NEW YORK: Le représentant permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’ONU, Abdallah Al-Mouallimi, a salué mardi la réaction internationale «majoritairement positive» à l’initiative du Royaume de mettre fin à la guerre au Yémen, et a affirmé que «la balle est désormais dans le camp des Houthis».
«Nous avons reçu des déclarations de soutien de nombreux pays et de leurs représentants ici à New York», confie Al-Mouallimi lors d'une interview exclusive avec Arab News.
«Nous avons reçu une déclaration de soutien personnelle de la part du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Et nous recevons de plus en plus d'indications de soutien de la part de toutes les parties concernées», se réjouit l’émissaire. «Les réactions sont toutes positives. Nous sommes impatients de pouvoir transposer cet élan sur le terrain et le transformer en mesures sincères que les Houthis seront prêts à accepter en réponse à l'appel international à la paix au Yémen».
Le ministre des Affaires étrangères, le prince Faysal Ben Farhane, a révélé lundi l'initiative de paix saoudienne. L’initiative appelle à un cessez-le-feu national sous la supervision de l'ONU, à la réouverture de l'aéroport de Sanaa au trafic aérien civil et à la reprise des négociations afin de parvenir à une résolution politique durable du conflit de longue date.
Al-Mouallimi déclare que son pays espère voir la communauté internationale envoyer un message clair aux miliciens houthis, à savoir qu’ils devraient éviter toute forme de «retard et de recherche d'excuses».
Il a ajouté: «La seule partie qui souffre du retard dans le processus de paix est évidemment le peuple yéménite. Si les Houthis s’en soucient vraiment (…) ils devraient se manifester et négocier de bonne foi avec leurs partenaires yéménites au sein du gouvernement national dans le but de parvenir à une solution équitable qui inclue toutes les tranches du peuple yéménite».
«La balle est dans le camp des Houthis. Ils devraient prendre un pas vers nous et accepter l'initiative saoudienne. Ils devraient être honnêtes et ne pas prioriser les intérêts des forces extérieures, mais plutôt ceux du peuple yéménite. C’est là le vrai problème, et c’est ainsi que nous pourrons déterminer si nous avons un partenaire dans la paix ou pas».
Al-Mouallimi a toutefois refusé de spéculer sur les scénarios possibles si les Houthis ne répondent pas de bonne foi. Il estime que de tels propos ne concorderaient pas avec l'esprit de l’initiative de paix.
«Ce que nous essayons de faire, c'est obtenir une réponse positive à cette initiative pour avoir un soutien, un soutien généralisé (…) au niveau international, tout en espérant souligner ses aspects positifs et aller de l'avant», a-t-il expliqué.
«Nous ne voulons pas faire de déclarations qui peuvent être interprétées ou perçues comme une menace ou un ultimatum, parce que nous pensons que les Houthis devraient venir de leur propre chef et avec ouverture d’esprit à la table des négociations».
Plus tôt dans la journée de mardi, Guterres a remercié le Royaume pour son soutien aux efforts de paix de l'ONU. Il a incité toutes les parties à saisir cette occasion de parvenir à la paix en travaillant avec son envoyé spécial, Martin Griffiths, sur les moyens de procéder «de bonne foi et sans conditions préalables».
Le chef de l'ONU a de plus réaffirmé que «tous les acteurs ainsi que les parties prenantes doivent faire tout leur possible afin de faciliter un accord immédiat qui ramène le Yémen sur la voie de la paix».
Des messages d’éloges et de soutien à l'initiative saoudienne, ainsi que les appels aux Houthis à convenir d'un cessez-le-feu et à participer aux négociations pour mettre fin au conflit, ont afflué du monde entier, en particulier de l'UE, du Royaume-Uni, des États-Unis et des pays du Conseil de coopération du Golfe.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com