Des dizaines d'interpellations lors des marches du Hirak

Des Algériens marchent dans la capitale Alger pour le 110ème vendredi du Hirak. (Photo, AFP)
Des Algériens marchent dans la capitale Alger pour le 110ème vendredi du Hirak. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 27 mars 2021

Des dizaines d'interpellations lors des marches du Hirak

  • La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme a fait état de «dizaines d'interpellations dans plusieurs wilayas à Alger, Blida, Tiaret et Relizane»
  • «L'Algérie est le seul pays au monde à vouloir organiser des élections sans peuple», a déploré un manifestant, Aziz Boucheban

ALGER: Les marches du mouvement pro-démocratie du Hirak en Algérie ont été marquées vendredi par des dizaines d'arrestations à travers tout le pays, selon des organisations de défense des droits humains.  

La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) a fait état de « dizaines d'interpellations dans plusieurs wilayas (préfectures) à Alger, Blida, Tiaret et Relizane ». La plupart des personnes arrêtées ont été relâchées en fin de journée, a-t-elle précisé. 

« La LADDH, tout en exprimant sa pleine solidarité avec le mouvement Hirak, dénonce cette répression et réitère son appel à l'arrêt de la répression et de la diabolisation du Hirak, et rappelle le respect des libertés publiques et des droits humains », a affirmé le vice-président de la Ligue, Saïd Salhi. 

A Alger, le militant hirakiste Mohamed Tadjadit, un ex-détenu, et trois étudiants ont été arrêtés à la fin de la manifestation hebdomadaire qui a rassemblé des milliers de personnes dans le centre de la capitale, a indiqué le Comité national de libération des détenus (CNLD), une association de soutien aux prisonniers d'opinion. 

Le carré féministe rend hommage à Nawel El Saaddaoui, décédée cette semaine (Photo, Fournie)
Le carré féministe rend hommage à Nawel El Saaddaoui, décédée cette semaine (Photo, Fournie)

« Le militant et poète Mohamed Tajadit arrêté à la fin de la manifestation (...) dans la rue Didouche Mourad à Alger-centre, et embarqué dans une Toyota blanche, aucune nouvelle de lui », a tweeté le journaliste indépendant Khaled Drareni. 

Par ailleurs, les forces de l'ordre ont dispersé, en faisant usage de spray de gaz liquide, les manifestants à Oran (nord-ouest) ainsi que dans la ville voisine de Mostaganem dès le début du défilé, a précisé un journaliste local sous couvert de l'anonymat. 

Des marches ont également eu lieu à Tizi Ouzou, Bouira et Béjaïa, villes de Kabylie (nord-est), ainsi qu'à Constantine et Annaba (est), selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. Les rassemblements sont en principe interdits en raison de la pandémie de Covid-19. 

« La Caserne contre le Peuple »  

Comme chaque vendredi depuis la reprise du Hirak le 22 février, les protestataires - dont le nombre est difficile à évaluer en l'absence de chiffres officiels - ont lancé des slogans hostiles au pouvoir et à l'armée, le pilier du régime.  

Ils ont fustigé la décision du président Abdelmadjid Tebboune d'organiser des élections législatives anticipées le 12 juin pour tenter de répondre à la grave crise politique et socio-économique qui ébranle le pays le plus peuplé du Maghreb. 

Illustration des difficultés quotidiennes des Algériens: une bouteille d'huile vide tenue par une canne à pêche, brandie par un hirakiste, en écho à la pénurie d'huile de table et la cherté de la sardine, deux produits alimentaires de base. 

« Pas d'élections avec la Bande (au pouvoir) », a scandé le cortège dans les rues d'Alger. 

« L'Algérie est le seul pays au monde à vouloir organiser des élections sans peuple », a déploré un manifestant, Aziz Boucheban. 

« La Caserne, à travers sa façade civile, convoque le corps électoral officiel, et le Peuple répond avec le vrai corps électoral dans la rue », a résumé ce commerçant de 33 ans. 

Face à la contestation populaire qui persiste, malgré des divisions, le régime apparaît déterminé à appliquer sa « feuille de route », à savoir le recours à un 3e scrutin depuis la fin 2019, en restant sourd aux aspirations du Hirak et alternant gestes d'apaisement et répression. 

La présidentielle de décembre 2019 et le référendum constitutionnel de novembre 2020 ont été sanctionnés par des taux d'abstention record.     

Né en février 2019 du rejet massif d'un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, impotent et reclus, le Hirak réclame un changement radical du « système » politique en place depuis l'indépendance du pays en 1962, synonyme à ses yeux de corruption, de népotisme et d'autoritarisme.  

« Le peuple algérien a décidé qu'il veut une gouvernance civile et non militaire », a affirmé Kamel, un fonctionnaire de 59 ans. « Nous patientons depuis 1962 et c'est comme si nous n'avions pas vécu l'indépendance. C'est maintenant notre indépendance si Dieu le veut », a-t-il ajouté.  

Le mouvement populaire inédit en Algérie est pacifique, pluriel -des laïcs aux islamistes- et sans véritable leadership ni structure politique à ce jour. Ce qui lui vaut des critiques pour son manque d'unité et de propositions politiques. 


Yémen: les Houthis annoncent trois morts dans de nouvelles frappes à Sanaa

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
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  • Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires
  • Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa.

"Trois citoyens ont été tués dans l'agression américaine sur le quartier Sabine de la capitale", a affirmé l'agence de presse des rebelles, Saba, en citant le ministère de la Santé de l'administration houthie.

L'agence avait fait état plus tôt d'une série de frappes visant Sanaa, aux mains des Houthis depuis 2014, et ses environs.

L'île de Kamarane, en mer Rouge, a également été visée, d'après la même source.

Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires empruntant des routes maritimes cruciales pour le commerce international.

Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi.

Ces insurgés pro-iraniens disent s'en prendre à Israël et aux navires qui lui sont liés, en solidarité avec les Palestiniens, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Ils disent aussi viser les navires de guerre américains en mer Rouge en réponse aux frappes menées contre eux.

Leur porte-parole militaire, Yahya Saree, avait affirmé mercredi que les forces rebelles avaient abattu un drone américain MQ-9 et mené une attaque de drone contre "une cible militaire israélienne" à Jaffa, un quartier de Tel-Aviv.


Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France serait «une récompense pour le terrorisme»

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
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  • Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron,
  • "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas"

JERUSALEM: Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, qui pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron, serait "une récompense pour le terrorisme", a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. "Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage".

 


Saudi Aramco découvre 14 nouveaux champs pétroliers et gaziers

  Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
 Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
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  • L'Arabie saoudite conforte sa position de leader mondial de l'énergie
  • Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1

RIYADH : Saudi Aramco a fait une série de découvertes révolutionnaires de pétrole et de gaz dans la province orientale et le quartier vide, consolidant ainsi la position de l'Arabie saoudite en tant que leader mondial de l'énergie.

Annoncées mercredi par le ministre de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, ces découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel, mettant ainsi en évidence le vaste potentiel d'hydrocarbures du Royaume, qui ne cesse de croître.

Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1.

Une autre découverte notable a été faite dans le champ de Sayahid, où du brut très léger s'est écoulé du puits Sayahid-2 à un taux de 630 bpj. Le champ d'Ayfan a également montré des résultats prometteurs, le puits Ayfan-2 produisant 2 840 bpj de brut très léger et environ 0,44 million de pieds cubes standard de gaz par jour.

Une exploration plus poussée a confirmé l'existence du réservoir de Jubaila dans le champ de Berri, où le puits Berri-907 a produit du brut léger à un rythme de 520 bpj, ainsi que 0,2 million de pieds cubes standard de gaz par jour. En outre, le réservoir Unayzah-A dans le champ Mazalij a produit du brut léger de première qualité à partir du puits Mazalij-64 à un taux de 1 011 bpj, associé à 0,92 million de pieds cubes de gaz par jour.

Au cours du trimestre vide, le champ de Nuwayr a produit du brut arabe moyen à 1 800 bpj à partir du puits Nuwayr-1, ainsi que 0,55 million de pieds cubes de gaz par jour. Le champ de Damdah, exploité par le puits Damda-1, a produit du brut moyen à partir du réservoir Mishrif-C, à raison de 200 b/j, et du brut très léger à partir du réservoir Mishrif-D, à raison de 115 b/j. Le champ de Qurqas a également produit du brut moyen à 210 bpj à partir du puits Qurqas-1.

En ce qui concerne le gaz naturel, des découvertes notables ont été faites dans la province orientale. Du gaz a été trouvé dans le réservoir Unayzah B/C du champ Ghizlan, le puits Ghizlan-1 produisant 32 millions de pieds cubes de gaz par jour et 2 525 barils de condensat. Dans le champ d'Araam, le puits Araam-1 a produit 24 millions de pieds cubes de gaz par jour et 3 000 barils de condensat. Du gaz non conventionnel a également été découvert dans le réservoir Qusaiba du champ Mihwaz, où le puits Mihwaz-193101 a produit 3,5 millions de pieds cubes par jour et 485 barils de condensat.

Dans le quartier vide, d'importants flux de gaz naturel ont été enregistrés dans le champ de Marzouq, avec 9,5 millions de pieds cubes par jour en provenance du réservoir Arab-C et 10 millions de pieds cubes en provenance du réservoir Arab-D. En outre, le réservoir Upper Jubaila a produit 1,5 million de pieds cubes de gaz par jour à partir du même puits.

Le prince Abdulaziz a souligné l'importance de ces découvertes, notant qu'elles contribuent à consolider le leadership de l'Arabie saoudite dans le secteur mondial de l'énergie et à renforcer le potentiel du Royaume en matière d'hydrocarbures.

Ces découvertes devraient stimuler la croissance économique, renforcer la capacité de l'Arabie saoudite à répondre efficacement à la demande énergétique nationale et internationale et soutenir les objectifs de durabilité à long terme du pays. Elles s'alignent sur les objectifs de la Vision 2030, qui vise à maximiser la valeur des ressources naturelles et à assurer la sécurité énergétique mondiale.