PARIS: Rencontre avec Salima Baya, qui a pour projet d’ouvrir Lettres andalouses, une librairie dédiée à la littérature arabe.
Française d'origine algérienne, Salima est une véritable passionnée de littérature et d'art classique. Titulaire d’une licence d’histoire obtenue à la Sorbonne, elle a effectué deux longs séjours en Angleterre avant de travailler comme assistante polyvalente et réceptionniste dans des musées et des multinationales américaines. Désormais en intérim pour avoir le temps et l’argent de se consacrer à ses rêves, Salima Bahia a pour projet de fonder sa propre librairie autour de la littérature arabe. « Je suis une touche-à-tout, une “slasheuse”, comme on dit aujourd'hui, confie-t-elle. Il m'a toujours été difficile de rester concentrée sur une seule activité. L'idée de la librairie m'est apparue comme une évidence car c'est pour moi une porte qui s’ouvre sur l'univers, donc impossible de m'en lasser. »
Déjà sur Instagram
Spécialisée en littérature arabe et anglaise, Salima anime d’ores et déjà un club de lecture nommé Dysorientales sur Instagram. Avec une amie, elle organise des lectures et des rencontres-débats autour de séries et de films arabes. « En tant que lectrice, j'ai vite remarqué que la promotion de la littérature arabe était négligée, que l'on présente encore et toujours les mêmes écrivains depuis des années sans ouvrir de nouveaux horizons, estime-t-elle. J'évite les hypes littéraires, donc il est frustrant pour moi de ne pas avoir accès à plus de choix. »
C’est dans ce sens que Salima aimerait aussi bien promouvoir les auteurs de fiction que les autres écrivains. « Je trouve que l'on manque de références arabes dans les sciences humaines par exemple, ce qui est fort dommage, poursuit-elle. Cela m'empêche de me projeter ou de me reconnaître dans certaines problématiques sociétales abordées. » Et la littérature anglophone dans tout cela ? « C'est une langue qui m'a passionnée depuis le tout premier cours d'anglais au collège, donc j'ai une appétence évidente pour les classiques comme pour la littérature contemporaine, avec un vrai coup de cœur pour les fictions historiques, qui découle de ma passion pour l'histoire notamment médiévale. »
Une installation pour 2021
Bien décidée à aller au bout de son idée, Salima étudie actuellement les régions potentiellement favorables à l'installation, en 2021, de sa librairie baptisée prénommée Lettres Andalouses. « Je souhaite commencer en ligne, précise-telle. Je collecte déjà les noms de maisons d'édition avec lesquelles j'aimerais travailler en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, mais aussi dans les pays anglo-saxons, même si je n'oublie ni l'Inde ni les pays anglophones d'Afrique. »
Le but de Salima ? Créer un endroit propice au voyage de l'esprit mêlé à un espace de réflexion sur notre monde passé et actuel. Tout un programme, dans lequel elle prévoit une activité annexe tel qu’un café… Sans oublier un agenda bien ficelé d’événements littéraires. À suivre…