WASHINGTON: Le président américain Joe Biden s'entretiendra vendredi par visioconférence avec les Premiers ministres de l'Australie, de l'Inde et du Japon, lors du tout premier échange au sommet du «Quad», l'alliance montante qui vise à contrebalancer la puissance chinoise.
Après le Canada, le Mexique et le G7, il s'agira d'un des premiers «sommets» virtuels pour Joe Biden, qui a promis de renouer les liens entre les Etats-Unis et leurs alliés traditionnels.
«Le fait que le président Biden ait choisi d'en faire un de ses premiers événements multilatéraux démontre l'importance que nous donnons à une coopération étroite avec nos alliés et partenaires de la région indo-pacifique», a déclaré mardi à la presse la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.
A l'instar de l'Inde, qui avait auparavant annoncé la participation du Premier ministre Narendra Modi, elle a précisé que les quatre dirigeants discuteraient du changement climatique et de la pandémie de Covid-19, deux priorités du président américain.
Ils aborderont aussi «des dossiers régionaux et mondiaux d'intérêt mutuel et (..) les domaines de coopération concrète afin de maintenir une région indo-pacifique libre et ouverte», a indiqué le ministère indien des Affaires étrangères dans un communiqué.
MM. Biden, Modi et les chefs de gouvernement japonais Yoshihide Suga et australien Scott Morrison évoqueront également les moyens d'assurer la sécurité maritime et de «garantir un approvisionnement sûr, équitable et abordable en vaccins» contre la Covid-19, a ajouté New Delhi.
«Défis urgents»
Le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a déclaré devant des journalistes à Washington que le Quad était bien placé pour s'attaquer aux «défis urgents» du monde. Interrogé sur son rôle dans la stratégie anti-Pékin de Joe Biden, il a toutefois assuré qu'il ne s'agissait pas d'une alliance forgée contre «un seul adversaire».
Cette alliance informelle a été relancée dans les dernières années de la présidence de Donald Trump, qui avait engagé avec la Chine une confrontation tous azimuts aux allures de nouvelle Guerre froide.
Le gouvernement Biden a dit vouloir continuer le bras de fer avec le géant asiatique, tout en mettant davantage l'accent sur une stratégie coordonnée avec les alliées des Etats-Unis.
Pour cela, le conseiller du président américain pour la sécurité nationale, Jake Sullivan, a récemment dit vouloir «maintenir et développer ce format» du Quad, saluant sa relance par la précédente administration.
Les chefs de la diplomatie des quatre pays s'étaient déjà concertés le 18 février, concluant leur rencontre virtuelle par un appel à un retour «urgent» de la démocratie en Birmanie, selon le département d'Etat américain.
Les ministres du Quad se sont mis d'accord pour se rencontrer au moins une fois par an. Ils avaient tenu des discussions l'an dernier en octobre, quand le prédécesseur d'Antony Blinken au département d'Etat, Mike Pompeo, avait appelé à une alliance pour mettre fin à «l'exploitation, la corruption et la coercition» de Pékin dans la région.
La formation du Quad, groupement stratégique informel initié en 2007, avait été fortement encouragée par le Premier ministre japonais de l'époque, Shinzo Abe, qui voulait un contrepoids à une Chine de plus en plus puissante et ambitieuse.