LE CAIRE : Faudra-t-il quelques jours ou quelques semaines pour débloquer le canal de Suez? Les efforts se poursuivent vendredi pour dégager un porte-conteneur de 400 mètres de long coincé depuis quatre jours en travers de cette voie cruciale pour le transport maritime mondial.
L'incident, survenu mardi et signalé par des internautes dans la nuit de mardi à mercredi, a entraîné des embouteillages massifs,avec des dizaines de navires bloqués aux deux extrémités et dans la zone d'attente située au milieu du canal, et d'importants retards dans les livraisons de pétrole et d'autres produits.
Depuis mercredi, l'Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA) tente de dégager le navire géant de plus de 220.000 tonnes.
"Des remorqueurs et des dragues sont utilisés pour briser des rochers" et essayer de libérer le navire, a déclaré à l'AFP une responsable de la société japonaise Shoei Kisen Kaisha propriétaire du bateau.
Selon la SCA, il faudrait retirer entre 15.000 et 20.000 mètres cube de sable pour atteindre une profondeur de 12 à 16 mètres et remettre le navire à flot.
Mohab Mamish, conseiller du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi en matière portuaire, a indiqué jeudi soir à l'AFP que la navigation reprendrait "dans 48 à 72 heures maximum".
"J'ai l'expérience de plusieurs opérations de sauvetage de ce type et, en tant qu'ancien président de l'Autorité du canal de Suez, je connais chaque centimètre du canal", a ajouté M. Mamish, qui a supervisé la récente expansion de cette voie maritime qui voit passer, selon les experts, près de 10% du commerce maritime international.
Mais, quelques heures plus tôt, la société néerlandaise Smit Salvage avait prévenu que l'opération pourrait prendre "des jours, voire des semaines".
L'exploitant du navire Evergreen Marine Corp, basé à Taïwan, a sollicité Smit Salvage et l'entreprise japonaise Nippon Salvage pour mettre en place "un plan plus efficace" de sauvetage du navire. Les premiers experts sont arrivés jeudi.
Smit Salvage a participé à de grandes opérations de sauvetage ces dernières années, notamment sur le Costa Concordia, navire de croisière Italien qui s'était échoué au large de la Toscane en 2012, et sur le sous-marin nucléaire russe Koursk, qui avait sombré avec 118 hommes en août 2000 à cause de l'explosion d'une torpille.
Le géant du transport maritime Maersk et l'Allemand Hapag-Lloyd ont indiqué jeudi qu'ils envisageaient de dérouter leurs navires et de passer par le Cap de Bonne-Espérance, soit un détour de plusieurs milliers de kilomètres autour du continent africain.