Inde: féroce bataille électorale entre Modi et "Didi" pour le Bengale occidental

Le Premier ministre indien Narendra Modi fait des gestes alors qu'il s'adresse à une réunion publique avant les élections de l'Assemblée de l'Assam à Sipajhar, dans la banlieue de Guwahati, le 24 mars 2021. (Biju BORO / AFP)
Le Premier ministre indien Narendra Modi fait des gestes alors qu'il s'adresse à une réunion publique avant les élections de l'Assemblée de l'Assam à Sipajhar, dans la banlieue de Guwahati, le 24 mars 2021. (Biju BORO / AFP)
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Publié le Vendredi 26 mars 2021

Inde: féroce bataille électorale entre Modi et "Didi" pour le Bengale occidental

  • L'engagement politique au Bengale occidental (est), loin des foyers hindiphones du BJP dans le nord de l'Inde, peut rapidement prendre des tournures dramatiques au regard des milliers de morts dans les violences politiques
  • En décembre, le corps mutilé d'un militant du BJP, Sukhdev Pramanik, a été retrouvé dans un étang du village de Chandpara

MAKRAMPUR : Le Bengale occidental, Etat de 90 millions d'habitants, est le sanglant champ de bataille de la politique indienne où le Premier ministre Narendra Modi pèse de tout son poids pour ravir le pouvoir à "Didi", l'une de ses plus farouches adversaires à l'occasion des élections qui débutent samedi.

Emporter l'élection sur Mamata Banerjee, dite "Didi" ("grande sœur"), à la tête de l'Etat depuis 2011, constituerait un succès majeur pour le parti nationaliste hindou de M. Modi (BJP), deux ans après sa victoire écrasante aux élections nationales pour un second mandat alors qu'il entend augmenter le nombre de régions qu'il gouverne, actuellement 17 sur 36. 

D'autres élections régionales auront lieu dans les prochaines semaines, notamment dans l'Assam (nord-est), le Tamil Nadu (sud-est) et le Kerala (sud-ouest).  

L'engagement politique au Bengale occidental (est), loin des foyers hindiphones du BJP dans le nord de l'Inde, peut rapidement prendre des tournures dramatiques au regard des milliers de morts dans les violences politiques qui ont eu cours ces dernières décennies. 

Pas plus tard que le mois dernier, Shoubhik Dolai, 26 ans, un militant du parti régional Trinamool Congress que dirige Mamata Banerjee, a été assassiné à l'arme à feu.

Politique d'assassinats 

"Ils l'ont criblé de balles. Je n'ai même pas été prévenue qu'il était mort. Je l'ai appris en regardant les informations à la télévision", confie à l'AFP sa mère Sumita, essuyant des larmes avec un coin de son sari en serrant sur sa poitrine une photo du défunt. 

"Il a donné sa vie pour le bien du parti, mais personne du parti n'est venu, ne serait-ce qu'une fois, partager notre chagrin", déplore-t-elle dans sa pauvre maison en torchis du village de Makrampur. 

Pour Amal Kumar Mukhopadhyay, politologue à Calcutta, capitale du Bengale occidental, la violence politique dans l'Etat a commencé à la fin des années 1960, avec la rébellion naxalite, mouvement insurrectionnel maoïste. "C'étaient de grands adeptes de la politique d'assassinats et lorsque le front de gauche (communistes) est arrivé au pouvoir, cette culture a persisté (...) Aujourd'hui, cette tendance se poursuit", dit-il à l'AFP. 

Indira Gandhi, alors Première ministre, s'est débarrassé des Naxalites lors d'une opération militaire d'envergure en 1971, mais la violence a continué à couver tout au long des trois décennies de règne communiste sur l'Etat. 

Mamata Banerjee a pris les commandes du Bengale occidental en s'appuyant sur les masses rurales et les musulmans qui représentent plus d'un quart de la population de l'Etat, et a mis fin au règne sanglant des communistes.

"Grande soeur" anti-Modi

Mais aujourd'hui, le Trinamool Congress et le BJP se livrent une lutte acharnée pour la domination politique de l'Etat, s'accusant mutuellement de violences. Le parti nationaliste hindou affirme que plus de 100 de ses ouvriers ont été tués ces deux dernières années, et le Trinamool clame la même chose. Des militants des deux partis ont été assassinés, dont les cadavres ont parfois été exhibés, suspendus aux arbres. 

En décembre, le corps mutilé d'un militant du BJP, Sukhdev Pramanik, a été retrouvé dans un étang du village de Chandpara.

Qualifiée d'"excentrique lunatique" et de "bagarreuse de rue gueularde" par ses détracteurs, Mme Banerjee, 66 ans, fait tout ce qu'elle peut pour tenir le BJP à distance.

Mais le BJP, qui a déjà fait une percée dans l'Etat lors des élections nationales de 2019, galvanise la fibre hindoue de la population en cherchant, comme partout ailleurs, à polariser l'électorat sur des lignes religieuses, selon ses détracteurs. 

"Didi" est montée au front pour tenter de former un "bloc d'opposition anti-Modi", estime Arati Jerath, analyste politique à Delhi. "La vaincre mettrait fin à ce genre de défi", déclare-t-elle à l'AFP. 

"Emporter le Bengale pour un parti de droite comme le BJP serait l'ultime victoire sur la gauche", selon elle, "la gauche est leur premier ennemi en termes idéologiques".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.