Islamisme et immigration, les Républicains appellent à «réarmer l'Etat»

Le président de LR Christian Jacob avait appelé dès lundi à un « réarmement régalien, juridique et civique » du pays pour « réparer les fractures » (Photo, AFP)
Le président de LR Christian Jacob avait appelé dès lundi à un « réarmement régalien, juridique et civique » du pays pour « réparer les fractures » (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 18 novembre 2020

Islamisme et immigration, les Républicains appellent à «réarmer l'Etat»

  • « Il faut faire de la sécurité une norme constitutionnelle dominante et agir sur notre justice pour qu'elle soit plus dissuasive »
  • Sur l'immigration, devenue « hors de contrôle » Christian Jacob, LR propose que le Parlement vote chaque année un « plafond » d'immigration légale

PARIS : Les Républicains ont exposé mardi leurs propositions sur l'immigration et l'islamisme en suggérant de voter chaque année un « plafond » d'immigration légale ou d'inscrire dans la Constitution la lutte contre le terrorisme, lors d'une convention thématique consacrée à « l'autorité de l'Etat ».

Le président de LR Christian Jacob avait appelé dès lundi à un « réarmement régalien, juridique et civique » du pays pour « réparer les fractures », à la veille de cette deuxième des « conventions thématiques » destinées à jeter les bases d'un futur programme présidentiel.

L'ancien directeur de la police et conseiller régional Frédéric Péchenard, qui animait la première table ronde sur « l'autorité de l'Etat », la sécurité et la justice, a défendu une augmentation de 5 milliards d'euros par an, du budget « pour équiper et moderniser les forces de l'ordre et la police ».

« Il faut faire de la sécurité une norme constitutionnelle dominante et agir sur notre justice pour qu'elle soit plus dissuasive », a plaidé le député Eric Ciotti.

Le parti envisage à cet égard de durcir la politique pénale, avec entre autres des peines planchers ou la construction de 20.000 places de prison supplémentaires, et de rédiger un nouveau code de procédure pénale « simplifié ».

Le vice-président de LR Gilles Platret qui animait la deuxième table ronde, consacrée à la « cohésion nationale », l'immigration, l'assimilation et l'école, a rappelé que LR était « le parti de la nation ». « L'un des chemins de la cohésion nationale c'est la restauration des valeurs du patriotisme », a-t-il déclaré.

Sur l'immigration, devenue « hors de contrôle » selon Christian Jacob, LR propose que le Parlement vote chaque année un « plafond » d'immigration légale.

Le parti veut également expulser les étrangers fichés pour radicalisation à caractère terroriste et conditionner les aides au développement aux pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants expulsés de France.

« Il faut arrêter avec un discours de bien-pensance, de culpabilisation si nous voulons garder le droit d'asile et arrêter qu'(il) soit dévoyé », a fait valoir l'eurodéputée Nadine Morano qui a suggéré au passage de renvoyer dans leur pays d'origine les migrants arrivant par bateau.

« Il y a un lien direct entre immigration et communautarisme » et « entre le terrorisme et le communautarisme », a estimé M. Jacob, en demandant d'inscrire dans la Constitution « la nécessité de lutter contre le terrorisme ».

L'imam à la mosquée de Drancy (Seine-Saint-Denis), Hassen Chalghoumi, pourfendeur de l'intégrisme islamiste, a prôné, dans une intervention remarquée, la formation par la France des imams et la responsabilisation des parents, qui « doivent parler de la fierté d'être français » à leurs enfants.

Il a aussi dénoncé le « discours victimaire » d'une partie de la gauche qui « nourrit un désir de vengeance, de haine ».

LR veut également interdire le port du voile à l'université et pour les accompagnants scolaires, et que la pratique de la langue française « devienne une condition pour obtenir un titre de séjour ».

Ces propositions de LR ne sont pas nouvelles mais aucune n'a retenu l'attention du Parlement, a déploré M. Jacob, qui a fait remarquer qu' « a contrario » les élus LR votaient parfois des textes de la majorité, comme celui, controversé, sur la « sécurité globale ».

Le parti dévoilera la semaine prochaine ses propositions en matière d'écologie, un sujet longtemps négligé par la droite qui vient de s'en emparer.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.