la stabilité des marchés mondiaux de l'énergie en général, et du pétrole et du gaz en particulier.

Pour Sabt, ils démontrent le désir du Royaume de mener l’ère verte du futur, et amplifient ses efforts pour protéger la planète comme pendant sa présidence du G20, quand une déclaration spéciale sur l'environnement a été émise.

Il estime que les deux initiatives contribuent efficacement aux efforts internationaux de lutte contre le changement climatique, de renforcement de la compétitivité, de stimulation de l'innovation et de création de millions d'emplois, appelant les organisations internationales et régionales à les soutenir.

Sabt explique que la réduction des émissions de gaz à effet de serre nécessite une coopération continue de la part des pays du monde entier.

Les dirigeants de chaque pays ont salué les initiatives, et ont déclaré que leurs pays sont prêts à soutenir activement tous les efforts déployés par le Royaume pour atteindre leurs objectifs.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Short Url
  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Le Parlement libanais approuve un projet de loi sur le secret bancaire

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
Short Url
  • La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise
  • Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière

BEYROUTH: Le Parlement libanais a approuvé jeudi un projet de loi sur la levée du secret bancaire, une réforme clé réclamée par le Fonds monétaire international (FMI), au moment où des responsables libanais rencontrent à Washington des représentants des institutions financières mondiales.

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise imputée à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a désormais besoin de fonds pour la reconstruction.

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière.

Ces organismes pourront avoir accès à des informations telles que les noms des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

Le Liban applique depuis longtemps des règles strictes en matière de confidentialité des comptes bancaires, ce qui, selon les critiques, rend le pays vulnérable au blanchiment d'argent.

En adoptant ce texte, le gouvernement avait précisé qu'il s'appliquerait de manière rétroactive pendant 10 ans. Il couvrira donc le début de la crise économique, lorsque les banquiers ont été accusés d'aider certaines personnalités à transférer d'importantes sommes à l'étranger.

Le feu vert du Parlement coïncide avec une visite à Washington des ministres des Finances, Yassine Jaber, et de l'Economie, Amer Bisat, ainsi que du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid, pour des réunions avec la Banque mondiale et le FMI.

M. Jaber a estimé cette semaine que l'adoption des amendements donnerait un "coup de pouce" à la délégation libanaise.

En avril 2022, le Liban et le FMI ont conclu un accord sous conditions pour un programme de prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord avec Beyrouth après des discussions avec M. Jaber. Le nouveau gouvernement libanais s'est engagé à mettre en oeuvre d'autres réformes et a également approuvé le 12 avril un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.


Syrie: Londres lève ses sanctions contre les ministères de la Défense et de l'Intérieur

Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • "Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor
  • Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier

LONDRES: Le Royaume-Uni a annoncé jeudi avoir levé ses sanctions contre les ministères syriens de l'Intérieur et de la Défense ainsi que contre des agences de renseignement, qui avaient été imposées sous le régime de Bachar al-Assad.

"Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor.

Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier.

Ces autorités, issues de groupes rebelles islamistes, ont pris le pouvoir le 8 décembre.

Le Royaume-Uni avait début mars déjà levé des sanctions à l'égard de 24 entités syriennes ou liées à la Syrie, dont la Banque centrale.

Plus de trois cents individus restent toutefois soumis à des gels d'avoirs dans ce cadre, ainsi qu'une quarantaine d'entités, selon le communiqué du Trésor.

Les nouvelles autorités syriennes appellent depuis la chute d'Assad en décembre dernier à une levée totale des sanctions pour relancer l'économie et reconstruire le pays, ravagé après 14 années de guerre civile.