LONDRES: Dans la guerre au Yémen, une victime civile sur quatre est un enfant d’après Save the Children, un chiffre qui risque de s’élever, révélé lors d'une conférence de presse à laquelle a participé Arab News lundi, et qui souligne la sixième année depuis le début des violences.
«Entre 2018 et 2020, il y a eu 2 341 enfants victimes confirmées», mais «le chiffre réel est probablement bien plus élevé», affirme l’agence humanitaire, et d’ailleurs, «le conflit devient de plus en plus meurtrier pour les enfants. En 2018, une victime civile sur cinq est un enfant, alors qu’en 2019 et 2020, la proportion passe à une sur quatre».
«Il n’y a aucune guerre au monde qui ne soit pas dirigée contre les enfants, et malheureusement, le Yémen en est une illustration classique», a déclaré Jeremy Stoner, directeur régional de Save the Children pour le Moyen-Orient.
«On ne peut résumer six ans de conflit en parlant de violences intermittentes qui impliquent des enfants. La réalité est qu'en six ans, les crises empirent», a-t-il ajouté. Il rappelle que «le Yémen est à la veille d’une longue famine généralisée qui va affecter des milliers, voire des centaines de milliers d’enfants, entre autres. Les enfants vont en ressentir les effets immédiatement, mais ils en garderont les séquelles des années durant».
Save the Children avertit qu’une baisse considérable du financement de l’aide humanitaire, en plus des difficultés d’acheminer les vivres à ceux qui en ont le plus besoin, aggravent sans doute une crise déjà importante au Yémen.
Des pays tels que le Royaume-Uni ont réduit leurs budgets d'aide, en grande partie à cause de la pandémie de Covid-19. Les dons au Yémen ont baissé en conséquence, précise Gabriella Waaijman, la directrice humanitaire de Save the Children.
«Je suis absolument choquée de voir que le Royaume-Uni a proposé une réduction de 60% de son budget consacré au Yémen… alors qu’il y a à peine six mois, (il) lançait un appel à l’action international pour éviter la famine», ajoute-t-elle. «Je ne veux pas me préoccuper uniquement du Royaume-Uni. En 2018, nous avions environ 5 milliards de dollars disponibles pour le Yémen - en 2020, nous avions 2 milliards de dollars, donc ce n'est pas seulement le Royaume-Uni».
Si l'aide financière est un outil indispensable pour alléger les souffrances du peuple yéménite, la paix reste l'objectif ultime, affirment Waaijman et Stoner.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com