Washington donne des gages de sa volonté de reconstruire l'alliance avec l'UE

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) et le haut représentant européen de l'Union pour les affaires étrangères Josep Borrell. (Photo, AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) et le haut représentant européen de l'Union pour les affaires étrangères Josep Borrell. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 25 mars 2021

Washington donne des gages de sa volonté de reconstruire l'alliance avec l'UE

  • Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a lancé mardi à l'Otan une opération de persuasion à l'adresse de l'UE
  • Il a réaffirmé la priorité donnée au partenariat avec l'Union européenne et la volonté de se concerter face à la Russie et à la Chine

BRUXELLES : Washington a donné mercredi une série de gages montrant sa volonté de reconstruire l'alliance avec l'Union européenne et de travailler en concertation avec ses partenaires plutôt que contre eux, face à la Russie et la Chine.

Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a lancé mardi à l'Otan cette opération de persuasion qui sera conclue jeudi soir par Joe Biden lors de son intervention pendant le sommet des dirigeants de l'UE.

Après ses réunions à l'Otan, Antony Blinken a traversé Bruxelles pour rencontrer la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Il a réaffirmé la priorité donnée au partenariat avec l'Union européenne et la volonté de se concerter face à la Russie et à la Chine. 

Les messages délivrés par Washington sont une douce musique à l'oreille des Européens car ils apaisent nombre de leurs inquiétudes. 

« Pas question de forcer les alliés à faire un choix "nous ou eux" avec la Chine », a assuré mercredi Antony Blinken lors d'une réunion avec ses homologues de l'Otan.

« Nous savons que nos alliés ont des relations complexes avec la Chine qui ne s'aligneront pas toujours », a-t-il reconnu.

Les Européens ont toujours montré leur réticence à embarquer dans la relation conflictuelle avec Pékin voulue par Donald Trump.

Ils ont conclu fin décembre 2020 un accord avec la Chine sur les investissements réclamé par l'Allemagne. Mais ils se sont heurtés aux limites de la coopération avec Pékin lorsqu'ils ont demandé des engagements sur le travail forcé et la fin des persécutions contre les Ouïghours.

« Il y a des oppositions très fortes au sein de L'UE sur cet accord et les conditions politiques pour le signer ne sont pas réunies », a confié mercredi un diplomate avant le sommet européen. Washington n'a pas eu besoin d'intervenir.

Le « bon message »

L'harmonie avec l'UE est plus facile face à Moscou. « Même si nous travaillons avec la Russie pour promouvoir nos intérêts et ceux de l'Alliance, nous nous efforçons également de faire en sorte que la Russie rende compte de ses actions imprudentes et conflictuelles », a souligné Antony Blinken.

Comme sur la Chine, Washington s'est coordonné avec les Européens pour sanctionner la condamnation de l'opposant Alexeï Navalny et la répression contre ses partisans.

Le président Joe Biden n'hésite pas à heurter certains alliés. Il a fait bloquer l'achèvement du gazoduc Nord Stream 2, dont la construction divise les Européens. Antony Blinken n'a fait aucune concession sur ce point lors de son entretien avec son homologue allemand Heiko Maas.

Mais les Etats-Unis ont assoupli leur position sur les financements pour les dépenses militaires. Première économie de l'UE, l'Allemagne peine à atteindre l'objectif de 2% de son PIB pour la défense en 2024.

« Nous reconnaissons la nécessité d'adopter une vision plus globale du partage des charges », a annoncé mercredi Antony Blinken à l'Otan.

La rupture est totale avec Donald Trump, qui rudoyait les Allemands, accusés d'être "mauvais payeurs" et de contribuer à l'effort de guerre de la Russie par leurs achats de gaz.

Le secrétaire d'Etat américain a également écouté et répondu aux préoccupations manifestées par de nombreux alliés européen face au comportement agressif de la Turquie.

Lors de son entretien avec son homologue turc Mevlüt Çavuşoğlu, il a « exhorté la Turquie à ne pas conserver le système de défense aérienne russe S-400, s'est dit préoccupé par le retrait de la Turquie de la Convention d'Istanbul (sur la protection des femmes) et a souligné l'importance des institutions démocratiques et du respect des droits de l'homme », a affirmé son porte-parole Ned Price.

« Blinken a montré que Washington prend la mesure des enjeux avec sa volonté de revitaliser l'Alliance et la relation avec l'Union européenne », a confié mercredi à l'AFP un diplomate européen.

« Le fait que le président Biden s'adresse aux dirigeants européens pendant leur sommet passe le bon message sur sa volonté sincère de consulter les alliés avant toute prise de décision », a-t-il conclu.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.