Benjamin Netanyahou, «défenseur» d'Israël et maître de la survie politique

Photo de Benjamin Netanyahou sur les murs de Tel Aviv, le 12 mars (Photo, AFP).
Photo de Benjamin Netanyahou sur les murs de Tel Aviv, le 12 mars (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 14 mars 2021

Benjamin Netanyahou, «défenseur» d'Israël et maître de la survie politique

  • Ses opposants en Israël voient en lui un «Crime minister», allusion à ses démêlés avec la justice qui l'accuse de corruption, malversation et abus de confiance dans une série d'affaires
  • Ses admirateurs voient au contraire en «Bibi» l'incarnation du nouveau «Roi d'Israël» pour sa défense arc-boutée du pays face à l'Iran et à son programme nucléaire

JERUSALEM: Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël, Benjamin Netanyahou est passé maître dans l'art de la survie politique, jouant la carte de la « défense » d'Israël pour y parvenir malgré les accusations de corruption qui le visent.

De quoi Netanyahou est-il le nom ? Ses opposants en Israël voient en lui un « Crime minister » et non un « Prime minister », allusion à ses démêlés avec la justice qui l'accuse de corruption, malversation et abus de confiance dans une série d'affaires.

Ses admirateurs voient au contraire en « Bibi » l'incarnation du nouveau « Roi d'Israël » pour sa défense arc-boutée du pays face à l'Iran et à son programme nucléaire, perçu comme le nouvel « Amalek » --l'ennemi mortel des Hébreux dans la Bible.

Parmi ces partisans, ce statut de grand protecteur a été renforcé par sa gestion de la menace Covid-19. Celle-ci, concentrée ces derniers mois sur l'intense campagne de vaccination, n'a toutefois pas empêché Israël de connaître d'importants pics de contamination, ni de susciter de vives critiques de la rue, qui reproche au Premier ministre de ne pas avoir suffisamment aidé les travailleurs ayant perdu leur emploi.

Et, après plus d'une trentaine de semaines de contestation hebdomadaire --les samedis d'après-shabbat--, ses détracteurs promettent de lui faire mordre enfin la poussière électorale, lors des élections législatives du 23 mars.

Sioniste convaincu

Voix rauque de ténor, cheveux argentés inamovibles, souvent vêtu d'un complet-cravate bleu sur chemise blanche, Benjamin Netanyahu, à ce jour seul Premier ministre né après la création d'Israël en 1948, est profondément marqué par l'héritage de la droite israélienne.

Né à Tel-Aviv le 21 octobre 1949, il tient ce bagage idéologique musclé de son père Benzion, ancien assistant personnel de Zeev Jabotinsky, leader de la tendance sioniste dite « révisionniste », favorable au « Grand Israël ».

A l'opposé du processus de paix israélo-palestinien d'Oslo, qu'il a contribué à enterrer, Netanyahu prône une vision d'Israël comme « Etat juif » avec des frontières s'étendant au nord-est jusqu'à la Jordanie, d'où ses déclarations en faveur de l'annexion de pans de la Cisjordanie occupée et ses mesures ayant favorisé un boom des colonies.

Au tournant des années 1970, dans l'après-guerre des Six-Jours, le jeune Benjamin effectue son service militaire dans un commando d'élite. Mais c'est surtout son frère aîné, Yoni, qui se fait remarquer dans les rangs de l'armée, creuset national.

En 1976, le glas sonne. Yoni, commandant de l'unité chargée de libérer les otages d'un vol Tel-Aviv/Paris en Ouganda, est tué pendant l'assaut israélien.

Ce décès ébranle profondément Benjamin Netanyahou, qui fera de la « lutte contre le terrorisme », qu'il associe souvent aux Palestiniens ou aux Iraniens, l'un des fils conducteurs de sa carrière.

Il a « bâti son personnage politique autour d'une image de force et de l'idée selon laquelle les Juifs ne pouvaient se satisfaire d'une foi tiède et devaient se montrer aussi durs que la région dans laquelle ils vivent », écrit dans ses mémoires l'ex-président américain Barack Obama.

Et de s'interroger si Benjamin Netanyahou, qui a « hérité du zèle de son père à défendre Israël », a aussi « hérité de l'hostilité paternelle décomplexée envers les Arabes ».

S'il maintient des propos durs à l'endroit du leadership palestinien, Netanyahou a aussi défendu la normalisation récente des relations avec des pays arabes (Emirats, Bahreïn, Soudan, Maroc), et rêve de l'étendre à l'Arabie saoudite.

Le cercle des intimes

Orateur né, pugnace, Benjamin Netanyahou est aussi diplomate de carrière, en poste aux Etats-Unis, pays où il a étudié, puis ambassadeur à l'ONU dans les années 1980.

De retour en Israël, il est élu sous la bannière du Likoud (droite), dont il devient, avec son style à l'américaine, l'étoile montante.

En 1996, à 47 ans, Netanyahou triomphe du doyen Shimon Peres et devient le plus jeune Premier ministre de l'histoire d'Israël. Mais son règne est de courte durée : trois ans.

Il finit toutefois par revenir à sa passion, la politique, et reprend la tête du Likoud, jusqu'à redevenir Premier ministre en 2009. Depuis, Israël n'a plus connu d'autre chef de gouvernement que lui.

« C'est le gardien de but de la nation et il ne laisse aucun ballon entrer. C'est pourquoi il est toujours au pouvoir », affirme Colin Shindler, professeur à la School of oriental and asian studies de Londres.

Si, élections après élections, une partie de l'électorat lui témoigne de sa confiance, lui ne semble l'accorder qu'à un cercle restreint de collaborateurs.

Aujourd'hui, plusieurs de ses rivaux sont d'anciens ministres. « Et je ne crois pas que ce soit une coïncidence. Il ne fait confiance à personne » et sa « valeur fondamentale » est d'assurer lui-même sa « survie, alors il utilise des gens, puis les écarte », ajoute Shindler.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".