Les États-Unis préoccupés par le détournement des aides humanitaires par les Houthis

Des ouvriers préparent des aides alimentaires dans un centre de distribution de denrées alimentaires soutenu par le Programme alimentaire mondial à Sanaa, au Yémen, le 3 juin 2020 (Photo, Reuters).
Des ouvriers préparent des aides alimentaires dans un centre de distribution de denrées alimentaires soutenu par le Programme alimentaire mondial à Sanaa, au Yémen, le 3 juin 2020 (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 13 mars 2021

Les États-Unis préoccupés par le détournement des aides humanitaires par les Houthis

  • Les États-Unis ont promis d'apporter une aide supplémentaire de 190 millions de dollars au peuple yéménite
  • La milice soutenue par l’Iran continue d’enfreindre les obligations qui lui incombent en vertu de l’accord conclu sous l'égide des Nations unies

CHICAGO: Dans une déclaration faite vendredi, le porte-parole du Département d'Etat américain, Ned Price, a déclaré que la milice Houthie interceptait et exploitait l'aide humanitaire destinée aux citoyens yéménites, ce qui suscite une grande inquiétude de la part des États-Unis.

La semaine dernière, le secrétaire d'État Anthony Blinken a participé à la conférence des donateurs pour le Yémen, au cours de laquelle les États-Unis ont promis d'apporter une aide supplémentaire de 190 millions de dollars au peuple yéménite. Toutefois, M. Price veut s'assurer que les fonds parviendront aux bénéficiaires auxquels ils sont destinés.

« Les États-Unis sont favorables à la libre circulation du carburant, de la nourriture et d'autres produits de première nécessité à destination du Yémen », a affirmé M. Price lors de la conférence de presse. « Cependant, cela exige que les marchandises parviennent à circuler librement dans le pays, y compris dans les zones placées sous le contrôle des Houthis ».

La milice Houthie, soutenue par l'Iran, poursuit ses attaques terroristes et ses tentatives de détourner l'aide étrangère, ce qui a exacerbé la crise humanitaire au Yémen.

« Nous savons malheureusement que les Houthis continuent d'entraver cette circulation, notamment en détournant l'argent destiné à payer les salaires des employés du secteur public. Ils enfreignent ainsi, de manière flagrante, les obligations qui leur incombent en vertu de l’accord conclu sous l'égide des Nations unies », a précisé M. Price.

« De ce fait, les fonctionnaires ne sont pas payés et ne peuvent donc pas acheter les denrées alimentaires qui sont pourtant disponibles. En détournant les importations de carburant, un exemple parmi tant d'autres, les Houthis accentuent la crise humanitaire pour la population yéménite qu'ils contrôlent».

Selon M. Price, Washington a restitué vendredi la totalité de l'aide humanitaire allouée au nord du Yémen, après que le président américain Joe Biden a supprimé la désignation de groupe terroriste qui était auparavant attribuée à ce groupe rebelle. Les organes humanitaires indiquent qu'ils sont contraints de composer avec les Houthis qui contrôlent une grande partie du pays.

En outre, une réunion à haut niveau a été organisée à Washington le 1er  mars pour aborder la crise humanitaire au Yémen. A cette occasion, M. Blinken a expliqué comment les Etats-Unis ont augmenté leur soutien financier pour le porter à plus de 350 millions de dollars. Ainsi, M. Blinken a informé les délégués que l'Amérique a fourni plus de 3,4 milliards de dollars d'aide à ce pays depuis le début du conflit, voici six ans.

D'après M. Blinken, d'autres donateurs internationaux contribuant au fonds d'aide humanitaire s'inquiètent également de la manière dont les Houthis entravent et détournent l'aide qui leur est fournie.

« Les experts des Nations unies évoquent les méthodes utilisées par les Houthis pour détourner les recettes de l'État afin de financer leurs propres activités militaires, ce qui étouffe l'activité économique », a déclaré M. Price.

« Selon les données fournies par la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations unies, la nourriture est régulièrement déchargée dans le port de Hodeïda. Malheureusement, nous ne pouvons pas assurer que la nourriture passera par le port pour parvenir à ceux qui en ont besoin. Cette région est soumise au contrôle des Houthis, qui la détournent et la manipulent régulièrement ».

M. Price a réitéré la détermination de M. Biden à œuvrer de concert avec le Yémen et l'Arabie saoudite « pour s’assurer que le carburant parvienne aux Yéménites qui en ont besoin et qu'il ne soit pas confisqué par les Houthis pour être vendu sur le marché noir ou utilisé pour financer leur action belliqueuse ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".