PARIS: La France rouvrira lundi à Tripoli son ambassade en Libye, a déclaré mardi Emmanuel Macron après avoir reçu le président du conseil présidentiel libyen Mohammed el-Menfi, signe de la normalisation et pacification du pays saluée par la France qui promet un « soutien complet » aux nouvelles autorités.
« Dès lundi, notre ambassade à Tripoli sera rouverte », a déclaré le président français, alors que la représentation diplomatique avait été fermée en 2014, tout en restant active. L'ambassadrice Béatrice Le Fraper du Hellen, qui assure la mission depuis Tunis, reviendra également dans la capitale libyenne, a-t-il ajouté.
« Ce n'est pas simplement un soutien de mots ou de façade, c'est un soutien complet qui sera celui de la France », a promis M. Macron ajoutant que « nous avons une dette à l'égard de la Libye et des Libyens, très claire, qui est une décennie de désordre » consécutive à la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, renversé par son peuple après une intervention militaire occidentale, ouvrant une période de chaos et de guerre dans le pays.
Après des années de guerre, le pays a entamé une nouvelle phase de transition avec la désignation d'un gouvernement intérimaire qui a obtenu le 10 mars la confiance du Parlement et a pour mission d'organiser des élections nationales le 24 décembre.
Ces dernières semaines, à la faveur de l'embellie politique, certains pays ont annoncé qu'ils allaient prochainement rouvrir leur ambassade à Tripoli, comme Malte et l'Egypte.
« Je remercie la France pour la réouverture de l'ambassade et son soutien pour le retour à la stabilité », a déclaré Mohammed el-Menfi, qui était accompagné de son vice-président Moussa Al-Koni.
Le président du conseil présidentiel est chargé, avec le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah, de réunifier les institutions d'un Etat miné par les divisions, avec deux autorités jusqu'à présent rivales basées dans l'Ouest et dans l'Est.
Emmanuel Macron a précisé qu'il rencontrerait prochainement M. Dbeibah.
L'ambassade était fermée depuis le 30 juillet 2014 face à la dégradation de la situation sécuritaire.
Le président français a par ailleurs déclaré que la France mettrait le dossier libyen sur la table lors du sommet européen jeudi.
« C'est un agenda immense, politique, démocratique, militaire et sécuritaire, économique (...) Notre responsabilité c'est d'avoir une unité européenne pour y parvenir. Je ferai absolument tout pour qu'avec nos amis italiens, allemands, l'ensemble des membres de l'UE (...) nous agissions en Européens tous ensemble au service de cet agenda », a promis Emmanuel Macron.
Il a également dénoncé une fois de plus la présence de puissances extérieures en Libye. « Il faut que les forces étrangères quittent le plus vite possible le territoire libyen », a-t-il dit, citant les « forces turques, russes », car « c'est aux forces libyennes que revient de sécuriser » la Libye.
« Là aussi je compte avoir la plus grande fermeté avec les Européens » car « notre responsabilité est que tous ceux qui déstabilisent la Libye cessent » de le faire, a-t-il prévenu.