Le «printemps arabe» n'a pas porté ses fruits. Nous en discutons comme si nous lisions un vieux roman douloureux. Nous avons le sentiment que ces événements ont eu lieu il y a longtemps et que des couches de saleté et de cendres recouvraient des taches de sang éparpillées dans les quartiers et les places.
On a le droit de se demander si ce printemps est arrivé tôt ou tard et si nos sociétés sont vaccinées contre le printemps et le changement. Evidement, le printemps a trouvé une communauté internationale prête à applaudir et à inciter les révolutionnaires à rêver davantage, mais sans apporter de solidarité politique, juridique et humaine au moment le plus crucial.
En fait, le printemps pourrait être puni par divers moyens, en particulier lorsque les militants prennent le contrôle des podiums et des places, alors que la terreur s'empare de la société et que les forces de sécurité se mobilisent pour balayer à la fois, la peur et le printemps. Le printemps pourrait être reproché de nombreuses manières dans un périlleux Moyen-Orient, mais le prix à payer en Syrie a été le plus sévère et la conséquence se traduit par un régime victorieux dans un pays ravagé.
Une décennie après la première étincelle, la Syrie paraît confuse au centre d’ interventions, des drapeaux, des pertes et des chiffres. On pourrait meme dire que le régime syrien a eu de la chance. L’Iran, qui adopte le langage de la défense des opprimés et des troublés, a choisi, dès le premier instant, d’empêcher le printemps syrien d’introduire un quelconque changement dans le statut et la position régionale du régime. Un changement de régime en Syrie signifiait simplement couper la ligne de communication avec le Hezbollah au Liban, siège régional de l’Iran. La preuve en est le rôle que joue le parti dans les guerres de la région.
Les interventions se sont multipliées sur la scène syrienne. Des armes et des convois de combattants ont afflué pour se joindre à un affrontement marqué par sa brutalité, surtout après que leur seule méthode soit devenue la «terre brûlée».
Pourtant l'expérience a dévoilé l’incapacité des milices pro-iraniennes d'empêcher la chute du régime, après que les attaques de l'opposition se sont rapprochées du cœur de Damas. Il fallait rechercher un parapluie qui sauverait le régime de la chute et lui donnerait plus tard la possibilité de restaurer ses capacités et de regagner des zones vitales. Si Téhéran détestait le printemps quand il se profilait sur Damas, le maître du Kremlin le méprisait davantage.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en Français se contente d’une publication très sommaire, revoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français