Le «deepfake» au cœur du procès pour outrage contre Dieudonné à Versailles

Dieudonné M’Bala M’Bala est jugé pour outrage à l’encontre d’une magistrate (Photo, AFP).
Dieudonné M’Bala M’Bala est jugé pour outrage à l’encontre d’une magistrate (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 mars 2021

Le «deepfake» au cœur du procès pour outrage contre Dieudonné à Versailles

  • «Ce n'est pas moi sur la vidéo» : l'humoriste controversé Dieudonné M'bala M'bala a maintenu lundi être victime d'un trucage numérique
  • Cette défense inattendue avait poussé en novembre le tribunal correctionnel à ordonner des nouvelles investigations sur l'authenticité de la vidéo incriminée, publiée le 8 avril 2020

VERSAILLES: « Ce n'est pas moi sur la vidéo » : l'humoriste controversé Dieudonné M'bala M'bala a maintenu lundi être victime d'un trucage numérique, « le deepfake », lors de la reprise de son procès à Versailles où il était jugé pour outrage à l'encontre d'une magistrate.

Cette défense inattendue avait poussé en novembre le tribunal correctionnel à ordonner des nouvelles investigations sur l'authenticité de la vidéo incriminée, publiée le 8 avril 2020 sur YouTube puis retirée.

On y entend Dieudonné critiquer vigoureusement les réquisitions d'une magistrate de Nanterre à l'encontre d'une pharmacienne, comparant notamment la magistrate aux femmes ayant collaboré au régime nazi.

Une perquisition a eu lieu au domicile de M. M'bala M'bala et dans les locaux de sa société de spectacle mais « les gendarmes n'ont pas constaté de local où aurait pu être tournée la vidéo », a rapporté le président de la chambre.

« Il aurait pu la réaliser chez un ami », a rétorqué Me Rémi-Pierre Drai, avocat de la magistrate, regrettant que la vidéo n'ait pas été « soumise à un spécialiste de l'intelligence artificielle ».

Le deepfake est une technique sophistiquée consistant, entre autres, à superposer un visage sur un autre. Lors de la première audience, l'avocat de Dieudonné avait diffusé plusieurs extraits montrant de faux Emmanuel Macron ou Barack Obama.

Lundi, Me Drai a fait valoir la « qualité si parfaite » de la vidéo, prouvant selon lui son authenticité : on y voit même « la progression des rayons du soleil », a-t-il relevé en la faisant revisionner.

« Il est extrêmement complexe d'aboutir à un deepfake de haute qualité sur une durée de plus de deux minutes », a abondé le procureur, requérant 20 000 euros d'amende.

En novembre, le procureur avait balayé l'argument du deepfake en relevant notamment que Dieudonné n'avait pas porté plainte pour usurpation d'identité. 

A la barre lundi, le prévenu a indiqué avoir déposé plainte le 9 décembre. « Ce n'est pas moi sur la vidéo », a-t-il répété.

« Dans cette affaire, Dieudonné a été victime d'une vidéo truquée destinée à lui nuire », a déclaré son avocat, demandant sa relaxe et précisant que son client était par ailleurs concerné par « cinq autres affaires » de « vidéos deepfake » à Paris.

« Le temps est venu pour le droit de la presse de faire sa révolution 2.0 car aujourd'hui, avec les deepfake, l'image n'est plus une preuve », a ajouté Me De Stefano, évoquant un procès « inédit et important ».

« Aujourd'hui, devant votre tribunal, se joue quelque chose d'important », a aussi déclaré Me Drai, voyant « une première » dans ce procès. « Si vous relaxez M. M'bala M'bala », « n'importe quel prévenu » pourra invoquer le deepfake « au bénéfice du doute », a-t-il dit aux juges.

La décision a été mise en délibéré au 14 avril.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.