L'ex-président Evo Morales de retour en Bolivie après un an d'exil

L'ancien président bolivien Evo Morales (à gauche) saluant le président argentin Alberto Fernandez à La Quiaca, en Argentine. (Présidence argentine / AFP)
L'ancien président bolivien Evo Morales (à gauche) saluant le président argentin Alberto Fernandez à La Quiaca, en Argentine. (Présidence argentine / AFP)
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Publié le Lundi 09 novembre 2020

L'ex-président Evo Morales de retour en Bolivie après un an d'exil

  • L'ex-président Evo Morales est rentré lundi en Bolivie depuis l'Argentine, où il était réfugié
  • "Il a été un bon président, il a fait renaître notre culture, mais à vouloir rester au pouvoir il a abîmé la Constitution"

L'ex-président Evo Morales est rentré lundi en Bolivie depuis l'Argentine, où il était réfugié, avant d'entamer un périple par la route de trois jours et de 1.000 km jusqu'à son fief du centre du pays.

« Une partie de ma vie reste en Argentine après onze mois » d'exil dans ce pays, a déclaré l'ancien chef de l'Etat, avant de traverser à pied le pont transfrontalier qui relie la ville de La Quiaca, dans le nord de l'Argentine, à celle de Villazon, dans le sud de la Bolivie, ont constaté des journalistes de l'AFP. 

Evo Morales était accompagné du côté argentin par le président de centre gauche Alberto Fernandez, qui a assisté dimanche à l'investiture du nouveau président socialiste Luis Arce. « Merci beaucoup mon frère Alberto », lui a lancé M. Morales, soulignant qu'il « lui a sauvé la vie »

L'ancien président bolivien (2006-2019) avait d'abord fui quelques semaines au Mexique, avant de trouver refuge en Argentine.

Il va à présent entreprendre un périple d'un millier de km par la route jusqu'à son fief de Chimoré, dans le département de Cochabamba (centre). 

Le premier président indigène du pays a choisi une date symbolique pour rentrer dans son pays : au lendemain de l'investiture comme président de son dauphin Luis Arce, et quelques heures avant le premier anniversaire de sa démission, le 10 novembre 2019. 

Des centaines de personnes, dont de nombreux Amérindiens vêtus de leurs tenues colorées traditionnelles, s'étaient massés à la frontière dès l'aube dans un vent glacial pour attendre le « père de la Bolivie »

« Nous sommes heureux, il est comme notre père, le père de tous les gens pauvres. Il revient et il sera toujours avec nous dans notre coeur », s'est enthousiasmée Alejandra Choque, femme au foyer de 56 ans.

La Bolivie est un des pays latino-américains qui compte le plus grand nombre d'Amérindiens (41% des 11 millions d'habitants). Parmi eux, 34,6% vivent dans la pauvreté et 12,9% dans l'indigence. 

Pour son périple, M. Morales sera accompagné d'un convoi « de 800 véhicules », selon Alvaro Ruiz, un des organisateurs. 

« Abîmé la Constitution »

L'idée de l'ex-chef de l'Etat est d'arriver dans son fief de Chimoré un an tout juste après son départ de Bolivie. 

A l'issue de l'élection présidentielle d'octobre 2019, au cours de laquelle Evo Morales briguait un quatrième mandat, et de la confusion qui avait entouré les résultats le donnant vainqueur, l'opposition avait crié à la fraude. 

Les rues avaient été prises d'assaut et l'armée avait finalement lâché Evo Morales, qui s'était réfugié à Chimoré. C'est là qu'il avait commencé son activité de syndicaliste dans les années 1980, avant d'être élu député. 

Si beaucoup attendaient avec ferveur le retour de l'ancien chef de l'Etat, certaines voix étaient plus critiques. 

« Il a été un bon président, il a fait renaître notre culture, mais à vouloir rester au pouvoir il a abîmé la Constitution », regrette auprès de l'AFP Jenny Mamani, une guide touristique de 28 ans, qui pense que « le temps d'Evo est terminé »

Réélu en 2009, Evo Morales avait remporté en 2014 un troisième mandat grâce à une interprétation contestée de la Constitution, qui ne permettait pourtant que deux mandats consécutifs. 

La Cour constitutionnelle avait alors estimé qu'il s'agissait de sa première réélection, la Constitution ayant été modifiée en 2009.

Il avait ensuite brigué un quatrième mandat, alors que les électeurs s'étaient prononcés contre à l'occasion d'un référendum en 2016. Il était passé outre, grâce à une nouvelle décision très contestée de la Cour constitutionnelle.

Le retour d'Evo Morales en Bolivie pose désormais la question de l'indépendance du nouveau président Luis Arce, avec le risque de faire apparaître le nouveau dirigeant, qui fut longtemps son ministre de l'Economie, comme une simple marionnette. 

M. Morales a répété qu'il avait abandonné la politique. 

Alors que l'ex-président était poursuivi pour « terrorisme » par le gouvernement intérimaire de droite, la justice a annulé récemment ces poursuites.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.