Une négociatrice afghane et militante des droits des femmes blessée par balle

Fawzia Koofi, militante pour les droits des femmes afghanes, auteure, législatrice et candidate à la présidence, lors d'un entretien avec l'AFP à Kaboul le 3 mai 2012. (Johannes Eisele / AFP)
Fawzia Koofi, militante pour les droits des femmes afghanes, auteure, législatrice et candidate à la présidence, lors d'un entretien avec l'AFP à Kaboul le 3 mai 2012. (Johannes Eisele / AFP)
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Publié le Samedi 15 août 2020

Une négociatrice afghane et militante des droits des femmes blessée par balle

  • Fawzia Koofi, défenseure reconnue des droits des femmes et membre de l'équipe de négociation afghane a été blessée par balle près de Kaboul
  • Les talibans ont nié être à l'origine de cette attaque

KABOUL : Fawzia Koofi, une éminente défenseure des droits des femmes et membre de l'équipe de négociation afghane qui doit mener prochainement des pourparlers avec les talibans, a été blessée par balle près de Kaboul, ont déclaré samedi des responsables.

Des hommes armés ont ouvert le feu sur Mme Koofi et sa soeur vendredi dans la province de Parwan, voisine de la capitale, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'intérieur, Tariq Arian.

Les talibans ont nié être à l'origine de cette attaque.

Celle-ci a eu lieu alors que les deux femmes étaient sorties de leur voiture pour aller faire des courses après avoir été présenter leurs condoléances à une famille, a-t-il poursuivi.

"Une voiture les a bloquées. Des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur elles. Mme Koofi a été touchée à la main droite. Elle est dans un état stable", a raconté M. Arian.

Fawzia Koofi, une critique virulente des talibans qui est également députée, a confimé cette "tentative d'assassinat" sur sa page Facebook. "Heureusement, cette blessure n'est pas mortelle", a-t-il posté.

Selon le négociateur en chef de l'équipe de négociation afghane, Mohammad Masoom Stanekzai, une enquête est en cours sur l'attaque, qu'aucun groupe n'a encore revendiquée.

Le président afghan Ashraf Ghani a condamné une attaque "lâche", selon un tweet de son porte-parole Sediq Sediqqi. 

Abdullah Abdullah, le responsable gouvernemental chargé des pourparlers avec les talibans, a appelé les autorités afghanes à "amener devant la justice ceux qui ont commis ce crime".

La cheffe de la Commission indépendante des droits humains en Afghanistan, Shaharzad Akbar, a souligné sur Twitter que "la récente série d'attaques visant des personnes précises risque d'avoir un impact négatif sur le processus de paix".

Ces derniers mois, nombre de militants des droits humains et de procureurs se sont fait tirer dessus à Kaboul.

Deuxième tentative d'assassinat

Fawzia Koofi, défenseure reconnue des droits des femmes afghanes, avait déjà survécu à une précédente tentative d'assassinat en 2010, lorsque des hommes armés l'avaient prise pour cible alors qu'elle rentrait à Kaboul après une cérémonie à l'occasion de la Journée de la femme.

Veuve et mère de deux enfants, elle est la première fille de sa famille à être allée à l'école, et était étudiante en médecine lorsque l'arrivée des talibans au pouvoir en 1996 a interdit les études pour les femmes.

Elle a commencé à être connue en politique après l'invasion par les forces américaines en 2001, a été élue députée, et en 2005 est devenue la première femme vice-présidente du Parlement.

Elle est l'une des quatre femmes membres de l'équipe de négociation afghane qui doit bientôt entamer des pourparlers avec les talibans afin de tenter de mettre fin au conflit qui ravage le pays depuis 19 ans.

"Cette fois-ci, nous semblons nous engager dans des discussions sérieuses", avait-elle déclaré cette semaine à l'AFP, ajoutant que sa participation lui apportait "une grande fierté, mais aussi beaucoup de stress, car il faut vraiment être sûr qu'on est parfait sur tous les plans".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.