Bolivie: arrestation de l'ex-présidente Añez, accusée d'avoir renversé Morales

L'ancienne présidente par intérim de la Bolivie, Jeannine Anez escortée par des membres de la police de la Force spéciale contre le crime (FELCC) après avoir été arrêtée à La Paz, le 13 mars 2021 (Photo, AFP)
L'ancienne présidente par intérim de la Bolivie, Jeannine Anez escortée par des membres de la police de la Force spéciale contre le crime (FELCC) après avoir été arrêtée à La Paz, le 13 mars 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 mars 2021

Bolivie: arrestation de l'ex-présidente Añez, accusée d'avoir renversé Morales

  • «J'informe le peuple de Bolivie que Mme Jeanine Añez a déjà été interpellée et se trouve actuellement dans les mains de la police», a annoncé le ministre de l'Intérieur bolivien
  • Jeanine Añez, deuxième vice-présidente du Sénat, avait prêté serment le 12 novembre 2019. Le parti d'Evo Morales avait alors dénoncé un «coup d'Etat»

LA PAZ: L'ex-présidente par intérim de Bolivie, Jeanine Añez, visée par un mandat d'arrêt pour « sédition » et « terrorisme », a été arrêtée samedi dans le cadre de l'enquête sur un présumé coup d'Etat contre l'ancien chef de l'Etat socialiste Evo Morales. 

« J'informe le peuple de Bolivie que Mme Jeanine Añez a déjà été interpellée et se trouve actuellement dans les mains de la police », a annoncé le ministre de l'Intérieur bolivien Carlos Eduardo del Castillo sur Twitter et Facebook. 

La télévision bolivienne a montré des images de l'ancienne dirigeante à son arrivée, non menottée, à l'aéroport de El Alto à La Paz, en présence du ministre de l'Intérieur et de plusieurs policiers, où elle a aussitôt qualifiée sa détention d'« illégale » devant la presse. 

Sur les réseaux sociaux, l'ancienne présidente conservatrice, à la tête du pays de novembre 2019 à novembre 2020, a dénoncé un « acte abusif et de persécution politique ».  

Le gouvernement « m'accuse d'avoir participé à un coup d'Etat qui n'a jamais eu lieu », a écrit Mme Añez, arrêtée dans la localité amazonienne de Trinidad, à 600 kilomètres de la capitale. Une fois à La Paz, elle a été emmenée dans les bureaux du ministère public pour y être interrogée.  

« Le MAS (le parti d'Evo Morales) a décidé de revenir aux habitudes de la dictature », avait affirmé l'ancienne dirigeante peu avant son arrestation.  

Evo Morales (2006-2019) a dénoncé à son tour la « dictature » du gouvernement de Mme Añez, pendant lequel il avait lui-même été visé par une enquête pour sédition et terrorisme. Il a réclamé que soient « sanctionnés » les responsables du « coup d'Etat » de novembre 2019.  

« Que soient soumis à enquête et sanctionnés les auteurs et complices de la dictature qui a (...) porté atteinte à la vie et la démocratie en Bolivie », a-t-il écrit sur Twitter. 

A l'issue de l'élection présidentielle d'octobre 2019, au cours de laquelle Evo Morales briguait un quatrième mandat, et de la confusion qui avait entouré les résultats le donnant vainqueur, l'opposition avait crié à la fraude. Une explosion de violence dans tout le pays avait suivi le scrutin, finalement annulé. 

Sur fond de manifestations qui avaient fait au moins 35 morts, police et armée avaient retiré leur soutien à M. Morales. Ce dernier avait finalement démissionné avant de s'exiler au Mexique puis en Argentine. 

Jeanine Añez, deuxième vice-présidente du Sénat, avait prêté serment le 12 novembre 2019. Le parti d'Evo Morales avait alors dénoncé un « coup d'Etat ». 

M. Morales est ensuite revenu dans son pays après la victoire de son dauphin Luis Arce à la présidentielle d'octobre 2020. 

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Le gouvernement «m'accuse d'avoir participé à un coup d'Etat qui n'a jamais eu lieu», a écrit l'ex-présidente par intérim de Bolivie, Jeanine Añez, arrêtée dans la localité amazonienne de Trinidad, à 600 kilomètres de la capitale (Photo, AFP)

Deux ex-ministres arrêtés 

Avant Mme Añez, deux anciens membres de son gouvernement ont été arrêtés à Trinidad, les ex-ministres de l'Energie et de la Justice, Rodrigo Guzman et Alvaro Coimbra. Ce dernier a dénoncé l'« affaire montée de toutes pièces du +coup d'État+ ».  

L'enquête du parquet fait suite à une plainte déposée en décembre par une ancienne députée du parti d'Evo Morales (2006-2019), Lidia Patty.  

L'ancienne parlementaire du Mouvement vers le socialisme (MAS) accuse Mme Añez, d'anciens ministres, responsables militaires et policiers d'avoir renversé en novembre 2019 M. Morales. Elle a déposé plainte pour « sédition », « terrorisme » et »conspiration ».  

Le mandat d'arrêt concerne d'autres ministres du gouvernement par intérim : Yerko Nuñez (Présidence), Arturo Murillo (Intérieur) et Luis Fernando López (Défense). Ces deux derniers ont quitté le pays en novembre. Il cible aussi les anciens commandants militaires William Kaliman et Sergio Orellana, ainsi que l'ex-chef de la police Yuri Calderon.  

La plainte vise également le dirigeant régionaliste de Santa Cruz (est), Luis Fernando Camacho, qui a joué un rôle clé dans les manifestations ayant conduit au départ d'Evo Morales. Elu gouverneur le 7 mars, il ne fait toutefois pas l'objet d'un mandat d'arrêt. Dans un message envoyé au président Luis Arce, il a prévenu que « les Boliviens ne resteront pas inactifs face aux abus ». 

Les ex-présidents boliviens Carlos Mesa (2003-2005) et Jorge Quiroga (2001-2002), acteurs clés de la transition de pouvoir à Mme Añez, ont séparément dénoncé les arrestations et mandats d'arrêt. »Nous sommes dans un processus de persécution politique pire que dans les dictatures », a déclaré le centriste Carlos Mesa sur Twitter. 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.