BRUXELLES : L'Union européenne et ses États membres ont salué jeudi la confiance accordée par le Parlement libyen au nouveau gouvernement d'unité nationale et ont menacé de sanctions toute violation de l'accord de cessez-le-feu par des «fauteurs de troubles».
«Un peu plus d'un an après la Conférence de Berlin sur la Libye, il s'agit d'une percée significative qui crée les conditions pour réunifier les institutions en Libye et conduire le pays vers des élections nationales le 24 décembre», a souligné le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans une déclaration au nom des 27.
Le gouvernement d'unité nationale dirigé par le Premier ministre Abdul Hamid Mohammed Dbeibah a obtenu la confiance du Parlement par 121 voix sur les 132 députés présents.
«Nous encourageons vivement la Chambre des représentants à poursuivre son rôle constructif et à travailler conjointement avec le gouvernement d'unité nationale et la Haute Commission électorale nationale pour assurer la préparation des élections en temps voulu», insiste la déclaration des 27.
«Nous appelons toutes les parties prenantes libyennes à assurer un transfert rapide et sans heurts du pouvoir au gouvernement d'unité nationale», ajoutent les Européens.
«L'Union européenne et ses États membres soulignent l'importance de la mise en œuvre effective de toutes les dispositions de l'accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020, ainsi que du respect de l'embargo sur les armes décrété par les Nations unies et du retrait de tous les combattants et mercenaires étrangers, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies», précise la déclaration.
«Toute intervention militaire étrangère est inacceptable. Nous demandons donc à tous les membres de la communauté internationale et à tous les acteurs libyens concernés de respecter ces principes», insiste la déclaration.
«L'Union européenne rappelle son instrument de sanctions contre les éventuels fauteurs de troubles», avertissent les Européens.
«Nous invitons également les dirigeants du gouvernement d'unité nationale à faire preuve de leur ferme volonté de jeter les bases d'une réforme globale du secteur de la sécurité, notamment en déployant de réels efforts pour démanteler les milices et unifier les forces armées sous un contrôle civil», ajoutent-ils.
Plongée dans le chaos depuis la chute du colonel Khadafi en 2011, la Libye est le théâtre de luttes d'influences et d'affrontements directs ou indirects de plusieurs puissances étrangères.