En décembre dernier, Emmanuel Macron avait lancé un appel à contribution aux historiens mais aussi à la jeunesse pour faire émerger «300 à 500 noms d’ici mars pour qu’on puisse en décider d’en faire des rues, des statues», afin que les noms des espaces publics ne soient plus aussi discriminatoires à l’égard des minorités.
Le 12 mars, des experts au sein du comité Portraits de France ont remis une liste de 318 noms au ministre chargé de la Ville, Nadia Hai.
Louis-Georges Tin, universitaire français et militant du Conseil représentatif des associations noires (Cran), a cependant affirmé que si la liste est «une bonne chose en principe», elle ne parvenait pas à atteindre l’objectif de diversité qu'elle entendait promouvoir.
«Il n'y a vraiment pas beaucoup de Noirs et d'Arabes sur la liste», a-t-il expliqué. «Il est frappant de constater que même lorsqu'ils essaient de promouvoir la diversité, ils parviennent à faire de la discrimination», a-t-il ajouté, estimant que personne ne comprendrait le message.
Ceux qui se sont montrés critiques à propos de cette liste ont souligné qu’elle était composée d’un grand nombre de personnes blanches et de 79% d’hommes. Ils sont tous considérés comme des immigrés en France parce qu'eux-mêmes ou leurs parents ont immigré dans le pays, souvent en provenance d'autres nations européennes.
Parmi les minorités ethniques figurant sur la liste, on compte Ahmed Boughera el-Ouafi, un Algérien qui a combattu pour les Français pendant la Première Guerre mondiale avant de remporter une médaille d'or au marathon des Jeux olympiques de 1928.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com