LONDRES: Les dirigeants musulmans britanniques avertiront le Premier ministre britannique Boris Johnson que le pays «pourrait devenir comme la France» suite à la controverse sur un enseignant partageant une image du prophète Mahomet avec des étudiants.
L'incident a eu lieu au Batley Grammar School, dans le West Yorkshire. Des leaders musulmans ont insisté sur le respect de l'islam et ont exigé que l'enseignant soit renvoyé.
Adil Shahzad, imam de l'Institut Al-Hikam de Bradford, déclare qu'une lettre relatant les sentiments de la communauté musulmane britannique va être envoyée à Johnson et à plusieurs députés locaux, rapporte le Times.
Il ajoute : « Tout ce que nous demandons, c'est un peu de respect. Si un enseignant peut le faire, un autre le fera cinq ans plus tard, et nous ne voulons pas que ce soit le cas. Sinon, nous ne pouvons pas être tenus responsables des actions de certains individus. »
Réagissant de plus en plus violemment, plusieurs parents musulmans menacent de transférer leurs enfants dans des écoles islamiques si l'enseignant au cœur de la controverse reste en poste.
Adil Shahzad ajoute : « Nous espérons que l'école fera ce qu'il faut et créera un précédent, car si c'est la première fois, ce qui est le cas dans ce pays, alors il est très probable que nous suivrons la voie que la France a prise. Par exemple… d'abord c'est «insultons le prophète», ensuite c'est «nous allons commencer à interdire la burqa». »
Les militants musulmans ont juré de continuer à manifester devant l'école jusqu'à ce que l'enseignant soit limogé.
L'enseignant qui a montré l'image, qui serait une caricature du magazine français Charlie Hebdo, est père de quatre enfants.
Il a été placé sous protection policière et des voisins affirment que sa famille « n’a pas été vue depuis jeudi », lorsque les manifestations ont commencé.
Un voisin, Jamal Alterk, déclare qu'il s'entend bien avec la famille. « Ils sont corrects. Je pense que ce qui s'est passé n'est pas intentionnel ou raciste ou quoi que ce soit de ce genre. Nous sommes musulmans. À l'Aïd, ils nous donnaient des cartes de Eid Mubarak pour les enfants, et même des bonbons, des bonbons halal pour les enfants. Il ne savait probablement pas que le dessin pouvait être choquant. "
Un autre voisin dit : « Je ne pense pas qu’il ferait quoi que ce soit pour insulter qui que ce soit. Nous sommes musulmans et ils forment une très belle famille. »
Parmi les manifestants à l'extérieur de l'école il y a des parents, mais aussi des personnes venant de Leeds et Rochdale à proximité.
M. Shahzad indique que des personnalités musulmanes locales ont tenté d'apaiser les tensions vendredi avec des sermons. « Nous veillons à ce que personne ne fasse quoi que ce soit d’irresponsable, que nous ne propagions pas la haine, que nous ne répandions pas la violence et que nous le fassions de manière pacifique, dans le cadre de notre droit démocratique. »
Les écoliers à qui on a montré l'image du prophète « avec un turban et une bombe attachée à sa ceinture» ont immédiatement réagi, selon les parents, qui ajoutent que «le cours s’est vite transformé en pagaille».
Farooq Hussain déclare: «S'ils ne réagissent pas, je devrai changer mon enfant d’école. Beaucoup de parents le feront probablement. Nous avons nos propres écoles qui prodiguent le même enseignement - les écoles islamiques. »
Un autre parent, Muhammad, 40 ans, dit ne pas « blâmer l’école », mais souhaite que l'affaire «soit prise au sérieux».