De nouvelles révélations montrent à quel point la Libye était proche d’une transition pacifique

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi dans sa tente de bédouin, le 12 janvier 1986. (Photo, Reuters)
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi dans sa tente de bédouin, le 12 janvier 1986. (Photo, Reuters)
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Publié le Vendredi 19 mars 2021

De nouvelles révélations montrent à quel point la Libye était proche d’une transition pacifique

  • Des diplomates norvégiens ont convaincu Kadhafi de démissionner, mais l’accord est tombé à l’eau à la dernière minute
  • L'accord aurait pu éviter une décennie de crise et d’affrontements sanglants, mais le Royaume-Uni et la France ont émis des réserves

LONDRES : Le défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a accepté de démissionner et d’arrêter la politique en 2011 dans le cadre d’un accord qui aurait pu éviter une décennie de crise et d’affrontements sanglants, mais cet accord est tombé à l’eau à la dernière minute, a rapporté The Independent jeudi.

L’ancien ministre norvégien des Affaires étrangères Jonas Store a expliqué au journal britannique qu’un projet de texte avait été convenu entre le fils de Kadhafi, Saïf Al-Islam, et Aly Zeidan, figure importante de l’opposition, qui deviendrait ensuite Premier ministre du Conseil national de transition libyen.

Les diplomates norvégiens ont élaboré un plan de transition dont la première ligne est la suivante : « Le colonel Kadhafi avait décidé de quitter le pouvoir, de démissionner et de mettre fin à la première phase de la révolution ».

Cependant, le destin du dirigeant erratique, qui a passé 42 ans au pouvoir, est resté un point de friction. Plus précisément, il a refusé de quitter le pays après avoir démissionné.

« Des personnes très proches de Kadhafi, des personnes qui font partie de l’appareil judiciaire, des membres des sa famille, ont soutenu les clauses de l’entente», indique Staale Wiig, biographe norvégien de M. Store et le premier à apprendre l’existence de ces négociations quelques années après la guerre. « Mais, lors de la dernière étape, Kadhafi devait dire “J’accepte de m’exiler” ou préciser où est-ce qu’il allait vivre », poursuit-il.

Par ailleurs, M. Store a mentionné que le dirigeant libyen n’était pas le seul obstacle à une transition pacifique. Selon lui, les États-Unis étaient favorables à l’accord, mais le Royaume-Uni et la France ont émis des réserves.

« J’ai eu l’impression que les mentalités à Londres et à Paris n’étaient pas ouvertes à réfléchir réellement à l’option diplomatique. La France et la Grande-Bretagne étaient-elles prêtes à envisager autre chose que des solutions militaires ? Les avis sont partagés là-dessus», a déclaré M. Store.

« Si la communauté internationale voulait vraiment suivre cette voie avec une certaine autorité et un certain dévouement, je pense qu’il aurait été possible d’obtenir un résultat moins dramatique et d’éviter l’effondrement de l’État libyen. S’il y avait eu une volonté de le faire ... on aurait pu imaginer une sorte de cessez-le-feu dans la campagne militaire pour permettre aux diplomates d’intervenir », a-t-il ajouté.

« Mais l’opération militaire durait depuis huit semaines, la dynamique sur le terrain changeait, et franchement, la volonté de se rallier à un tel processus n’était pas là ».

La Libye est dans un état de conflit perpétuel depuis que Kadhafi a violemment réprimé un soulèvement populaire en 2011.

À l’époque, il s’était engagé à écraser les « rats dans les rues », et ses menaces ont finalement entraîné une intervention soutenue par l’ONU pour l’empêcher d’assassiner ses propres citoyens.

Lors de cette intervention, menée par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, 7 000 bombes ont été larguées sur les forces de Kadhafi pendant sept mois, ce qui a conduit à son renversement et à sa mort.

Depuis, la Libye est le théâtre d’incursions de miliciens affiliés à Daech, d’une guerre civile dans laquelle des puissances extérieures sont largement impliquées, et de la mort de milliers de civils et de combattants.

Au début du mois, un accord de paix a été conclu entre les deux parties belligérantes du pays, basées à Benghazi et à Tripoli respectivement. Mais selon les observateurs, la Libye demeure sur le point de reprendre le conflit.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.